PRESSE ET MEDIA EN AFRIQUE:"JOURNALISME CONTEMPORAIN ET POUVOIRS PUBLICS AFRICAINS"!

Le 04 mars 2013 par IVOIREBUSINESS - "EDITORIAL" PAR YVES BOUAZO.

La presse est classifiée de puis des lustres comme le quatrième pouvoir dans la hiérarchie des pouvoirs contemporains, par conséquent jouit d'un devoir moral et professionnel d'information objective en s'adossant aux fondamentaux:La déontologie et l'éthique.
De ce fait, les hommes de presse se doivent d'être professionnels et diffuser des informations fiables subordonnées à une analyse pertinente critique, car faire du journalisme professionnel, c'est aussi implicitement se poser continuellement des questions afin que la vérité éclate à l'horizon!Dans cette approche , l'esprit des fondamentaux du journalisme professionnel se rapproche dans la forme au "solipsisme cartésien"(méthodologie de "DESCARTES") qui dans sa quête de la vérité, utilise le prétexte méthodologique du "doute permanent absolu":Pour le philosophe "Descartes", il faut nécessairement passer par un doute méthodique pour aboutir à la vérité!
Au de-là de cette analyse , notre enjeu est d'interpeller définitivement les pouvoirs publics africains qui gagneraient à demeurer en osmose avec la presse critique, malgré sa sensibilité:La presse demeure à jamais un "élément moteur du dispositif démocratique d'une nation"!Mieux, elle se positionne davantage comme un "Contre-Pouvoir" qui doit s'inscrire dans la diffusion d'informations objectives et fiables, et apporter des critiques constructives;Ce qui sous-tend que la presse qui caresse les pouvoirs publics dans le sens du poils , encense, ne rend donc pas un service louable à un état, car elle encourage le conformisme, via l'apologie de complaisance...En outre, la presse doit être responsable et porter une parole forte qui interpelle les pouvoirs publics!
"JUSQU'AU SILENCE DE LA PRESSE VIA UNE CENSURE LIBERTICIDE SUBTILE"!
Lors de son intervention aux mémorables journées européennes en 2003, l'émérite professeur de communication à l'université de "LIEGE" EN "BELGIQUE" (PASCAL DURANT),avait anticipé en interpellant l'opinion européenne sur le phénomène subtile de la censure dont l'enjeu est de réduire la presse au silence:Dans son approche, cette soumission de la presse à un horizon d'attente normative, portant à parler en un certain sens plus qu'à s'interdire de parler, n'est pas une sorte de servitude diffuse, elle n'est pas non plus l'expression d'une crainte abstraite à l'égard du pouvoir ni d'une propension spontanée au conformisme des opinions qui, comme le bon sens pour "DESCARTES", serait la chose la mieux partagée.Elle dépend du rapport de connivence implicite, de collusion "pré-réflexive" que tout agent que tout agent social entretient avec son
champ d'appartenance et d'action."Pierre Bourdieu" soutenait, dans ce sens, que "toute expression est un ajustement entre un intérêt expressif et une censure constituée par la structure du champ dans lequel s'offre cette expression, et cet ajustement est le produit d'un travail "d'euphémisation" pouvant aller jusqu'au silence, limite du discours censuré.
Une vision libertaire, NAÏVE, serait d'imaginer un monde où la parole serait entièrement libre,
où les actes seraient toujours liés à une sorte de spontanéité irrépressible.Cette vision NAÏVE
en effet:Tout situation prescrit les limites, toute situation de parole met en présence des interlocuteurs socialement définis et impose donc des normes et des formes au discours qu'ils échangeront.Autrement dit, une formation de compromis, combinaison de ce qui était à dire, qui prétendait à être dit, et de ce qui pouvait être dit, étant donné la structure constitutive d'un certain champ.Comprenons notamment que toute expression, qu'elle soit écrite ou orale, par ce qu'elle est le fait d'un agent social appartenant à un univers social donné!Qu'il s'agisse du
champ universitaire, du champ littéraire ou du champ journalistique, est modelée par la structure de ce champ, façonnée par les formes autant que par les contenus qu'il impose au discours.
Abordant la thématique de la censure, il affirme sans ambages que la "Censure bâillonne, elle réduit au silence, mais elle ne violente pas la langue.Seul l'abus du langage la violente en la dénaturant"...
Nos états Africains gagneraient davantage à encourager l'indépendance de la presse au lieu de bâillonner indirectement la presse, car la censure subtile dans un régime de type démocratique et libéral comme la Côte D'IVOIRE, se trouvera confrontée à une réalité constante invariable:Elle tend de moins en moins à s'exercer comme répression du discours, comme silence imposé à la parole, mais plutôt et de plus en plus comme répression du sens, c'est- à- dire comme réduction de la parole à la reproduction d'une pensée conforme à l'ordre dominant!
Enfin, et c'est là sans doute le plus important, que cette censure du sens prend effet à l'insu de celui qui est la victime autant que le vecteur! Autrement dit que cette censure relève d'une violence proprement symbolique, par laquelle le sujet qui en est la victime consent, sans le savoir, à la répression dont il fait l'objet... SUIVEZ MON REGARD-A BON ENTENDEUR,SALUT!

(YVES T BOUAZO)