Procès du 18 juin/Me Altit, avocat de Gbagbo : « J`ai une stratégie pour ébranler Ocampo... »
Le 31 mai 2012 par l'Inter - A moins de trois semaines de l'ouverture du procès du 18 juin à la Cour pénale internationale (CPI), l'avocat français de l'ex-président ivoirien a tenu à rassurer tous les partisans de Laurent Gbagbo. Maître Emmanuel
Le 31 mai 2012 par l'Inter - A moins de trois semaines de l'ouverture du procès du 18 juin à la Cour pénale internationale (CPI), l'avocat français de l'ex-président ivoirien a tenu à rassurer tous les partisans de Laurent Gbagbo. Maître Emmanuel
Altit s'est en effet, récemment confié à des proches sur la façon dont il compte mener sa plaidoirie au cours de l'audience de confirmation (ou d'infirmation) des charges contre l'ancien chef de l’État de Côte d'Ivoire. « J'ai une stratégie qui va ébranler le Procureur Ocampo et déstabiliser les juges de la Chambre préliminaire (I) le 18 juin ». C'est la confidence faite par Me Altit à l'un des conseillers de l'ex-président Laurent Gbagbo, qui a souhaité être informé de l'évolution de la procédure à quelques semaines du procès. Même s'il ne souffle mot de ce qu'il va faire tout au long du procès qui durera dix (10) jours (du 18 au 29 juin 2012), les sources qui nous ont rapporté cette information croient savoir à quoi fait allusion l'avocat de Gbagbo. Selon eux, si sa tactique consistant à invoquer l'incompétence de la CPI pour juger son client ne prospère pas, Me Altit sortira son « joker » à l'audience : la lettre que le Procureur Luis Moreno-Ocampo a adressée le 27 mars dernier au président de l'Assemblée nationale, pour le féliciter après son accession au perchoir de l'Hémicycle ivoirien. L'avocat français des « infirmières bulgares », comme on le surnomme au Barreau de Paris, compte plaider la concussion ou la connivence du Procureur de la CPI avec l'un des acteurs majeurs du conflit ivoirien, pour tenter de discréditer Ocampo quant à sa partialité dans la procédure concernant la Côte d'Ivoire. Autre atout sur lequel compte se fonder Me Altit, indiquent nos sources, c'est le fait que Me Agathe Barouan, ex-membre du Conseil constitutionnel ivoirien, fait partie de l'équipe officielle de défense de l'ex-président ivoirien. Or, cette juriste chevronnée connaît parfaitement le dossier ivoirien depuis l'éclatement de la rébellion armée, le 18 septembre 2002 jusqu'à la fin de la crise postélectorale. Me Barouan qui est au fait de toutes les subtilités du conflit ivoirien, constitue donc une « mine d'informations » pour la Défense de Gbagbo. A la différence du Procureur dont la méconnaissance de certains aspects de la complexité du dossier ivoirien, pourrait constituer un véritable handicap. Tout compte fait, la Défense et l'Accusation ont déjà commencé à abattre leurs cartes à l'approche du procès, à travers les documents distillés ces dernières semaines dans les médias, pour tenter d'intimider ou impressionner l'adversaire. Mais une chose est sûre, chaque partie cache soigneusement son jeu, et prépare des surprises au camp adverse à partir du 18 juin.
ANASSE ANASSE