Réfugié à l’hôtel Sebroko : Choï fait de grandes dépressions

Publié le mercredi 16 fevrier 2011 | Le Temps - Choi, le fonctionnaire onusien qui a déclaré alassane Dramane Ouattara vainqueur de la présidentielle au mépris des lois ivoiriennes, s’est à son tour pour des raisons qui lui sont propres,

Young Jin Choi, représentant du secrétaire général de l'Onu en Côte d'Ivoire.

Publié le mercredi 16 fevrier 2011 | Le Temps - Choi, le fonctionnaire onusien qui a déclaré alassane Dramane Ouattara vainqueur de la présidentielle au mépris des lois ivoiriennes, s’est à son tour pour des raisons qui lui sont propres,

réfugié à l’Hôtel Sébroko, siège de l’Onuci en Côte d’Ivoire. L’homme a donc préféré quitté sa résidence cossue de la Riviera III pour élire domicile dans un hôtel qui lui sert en même temps de lieu de travail. Pourquoi y est-il allé ? On sait qu’il a couru se cacher là-bas après le faux servi à la Côte d’Ivoire, en espérant que Ouattara viendrait s’installer au Palais présidentiel. Ce qui ferait du coup de lui, l’un des hommes de main les plus influents du pouvoir Ouattara. Etant donné qu’il lui serait redevable dans un tel scénario. Malheureusement pour le piètre diplomate sud-coréen, son coup a été déjoué par la détermination du peuple ivoirien très jaloux de sa Constitution. Fuyant donc la rue abidjanaise quasiment anti-Ouattara, l’homme croyait se mettre au chaud dans cet hôtel, le temps que les choses s’arrangent pour son poulain. Erreur. Car plus le temps passe, plus son séjour s’allonge. Au point de se transformer au fil des jours en un cauchemar sans fin. «Notre patron vit des moments difficiles. Il répond difficilement aux salutations. Chaque jour, on le voit au restaurant, triste, avec une mine d’enterrement. On le voit même manger difficilement. » Confie bien sûr sous le nom de l’anonymat, un jeune cadre onusien qui est dans l’entourage du Coréen. Ce qui l’amène à tirer une conclusion très nette. «Mon patron fait de grandes dépressions. C’est difficile pour lui. C’est pourquoi, pour un rien, il s’emporte en vous criant dessus. Il vit un drame intérieur.» De là à dire que Choi a des remords ? Pas si sûr, parce qu’il a exécuté la feuille de route que l’Onu lui a donnée en venant en Côte d’Ivoire. A savoir mettre par tous les moyens Ouattara au pouvoir.

Sa grande déprime s’explique par le fait que dans la crise artificielle qu’il a créée de toutes pièces, la vérité a rattrapé son mensonge qu’il a servi au monde entier. Et là, ce n’est pas bon pour la suite de sa carrière à l’Onu. Lors du sommet de l’Ua à Addis-Abeba, on a vu Ban ki-moon couler les larmes. «Faire le recomptage des voix en Côte d’Ivoire serait une grave injustice.» S’est-il lamenté, la tête entre les mains. Dépassé par les événements, il voit ainsi toute sa forfaiture s’écrouler dans le dossier. Ce qui ferait un scandale de trop pour l’Onu, après Afghanistan et Haïti où la responsabilité de l’organisation a été reconnue dans des élections truquées. Ban ki-moon et Choi soutenus par Sarkozy, préfèrent mettre ainsi en avant leur carrière au mépris de la souveraineté de la Côte d’Ivoire. Mais le temps a fait son effet. Si Haïti a dit non à la forfaiture de l’Onu, ce n’est pas la Côte d’Ivoire qui se couchera. Et depuis ses bureaux douillets de l’Hôtel Sebroko, Choï se trouve confronté à cette réalité avec laquelle il n’avait peut-être pas compté.

Guéhi Brence
gb08301660@yahoo.fr