Pour Paul Koffi Koffi, ministre délégué à la Défense: "Ce sont les exilés au Ghana qui financent les attaques"." Archifaux, répondent ces derniers"

Publié le samedi 18 aout 2012 | IVOIREBUSINESS – Pour le pouvoir d’Abidjan, le coupable tout trouvé des récentes attaques armées contre le régime sont les pro-Gbagbo, notamment les ceux exilés au Ghana et ceux

Koffi Koffi Paul, ministre délégué à la Défense.

Publié le samedi 18 aout 2012 | IVOIREBUSINESS – Pour le pouvoir d’Abidjan, le coupable tout trouvé des récentes attaques armées contre le régime sont les pro-Gbagbo, notamment les ceux exilés au Ghana et ceux

vivant en France. Le ministre chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi, invité hier par la radio ONUCI-FM l’a encore redit. Pour lui, ce sont ces pro-Gbagbo exilés au Ghana qui sont les cerveaux de ces differentes attaques armées contre le régime Ouattara. Contactés par IvoireBusiness, des pro-Gbagbo de premier plan vivant au Ghana, rejettent catégoriquement ces accusations, qu’ils jugent de fallacieuses, légères, et mensongères.
Ils préfèrent s’inscrire eux dans la voie de la réconciliation nationale et du dialogue politique vrais.
Leur seul souhait : Rentrer rapidement d’exil pour participer à la construction nationale.
Ils affirment n’être mlés ni de prêt, ni de loin, à une quelconque destabilisation contre le régime, et appellent le ministre Koffi Koffi Paul à faire montre de retenue et de ponderation.
Ils appellent de leurs vœux à la mise sur pied d’une véritable enquête situer les responsabilités sur les différentes attaques.
Pour eux, les coupures de presse ne sauraient être des preuves.

Pour Abel Naki, leader du Cri-panafricain vivant en France, le régime l’accuse d’être un des cerveau de l’attaque du camp d’Akouedo pour avoir simplement déposé une gerbe de fleur devant le domicile d’Alassane Ouattara à Mougins, dans le sud de la France. « C’est juste pour me faire payer cela qu’ils m’ont cité dans l’attaque du camp. Sinon je n’ai rien à avoir avec cela», dira-t-il.

Mireille (Mimi) Kouamé

Nous vous livrons l’intégralité des échanges du ministre Koffi Koffi Paul sur ONUCI-FM

Onuci-Fm : Que s’est- il réellement passé ce jeudi 16 aout 2012 à Dabou et comment cela s’est réellement passé ?

Pau Koffi Koffi : Au tour de 23 h, nous avons été informés d’une attaque du camp Frci de Dabou. Ce qui s’est passé, c’est que sur le pont qui permet d’accéder à Dabou, un camion empêchait le passage. Donc toute la nuit, nous avons tenté de dégager avec du renfort le camion. Au cours de l’attaque, il y a eu deux morts du côté des assaillants. La ville de Dabou est sous contrôle.

OFM ; Y a-t-il des victimes civiles en termes de morts ?

PKK : L’on nous parle de victimes civiles, mais nous sommes en train de vérifier avec les morgues pour nous rassurer.

OFM : Vous dites que c’est le camp Frci qui a été attaqué. Est-ce que ce camp a été la seule cible ?

PKK : Il y a eu la prison civile qui a été attaquée, ils ont fait sortir les prisonniers. Mais d’autres ont été repris. Près de 50 à 60 ont été repris. Certains se sont rendus également après l’ouverture de la prison, parce qu’ils ne comprenaient pas ce qui leur arrivaient, alors ils ont préféré se rendre.

OFM : Avez-vous une idée de l’identité et l’origine des assaillants ?

PKK : C’est la même approche que les autres attaques. Harcèlement, et après, ils replient. Ils ne viennent pas en grand nombre, mais juste pour harceler nos camps, c’est ce qui se traduit par le fait que nous arrivons à les repousser et à les mettre hors d’état de nuire. C’est une stratégie d’harcèlement. C’est pourquoi nous allons réadapter nos stratégies face à cette approche.

OFM : Mais qui sont-ils, ces assaillants ?

PKK : Nous avons des assaillants qui viennent de deux origines. Il y a des miliciens, des Ivoiriens dont certains ont participé au combat de la crise postélectorale et qui sont restés chez eux, qui ont repris les armes. De l’autre côté, vous avez les mercenaires qui viennent du Liberia. Malheureusement, tout ce monde reçoit du subside pour attaquer la mère patrie. Par exemple, l’on nous signale qu’à Toulépleu les uns et les autres avaient reçu 175 000 FCfa chacun pour mener ce genre d’opération. Ce sont des jeunes refugiés qui sont rentrés chez eux. Et voilà le genre d’activités auxquelles ils s’adonnent. Nous attirons l’attention des parents des populations, mais aussi de l’opposition pour que si elle accepte de venir au dialogue, à la réconciliation, il serait inutile de mener des actions subversives. Car dans ces conditions, nous serons en position de légitime défense ou alors nous allons traiter le dossier autrement. Ou bien, on vient à la table de discussion et on négocie. S’ils veulent continuer le conflit, nous ne sommes plus dans cette logique. Ces jeunes miliciens dans leur fuite sont alles du côté de la lagune. Nous allons faire des opérations de ratissage pour les dénicher. C’est l’occasion d’attirer l’attention des populations. Qu’elles nous donnent des informations. Car très souvent, les hommes armés sont dans les villages et les parents ne disent rien. Alors, il y a des complices. Tous les complices seront traduits devant les tribunaux.

OFM : En ce qui concerne Dabou, avez-vous reçu à arrêter certains assaillants ?

PKK : Je préfère ne rien vous dire sur ce sujet. Nous avons des interpellés à qui nous posons des questions.

OFM : Quand vous dites que certains ont reçu des subsides du côté de Toulépleu. Des subsides venants de qui ?

PKK : Les informations que nous avons, nous disent que ces subsides viennent des exilés qui sont au Ghana. Les exilés qui sont au Ghana financent les opérations.
OFM : Autrement dit, vous indexez indirectement ou directement l’opposition ... ?
PKK : Non je n’indexe pas. C’est malheureusement la réalité. Nous les interrogeons, nous avons aussi nos filières qui nous permettent de remonter les informations.

OFM : Est-ce que vous confirmez que certains ont aussi attaqué Jacqueville et Grand Lahou?

PKK : Non. Dans leur repli certains ont pris le chemin de Jacqueville, Grand Lahou, les chemins qu’ils connaissent. En sortant de leur localité, ils font des tirs de sommation pour couvrir leur fuite.

Propos recueillis par Eric Lassale