Proposition de L'Union Socialiste du Peuple USP pour la sortie de crise post – électorale en Côte d’Ivoire
Le 05 mai 2011 par IvoireBusiness - La Cote D'Ivoire traverse une crise sans précédent et cela depuis plus d'une décennie. De son statut de pilier de la sous région, notre pays s'est écroulé pour devenir une nation ridicule, dans laquelle les
Le 05 mai 2011 par IvoireBusiness - La Cote D'Ivoire traverse une crise sans précédent et cela depuis plus d'une décennie. De son statut de pilier de la sous région, notre pays s'est écroulé pour devenir une nation ridicule, dans laquelle les
valeurs morales, éthiques et les droits élémentaires des populations sont bafoués. Cette crise qui a divisé les familles, les villages, les villes, les régions, les religions, la sous région avant d'entamer l'unité des Nations Unies, n'est rien d'autre que le résultat de la lutte pour le contrôle du pouvoir politique entre 4 fils de la nation, à savoir Henri Konan Bédié, feu le général Guei, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.
La soit prétendue haine entre nordistes et sudistes et/ ou entre chrétiens et musulmans a pendant longtemps constitué une arme minutieusement choisie par la classe politique pour recruter, conditionner une partie du peuple afin d'accéder au pouvoir ou de s'y maintenir.
Si la Bataille entre seulement 4 personnalités, peut causer autant de dommages sur tant d'années à une nation en terme du nombre de victimes, oser dans ces conditions remettre en cause la crédibilité et l'effectivité des piliers de la Nation, à savoir ses institutions ne saurait être un exercice intellectuel de trop.
Cette crise qui a commencé au trot, ensuite au pas avant de finir au galop sans être freinée par une volonté conjointe des 3 principaux acteurs vivants, fut avant tout une crise politique, socio- économique rendue possible par la faiblesse de nos institutions.
Un regard rétrospectif encré dans l'impartialité, nous démontre que les 3 principaux acteurs de la crise ivoirienne (Bédié, Ouattara et Gbagbo) sont tous à la fois coupables et victimes. Ils sont victimes parce qu'ils ont tous souffert de grandes douleurs et d'humiliations, au point de se muer en loups même s'ils avaient été des agneaux. De ce fait, imputer l'entièreté de la responsabilité de cette tragédie décennale à un camp, à une famille ou à une personne serait tomber dans une complaisance coupable à même de favoriser à nouveau un conflit à relent ethnique, religieux ou régional, au regard de la nature des divisions actuelles en Cote D'Ivoire.
Pourtant sur plus d'une décennie, ce ne sont pas les opportunités pour mettre fin à la profonde fracture sociale qui ont fait défaut. C'est plutôt la volonté politique sincère qui a manqué à ces leaders, pendant que l'orgueil et l'amour propre prenaient leurs envols dans la cité des 3 grands.
Des 4 grands qui ont marqué cette dernière décennie, 3 viennent d'être mis à la retraite dont deux d'une façon inacceptable. La lourde responsabilité revient désormais au président Ouattara, le dernier de leur génération de sauver ce qui peut l'être encore, sinon de guérir cette nation plongée désormais et depuis longtemps dans un coma profond et qui ne demande qu’a vivre en paix et de jouir des fruits de leur travail et du développement.
C’est le lieu de condamner avec la dernière énergie l’ingérence et le rôle de la France dans la crise depuis 2002. L’USP s’indigne et dénonce le viol de la Côte d’Ivoire dans la crise actuelle.
Cette crise multiforme, aux conséquences désastreuses à tous les égards, peut prendre fin. La Côte d' Ivoire peut ouvrir une nouvelle ère dans laquelle l'on pourra amorcer ensemble, le développement de tous, pour tous, dans la confrontation constructive de nos idées, dans la coexistence de nos différences sans qu'elles ne deviennent des différends. Une autre nation que nous pouvons et nous devons bâtir sans canons et sans épées et ou la prospérité sera pour tous est encore possible, si le président Ouattara, au delà de la simple rhétorique se donne pour mission, avec son entourage immédiat, de bâtir une nation nouvelle et d'offrir à nos populations, dans leur ensemble, sans discrimination aucune, ce qui leur a été privé volontairement ou involontairement depuis 1993: L'égalité des chances, le respect de la vie humaine, le respect de nos institutions, la fraternité, l'amour du prochain, la répartition équitable des richesses nationales, la recherche constante de la paix à travers le consensus, la recherche de la stabilité et du développement.
