Procès de Abéhi et Séka Séka: Des ‘’anomalies’’ dans la procédure dénoncées. Report de l’audience à mardi prochain

Par IvoireBusiness - Procès de Abéhi et Séka Séka. Des ‘’anomalies’’ dans la procédure dénoncées. Report de l’audience à mardi’ prochain

Jeudi 4 juin 2015. Abidjan. Ouverture ce matin à 8 heures, à la salle de conférence de l’état-major des Armées au Plateau, du procès des Commandants Jean-Noël Abéhi et Anselme Séka, deux ex-chefs militaires sous la présidence de Laurent Gbagbo.

Le procès des Commandants Jean-Noël Abéhi et Anselme Séka Yapo dit Seka Seka, deux ex-chefs militaires des forces de défense et de sécurité sous la présidence de Laurent Gbagbo, de même que celui de 7 autres ex-officiers à savoir, Beugré, Ogou Gado Valentin, Koukougnon Oussou Louis, Fofana Aboubacar, Yao Kouakou Kan Roland, Gbeuli Dabo Gilbert et Sakanogo Mory, s'est ouvert ce jeudi 04 juin à la salle de conférence de l’état-major des Armées au Plateau.
Les deux derniers ex-officiers cités ont brillé par leur absence.
L’audience, présidée par le juge Tahirou Dembélé, a été reportée au mardi 9 juin à la demande des avocats de la défense pour vice de procédure.

En effet, à la lecture de l’ordonnance du renvoi qui est le fondement de la poursuite, la défense a constaté certaines ‘’anomalies’’. ‘’Il y a des infractions pour lesquelles nos clients sont poursuivis donc qui ont été instruites par le juge chargé de l’instruction de cette affaire, notamment la désertion alors que l’ordre de poursuite qui est le premier acte qui fonde toute poursuite en matière de procédure militaire émanant du ministre de la Défense ne vise pas cette infraction’’, a dénoncé Maître Gohi Bi Raoul, avocat de Jean-Noël Abéhi. ‘’ De sorte que, a-t-il poursuivi, on a quelque part outrepassé les pouvoirs qui étaient les siens en allant ajouter à l’ordre de poursuite des infractions en cours de procédures’’. Il s’agit des faits d’une ‘’extrême gravité’’ selon l’avocat. Par conséquent, la défense qui ‘’venait de découvrir’’ de nouveaux chefs d’accusation a demandé au tribunal de lui accorder le temps nécessaire afin de pouvoir, selon les règles de procédures en la matière, préparer un mémoire unique en vue de soulever ces dites exceptions devant le tribunal.

Notons que le Commandant Jean-Noël Abéhi, ex-patron de l’escadron blindé d’Agban, le plus grand camp de gendarmerie du pays, basé à Abidjan,est poursuivi par le tribunal militaire pour violation de consignes et désertion à l’étranger. Quant au Commandant Anselme Séka Yapo, dit "Séka Séka", ex-chef de la sécurité rapprochée de Simone Gbagbo, qui fut l’un des hommes les plus craints de Côte d’Ivoire, il doit répondre de violation de consignes, de meurtres, de détournement de deniers militaires et de coups et blessures. Il est reproché aux cinq autres officiers uniquement la violation de consignes.
Le Commissaire du gouvernement Ange Kessy prenant la parole a tenu à recadrer les choses dans leur contexte. Pour lui, il ne s’agit pas du procès de la crise postélectorale ni celui d’un camp des protagonistes de cette crise. Il est question ici, a-t-il précisé, ‘’du procès des officiers généraux de l’armée qui à un moment donné ont posé un acte contraire à la loi, un acte attentatoire aux droits humains’’.

Eric Lassale