Présidentielle en Guinée : concertation sur un possible report du second tour

CONAKRY (AFP) le 22 octobre 2010 - Le nouveau président de la Commission électorale en Guinée, le général malien Siaka Toumani Sangaré, a mené jeudi des consultations

Alpha Condé et Ceillou Dalein Diallo, rivaux de la présidentielle guinéenne.

CONAKRY (AFP) le 22 octobre 2010 - Le nouveau président de la Commission électorale en Guinée, le général malien Siaka Toumani Sangaré, a mené jeudi des consultations

au sujet d’un éventuel report du second tour de la présidentielle prévu dimanche, tandis que les deux candidats poursuivaient leur campagne.
"Jour J-03" : l’annonce s’affichait bien jeudi au dessus de l’entrée du siège de la Commission nationale électorale indépendante (Céni), à Conakry.
Mais, tout au long de la journée, la question d’un éventuel report du scrutin a été au centre des discussions menées par le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Après avoir rencontré pendant trois heures les membres de la Céni, pour faire un état des lieux des préparatifs, le colonel Sangaré n’a souhaité faire aucune déclaration.Un membre de la Céni, ne souhaitant pas être cité, a simplement expliqué que chacun avait exposé des "problèmes" à régler.
Le président de la Céni s’est ensuite entretenu avec le Premier ministre de la transition, Jean-Marie Doré, et la présidente du Conseil national de la transition (CNT, qui fait office de Parlement), Rabiatou Serah Diallo.
Mercredi soir, le colonel Sangaré avait espéré qu’une décision sur le "report ou maintien du scrutin" serait prise "dans la journée de jeudi".
Mais il n’a pu rencontrer les deux candidats, l’opposant historique Alpha Condé (18% au premier tour) et l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo (43%), qui poursuivaient chacun leur campagne.
"Je verrai les deux candidats demain (vendredi) avant midi", a finalement déclaré à la presse le général malien.
Cependant, Alpha Condé, en déplacement en Moyenne Guinée jeudi, ne devrait pas participer lui-même à cette réunion car "il ne rentrera à Conakry que vendredi après-midi" pour son "grand meeting" de fin de campagne, a précisé à l’AFP l’un des responsables de l’alliance Arc-en-ciel qui le soutient, François Lonsény Fall.M. Condé sera donc représenté à cette réunion.
De son côté, Cellou Dalein Diallo a rassemblé jeudi après-midi à Conakry une foule très importante, qui emplissait quasiment l’esplanade du Palais du peuple (siège de l’Assemblée nationale dissoute).
Il a demandé à ses partisans de "faire preuve de la dignité des électeurs qui ont déjà gagné l’élection" et "de refuser le piège de la violence".
Il s’exprimait deux jours après les affrontements de mardi à Conakry, entre ses partisans et les forces de l’ordre qui avaient tiré à balles réelles, faisant plusieurs dizaines de blessés.
La nomination du général Sangaré à la tête de la Céni, mardi, a apparemment calmé les esprits à Conakry, dont les habitants attendent avec impatience l’élection d’un civil, après 25 ans de régimes militaires, de marasme et de corruption.
Le second tour, initialement prévu le 19 septembre, avait déjà été reporté in extremis, la Céni assurant alors qu’elle n’était pas prête sur les plans technique et logistique.
A Bruxelles, les pays de l’Union européenne sont convenus de prolonger d’un an le train de sanctions pris fin 2009 contre la Guinée, à la suite du massacre de 157 opposants par des militaires.
Toutefois, a expliqué un diplomate européen, "ce n’est pas parce que ces sanctions ont été reconduites pendant un an que la situation ne pourra pas être réexaminée par l’UE en fonction de la tenue prochaine du second tour de la présidentielle et de l’évolution ultérieure".