PROCÈS DES PATRIOTES A PARIS: Maman Aïssata, 64 ans, condamnée à "quatre mois de prison avec sursis et 200 euros d'amende"

Le 19 septembre 2012 par IVOIREBUSINESS - Sale temps pour les patriotes ivoiriens à Paris. DES PATRIOTES EN PROCÈS A PARIS. L'une des femmes patriotes les plus actives, Maman Aïssata,

Les patriotes ivoiriens autour de Dame Assita, le 18 septembre 2012, au Tribunal de Grande instance de Paris.

Le 19 septembre 2012 par IVOIREBUSINESS - Sale temps pour les patriotes ivoiriens à Paris. DES PATRIOTES EN PROCÈS A PARIS. L'une des femmes patriotes les plus actives, Maman Aïssata,

âgée de 64 ans, a été condamnée hier mardi 18 septembre 2012, par le tribunal de grande instance de Paris, à "quatre mois de prison avec sursis et à 200 euros d'amende" pour "outrage, rébellion et violence sur une personne dépositaire de l'ordre public".
Une autre patriote a elle été relaxée. Pour les patriotes présents, il s’agit d’une "justice éminemment politique" et d’une "sentence inique" par laquelle la France veut les "intimider".
Mireille (Mimi) Kouamé

LE PROCÈS COMME SI VOUS Y ÉTIEZ, PAR CHRISTINE TIBALA

Comparution de deux Résistantes devant le TGI 180912. Parodie de justice car il ne s’agissait pas de juger deux manifestantes pour leur supposée dangerosité pour la société, mais bien d’en faire des exemples pour intimider et dissuader les Patriotes qui continuent de se lever et de marcher pour la libération de la Côte d’Ivoire!
Première à comparaitre avec l’assistance de son avocat, Assita, une assistante de vie de plus de 60 ans qui est poursuivie –tenez-vous bien- pour 3 chefs d’accusation cumulés : outrage (« fils de p… ! » aurait-elle crié à l’endroit d’un policier), violences à l’encontre d’un agent dépositaire de l’autorité publique (griffures au visage et coups de chaussures ayant entraînés 2 jours d’ITT) et rébellion dans le cadre de son interpellation. Dès le début, le Juge se montre partisan, abondant dans le sens de l’accusation et ne tenant pas compte des arguments d’Assita qui reconnaît sa participation à cette manifestation pacifique pour interpeller Guillaume SORO sur sa responsabilité dans les crimes et autres exactions commis en Côte d’Ivoire mais nie tout acte de violence en dehors des coups qu’elle a reçus ayant d’ailleurs réveillé sa sciatique. Il présente Assita comme une dangereuse « femme masquée » qui cache volontairement son visage à l’aide d’un foulard (il s’agit en fait d’un masque hygiénique ce que ne dément aucunement l’intéressée) qui aurait gratuitement frappé un policier de nombreux coups de chaussures après l’avoir copieusement insulté et griffé. A l’énoncé de ces accusations fantaisistes aussi bien pour les personnes ayant participé à ladite manifestation que pour les personnes côtoyant Assita connue pour son calme et sa générosité (elle propose toujours des petits encas gratuits pour ceux qui en ont besoin), l’assistance (dont une vingtaine de Patriotes venus la soutenir) ne peut s’empêcher de s’esclaffer. Ce qui n’a pas l’honneur de plaire au Pdt qui lance un avertissement annonçant que toute personne qui se ferait dorénavant remarquer serait exclue. Sans oublier la Procureur non moins partisane qui menace explicitement de durcir son réquisitoire en fonction de la bonne tenue de la salle. Elle enfonce le clou dépeignant notre chère camarade Assita comme une femme violente et vulgaire ne sachant pas se contrôler en dépit des apparences trompeuses. D’après notre Procureure dont l’agressivité n’a d’égale que la prétention à l’infaillibilité, Assita aurait gagné à admettre qu’elle avait dérapé et perdu le contrôle d’elle-même. Elle est forcément coupable puisqu’elle reconnaît que c’est bien elle la fameuse femme masquée filmée par la caméra de vidéosurveillance. A noter que personne en dehors de l’accusation et du juge, pas même l’avocat de notre camarade, n’a visionné cette vidéo dont on ne sait d’ailleurs de qui elle émane, probablement l’ambassade d’après le peu qui a été livré à ce sujet. Elle requiert 4 mois d’emprisonnement avec sursis ainsi que le paiement d’une amende de 200€ tout en précisant que le policier n’a pas demandé de dommages et intérêts. L’avocat d’Assita commence sa plaidoirie en relevant qu’aux trois chefs d’accusation déjà très lourds, il ne manquait plus que « la participation à une manifestation non autorisée » qui n’a pas été requise. Il s’étonne également que l’on ne voit sur le mystérieux film de vidéosurveillance que les soi-disant coups portés contre le policier alors que ce film ne parle pas des circonstances d’interpellation de l’intéressée sur lesquelles il aurait convenu de se pencher pour comprendre