Réunir les conditions suivantes dans un bref délai aiderait à jeter les bases de cette cote d'ivoire qui réaliserait notre rêve commun:
1- Faire tout pour que la période actuelle favorise effectivement la convergence de toutes les forces vives du pays afin que cette autre chance accordée à la Côte D'Ivoire nous permette d'entreprendre des reformes significatives au plan constitutionnel et institutionnel en vue de doter notre pays d'institutions crédibles pouvant à la fois garantir la démocratie, l'Etat de droit, la bonne gouvernance et le développement durable.
2-Eviter de brandir l'esprit de vainqueurs et de vaincus pour cette guerre fratricide, car vouloir le faire approfondirait la fracture sociale et politique, porterait un coup à la cohésion sociale et confirmerait l'idée de suprématie d'un groupe ethnique sur un autre, et jetterait les bases d'une hégémonie nord- centre sur le sud et l'ouest, dans la mesure ou au moins 99% des combattants ayant participé au renversement du président Gbagbo sont d'origine du nord ou de pays voisins à dominance musulmane.
3-La libération du Président Gbagbo, de son épouse et de ses proches dont nous dénonçons les conditions d’arrestation et leur déportation; l'initiation d'une concertation interne entre les présidents Bédié, Ouattara et Gbagbo sur l'avenir de la Cote D'Ivoire et cela, sous la présidence de leur doyen d'âge H Konan Bédié ou d’une institution Ivoirienne.
4- La mise en place d'une commission souveraine de vérité et réconciliation, en ayant à l’esprit qu’il ne peut avoir véritable réconciliation que dans la reconnaissance des responsabilités et dans le pardon sincère, l'indemnisation des victimes de guerre ou leurs ayants droits; en faisant appel aux personnalités africaines dont Desmond Tutu, Koffi Annan; Mathieu Kerekou et Jerry Rawlings dont l'expertise pourrait nous être utile.
5-La mise en place d'une commission nationale souveraine pour le règlement des conflits du foncier rural qui continuent d'empoisonner les relations intercommunautaires.
6- La mise en place d'une commission spéciale souveraine pour le bien être de la jeunesse Ivoirienne en vue de mettre en place un plan Marshall pour la jeunesse ivoirienne, sous forme d'indemnisation pour les années de préjudices subies de la part des 3 grands de la politique ivoirienne.
Il appartiendra à la jeunesse Ivoirienne de comprendre qu'il n'ya aucune gloire à gagner une guerre fratricide, de se rappeler que la jeunesse du nord n'avait jamais été l'ennemie de celle du sud ou de l'ouest avant l'éruption concomitante des 3 personnalités sur la scène politique. La jeunesse Ivoirienne doit déposer les armes et entreprendre des discussions constructives entre elle pour défendre ses propres intérêts, celle de sa prise en charge et de son autonomie afin de pouvoir offrir à ses enfants et petits enfants ce qui lui a été renié sur plus d'une décennie du fait de la politique violente des 3 grands.
7-La mise en place d'un gouvernement d'ouverture représentatif de toute la nation et de toutes les sensibilités en lieu et place du gouvernement actuel dominé au niveau des postes clés par des Ivoiriens issus du nord et/ ou de confession musulmane. Par ailleurs la mise en place d'une commission nationale anti-corruption est nécessaire pour appuyer la politique de bonne gouvernance.
Aux Ivoiriennes, Ivoiriens, et à tous ceux qui nous font l'honneur de vivre chez nous et avec nous, nous rappelons qu'au cours de cette crise et de cette longue agonie nationale, les ivoiriens ont fait appel à ce qu'ils ont de pire en eux. L'heure est venue pour qu'ensemble on fasse appel à ce que nous avons de meilleur en nous, en vue de bâtir une nation meilleure. Le pays nous appelle et notre échec devant ce sublime défi nous éloignera certainement d'avantage les uns des autres, dans un pays où la misère, la peur, le ressentiment, la douleur, l'humiliation et la rancœur règneront en maitres absolus.
Devant cette mission gigantesque mais pas impossible, nous soulignons ici de façon solennelle notre disponibilité à apporter notre pierre à l'édification d'une nouvelle Côte d'Ivoire réconciliée avec elle même, avec ses voisins et ses partenaires internationaux tels que défendus dans notre projet de société.
Ivoiriennes, ivoiriens, faisons de notre diversité une source certaine de richesse, en retenant que c'est de la diversité dans ses couleurs que nous avons la beauté de la fleur.
Puisse le tout Puissant le miséricordieux toucher et guérir le cœur de chacun et de tous et que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !
Henri Tohou
Président de l'Union Socialiste du Peuple (USP)
Candidat à l'élection présidentielle 2010 1er tour en Cote d'Ivoire
Fait à Washington DC le 30 Avril 2011