Procès des anciens barons de la filière café-cacao : La vérité est-elle pour demain ?
Publié le samedi 10 mars 2012 | Le Quotidien - Qui a intérêt à ce que la vérité ne soit pas sue ? Le procès des anciens barons de la filière café-cacao a été plusieurs renvoyé, et quelque fois sur le détail, au point où les Ivoiriens s’interrogent
Publié le samedi 10 mars 2012 | Le Quotidien - Qui a intérêt à ce que la vérité ne soit pas sue ? Le procès des anciens barons de la filière café-cacao a été plusieurs renvoyé, et quelque fois sur le détail, au point où les Ivoiriens s’interrogent
sur la possibilité de son épilogue.
Le procès des anciens dignitaires de la filière café- cacao se passe comme si, personne n’a intérêt à ce que la vérité se sache. Quatre ans après l’éclatement de cette sale affaire qui s’est soldée par trois années de détention des prévenus pour nécessité d’enquête, le procès au fonds n’a toujours pas démarré. A chaque fois que les Ivoiriens pensent être prêts à découvrir enfin le contenu de ce scandale qui a énormément bouleversé la République, sous le régime du Président Laurent Gbagbo, des renvois sont faits, parfois pour des détails aussi insignifiants que ridicules. Le Président du Tribunal, a soit été remplacé ou quand ce n’est pas le cas, il y a un détail qui porte sur l’instruction de l’affaire qui est remis en cause. En d’autres cas, c’est les prévenus qui, eux-mêmes plaident pour le dégel de leurs avoirs, suscitant ainsi un frein dans le déroulement du procès qui s’en trouve interrompu. Autant de faits qui portent à croire que personne n’a envie de voir cette affaire connaître son épilogue. Et pourtant, il faut bien que le procès ait lieu parce que les délits qui fondent l’accusation sont d’une sévérité telle qu’il faille susciter un exemple qui relève de la bonne pratique de la gouvernance. Les faits reprochés aux prévenus dans lesquels, ils disent ne pas se reconnaître portent notamment sur le détournement de fonds, l’abus de biens sociaux, l’escroquerie, du faux et usage de faux. Amouzou Henri, Tapé Doh Lucien, Kili Angeline Zelahon, Placide Zougrana et Jean-Claude Bayou, pour ne citer que ceux-là, ont été reconnus comme étant des prévaricateurs de biens ne leur appartenant pas, en propre. Laurent Gbagbo qui s’était saisi du mécontentement de plus en généralisé d’une bonne partie de la population, surtout la masse paysanne, productrice de café-cacao, avait donné des instructions aux procureurs de la République, Kimou Raymond, d’enquêter et de poursuivre tout auteur de malversation. Ce qui a été fait. Et la suite, on la connait. De nombreux emprisonnements ont été enregistrés. Ce fut alors une grande leçon de gouvernance comme on n’a en jamais vu sous les tropiques : Faire condamner en masse des personnes fidèle à un régime politique. Malheureusement, aujourd’hui, les choses semblent bien ne pas avancées à grands pas. Mieux, elles trainent. C’est donc dans cette léthargie quasi absolue que la comparution des dignitaires de la filière café-cacao, jeudi 8 mars au Palais de justice d’Abidjan, n’a rien donnée de concret. Les débats au fond ont été renvoyés à lundi prochain devant une fois encore, une nouvelle formation du tribunal. Gageons que cette fois-ci soit la bonne. La vérité doit être absolument sue. Il y va de l’intérêt et des prévenus qui verraient alors leur dignité rétablie mais également de l’image de la Côte d’Ivoire, qui a été fortement ternie.
Wognin Dieudonné