Presse écrite / Conseil National de la Presse: Eugène Dié Kacou remplacé par Déby Dally

Publié le mardi 8 février 2011 | L'intelligent d'Abidjan - Ce qui était qualifié de rumeur le week-end dernier a pris une forme officielle hier. Eugène Dié Kacou a été limogé de la tête du Conseil

Publié le mardi 8 février 2011 | L'intelligent d'Abidjan - Ce qui était qualifié de rumeur le week-end dernier a pris une forme officielle hier. Eugène Dié Kacou a été limogé de la tête du Conseil

National de la presse hier. L’information a été donnée sur le plateau de la télévision nationale. Un décret signé par Laurent Gbagbo sur proposition de Ouattara Gnonzié, ministre de la Communication du gouvernement Aké N’Gbo, a mis fin aux fonctions de Eugène Dié Kacou. Il est remplacé à ce poste par Déby Dally, ancien patron de l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP). Outre Eugène Dié Kacou, c’est tout le conseil qui a été renouvelé, avec l’entrée de nouvelles têtes. Le CNP, version Ouattara Gnonzié, est désormais dirigé par M. Déby Dally, un ancien syndicaliste. Après des années passées à la tête de l’AIP, il s’apprêtait à faire valoir ses droits à la retraite dans les mois à venir qu’il a été parachuté à la tête du CNP. Il ne faut pas le cacher, Ouattara Gnonzié est en train d’atteindre son objectif. Celui de renouveler toutes les structures sous sa tutelle. Après le CNP, à qui le tour ? Car le ministre de la Communication du gouvernement, Aké N’Gbo n’a pas caché sa détermination dès sa prise de fonction, de mettre au pas toutes les structures sous son autorité, qui ne regardent pas dans la même direction que le gouvernement formé par Laurent Gbagbo. A chaud, l’on est tenté de se demander les vraies raisons du limogeage de Eugène Dié Kacou. Réputé partout proche de Laurent Gbagbo, Eugène Kacou avait toujours su résister à toutes les tentatives de limogeage et toutes les campagnes de presse de LMP depuis plusieurs années ; Laurent Gbagbo ayant toujours choisi de le protéger, préférant tirer profit de la crédibilité que pouvait conférer à son régime indépendance d’esprit d’Eugène Kacou. Toutefois l’ampleur de la crise postélectorale, ainsi que la volonté de Ouattara Gnonzié de réinventer les choses, ont eu raison de l’affection de Laurent Gbagbo, pour son ami et compagnon de route. Pour sa part, Eugène Kacou part sans regret, fier et digne d’avoir refusé de faire une salle besogne. Avec l’espoir que le temps, l’autre nom de Dieu fera droit, vérité et justice.Allons-nous assister désormais à un bâillonnement de la presse écrite ? L’on se souvient encore que Ouattara Gnonzié est resté muet quand des journaux de la place ont été interdits de parution pendant 48 h, dans le mois de décembre 2010. Tous les regards sont donc tournés vers le cabinet du ministre de la Communication du gouvernement Aké N’Gbo pour savoir à quelles sauces seront mangés des journaux ivoiriens indépendants ou non favorables au camp LMP. Les jours à venir nous situeront.

Charles Kouassi et Huberson Digbeu