Procès dans la filière café-cacao : Encore personne à la barre, hier !

Publié le jeudi 24 mai 2012 | Le Nouveau Réveil - Décidément, ce fameux procès pénal de "L’affaire café-cacao" piétine au tribunal de première instance d’Abidjan, au Plateau, où elle a été

Amouzou Kassi et Tapé Do, ex-dirigeants de la filière café-cacao aujourd'hui écroués.

Publié le jeudi 24 mai 2012 | Le Nouveau Réveil - Décidément, ce fameux procès pénal de "L’affaire café-cacao" piétine au tribunal de première instance d’Abidjan, au Plateau, où elle a été

déportée pour son jugement définitif. La preuve ? La comparution effective des témoins à charge ou "à titre de simples renseignements " se fait en dents de scie, depuis la réouverture de cet important procès, en mars 2012 dernier. Hier encore, alors que des exportateurs de la filière en question (66 en tout, dont 6 seulement ont déjà comparu le 22 mai 2012) étaient attendus devant le juge Ahmed Souleymane Coulibaly, aucun d’eux n’a daigné se présenter au tribunal. Est-ce par dépit, crainte ou désintérêt ? Ce fait a, en tout cas, de quoi donner encore le tournis au bâtonnier Adjé Luc, et par effet de contamination, à l’ensemble des avocats de la défense. Qui avaient déjà posé à maintes reprises, face au juge Ahmed Coulibaly et au procureur Ferdinand Oulaï, le problème maintenant récurrent de la responsabilité du ministère public dans l’acte de citation à comparaître signifié aux témoins. Le rejet mutuel (par le ministère public et la défense) de cette responsabilité, qui ressemble, comme nous l’avions écrit, à un jeu malsain de ping-pong, pourrait créer un autre nœud gordien dans la procédure pénale en cours. A ce rythme où la non-comparution, pour le moins fantaisiste, des témoins devient récurrente, le calendrier établi, le lundi 14 mai 2012 dernier, pour les auditions publiques, par le tribunal pour "boucler" ce procès avant les vacances judiciaires, risquerait fort bien d’être sérieusement bouleversé. Ce procès trop sérieux ira-t-il, finalement, à son terme dans les délais prescrits par le tribunal, pour sa mise en délibéré prévue pour le 17 octobre 2012, au regard des "légèretés" qui entourent la procédure ? Une affaire à suivre, en tout cas, avec un vif intérêt.

SYLVAIN TAKOUE