Réactivation du tribunal militaire: 137 militaires devant le juge à partir d’aujourd’hui

Publié le vendredi 2 mars 2012 | Le Patriote - C’est reparti pour l’année 2011-2012. Le tribunal militaire d’Abidjan a repris hier du service après deux ans d’interruption de ses audiences publiques. La rentrée judiciaire a drainé les hauts

Ouverture du Tribunal militaire d'Abidjan.

Publié le vendredi 2 mars 2012 | Le Patriote - C’est reparti pour l’année 2011-2012. Le tribunal militaire d’Abidjan a repris hier du service après deux ans d’interruption de ses audiences publiques. La rentrée judiciaire a drainé les hauts

responsables militaires du pays. Le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, le chef d’Etat major général des Frci, le général, Soumaïla Bakayoko, son adjoint, le général Détho Letto, le commandant de l’armée de terre, le général, Touré Sekou, le commandant supérieur de la gendarmerie, le général, Kouassi Gervais… ont pris d’assaut l’Etat major des armées pour assister à la prestation de serment des juges et magistrats militaires constituant la cour du tribunal des militaires. La magistrate hors hiérarchie, Allah Kouadio Alice, présidente du tribunal et 23 assesseurs ont pris fonction avant de jurer d’accomplir leur mission dans le respect de la loi et de ne point violer le secret des délibérations. Aussitôt installés, les juges entament les procès aujourd’hui. Selon le commissaire du gouvernement 137 dossiers dont 44 concernant la crise-postélectorale sont sur la table du jugement. Ainsi à partir de ce matin, des officiers et militaires du rang, des gendarmes et des policiers défileront devant le tribunal pour être enfin situer sur leur sort à la fin des procès. Pour le procureur militaire, Ange Kessi Kouamé Bernard, les grands enjeux des procès restent incontestablement la mise en application de la politique criminelle du gouvernent c’est-à-dire la tolérance zéro dans les violations graves des droits de l’homme, les atteintes à la discipline et à l’éthique militaire, l’intensification de la lutte contre l’impunité… «La place du militaire dans une nation comme la Côte d’Ivoire est extrêmement importante. Il doit donner le bon exemple partout où il est appelé à accomplir sa mission. Il doit absolument montrer une image prestigieuse d’homme intègre pour qui, l’honneur et la discipline n’ont pas de prix. Le tribunal militaire est une institution mise en place en vue d’empêcher les violations graves des droits humains, le tribunal veille au respect de l’éthique militaire et assure le combat quotidien contre l’impunité», a-t-il souligné. Avant d’annoncer que les procès seront menés avec dextérité, rigueur et surtout dans la transparence. A l’en croire, l’ouverture des audiences après les enquêtes consacre la volonté accrue de l’Etat ivoirien de promouvoir l’Etat de droit qui ne saurait, a-t-il ajouté, s’accommoder des manquements graves au respect de la dignité humaine. Et les militaires poursuivis pour assassinats, vols, viols, racket, vente de places dans les concours militaires… subiront la rigueur de la loi. Cela à la grande joie du ministre délégué à la Défense. Pour le premier responsable de la défense nationale, en effet, le démarrage des procès du tribunal militaire est un signal fort pour les FRCI. «Les meurtres, les crimes, les assassinats et autres actes répréhensifs seront jugés et cela servira d’exemples pour le reste de la troupe», a-t-il estimé.
Le Patriote