pourquoi elle avait été amenée à se protéger. Il rappelle que les personnes dépositaires de l’autorité publique doivent également savoir agir avec précaution en fonction des personnes qu’ils interpellent et tenir notamment compte de leur condition physique (âge, sexe, handicap,…). Enfin il conclut en invoquant une incompatibilité : concrètement, on ne peut pas simultanément poursuivre une personne pour des violences spontanées et volontaires à l’encontre d’un agent dépositaire de l’autorité publique et pour résistance avec violences dans le cadre d’une interpellation. C’est l’un ou l’autre nous dit une source sûre puisqu’il s’agit d’un arrêt de la Cour de Cassation ayant fait jurisprudence. Quant à la troisième accusation, celle d’outrage, la personnalité même d’Assita ainsi que sa pudeur qui l’a même empêchée de pouvoir citer les mots incriminés la rendent très peu crédible pour ne pas dire impensable. A la traditionnelle et ultime question du Pdt qui demande à la prévenue si elle a quelque chose à ajouter, cette dernière émet le vœu que sa condamnation n’apparaisse pas sur son casier judiciaire eût égard à sa profession. Le Juge finit par prononcer son jugement abondant totalement dans le sens de l’accusation : il reconnaît Assita coupable d’outrage, de violences et de rébellion à l’encontre d’un dépositaire de l’autorité publique et la condamne à 3 mois d’emprisonnement avec sursis, ainsi qu’à une amende de 200€. La Procureure jubile littéralement enjoignant l’intéressée à payer dans un délai d’un mois sauf à risquer d’entacher son casier judiciaire. Jugement politique disions-nous ! Le jeune homme qui suit comparaît pour conduite sans permis, en état d’ébriété et avec refus d’obtempérer. Il sera reconnu coupable et condamné à 4 mois d’emprisonnement avec sursis et 200€ d’amende soit quasiment la même peine que notre courageuse Patriote qui n’a absolument mis la vie de personne en danger si ce n’est la sienne ! Soucieux toujours de nous démobiliser, le Juge n’a pas jugé notre autre brave Patriote dans la foulée. Pure coïncidence ou volonté délibérée, notre jeune et courageuse Aurélie ne sera jugée qu’une bonne heure plus tard. Entre temps, le Juge saisi d’une colère disproportionnée prendra prétexte d’une sonnerie de téléphone pour évacuer toute la salle hormis les personnes munies d’une convocation. Au final, Aurélie qui comparaît seule sans l’assistance d’un avocat écopera d’une peine d’amende avec sursis. Nos deux sœurs ont maintenant 10 jours pour faire appel de ces décisions. Je pense pour ma part que comme il s’agit bien d’un procès politique, il serait important que nous soyons à leurs côtés en tant que témoins ou pourquoi pas coprévenus puisque nous sommes une trentaine à avoir pris part à cette manifestation qui n’avait pas été interdite et donc se retrouvait par conséquent autorisée ! Il n’y avait donc aucune raison de nous réprimer aussi brutalement et surtout d’indexer arbitrairement deux d’entre nous ! Pendant ce temps, les massacres et autres exactions continuent en Côte d’Ivoire dans l’indifférence et surtout le silence le plus généralisé surtout en France ! A noter également l’absence très remarquée de la plupart des représentants de mouvements de la Résistance Patriotique (sous réserve d'avoir donné mandat à certains Patriotes présents de les représenter) à l’exception notoire de Christine ZEKOU et Zap KRASSO.
Après avoir remercié la vingtaine de Patriotes présents d’être venus les soutenir, nos deux camarades de lutte termineront en disant que ces condamnations n’altèrent en rien leur détermination à continuer la lutte jusqu’au bout, ajoutant que cette épreuve n’était rien à côté de ce que subissent les populations en proie à un Etat de non droit. Merci également à Boukman de Kamayiti toujours avec nous pour couvrir le combat jusqu’au bout. Pour ma part j’entends très vite porter plainte pour atteintes diverses notamment à la propriété privée puisque la police française a jugé bon de remettre toutes nos affiches et banderoles à l’ambassade après nous avoir assurés qu’elles nous seraient remises à l’issue des interpellations. Puisqu’une caméra de vidéosurveillance a filmé toute la scène, nous devrions pouvoir accéder aux preuves des violences commises à notre encontre par la Police française ainsi que par deux agents de l’ambassade… A moins que ce film en provenance de je ne sais quelle caméra de surveillance providentielle ne serve qu’à discréditer les fervents défenseurs de la souveraineté du peuple ivoirien et non à protéger les populations civiles des dangers de toutes natures. L’avenir nous le dira !

Une correspondance particulière de Christine Tibala