Politique: Où va le Burkina Faso ?
Le 28 juin 2012 par Correspondance particulière - Le projet de loi portant sur la révision de la constitution du Burkina Faso a été adopté ce 11 juin 2012 par l’Assemblée Nationale. Ainsi donc,
les anciens présidents bénéficient désormais d’une amnistie générale pour la période allant de 1960 à nos jours ! Cela n’est-il pas à mettre en relation avec la montée en puissance de l’opposition Sankariste engagée dans sa campagne pour les prochaines élections municipales et législatives annoncées pour novembre 2012 ?
Le 28 juin 2012 par Correspondance particulière - Le projet de loi portant sur la révision de la constitution du Burkina Faso a été adopté ce 11 juin 2012 par l’Assemblée Nationale. Ainsi donc,
les anciens présidents bénéficient désormais d’une amnistie générale pour la période allant de 1960 à nos jours ! Cela n’est-il pas à mettre en relation avec la montée en puissance de l’opposition Sankariste engagée dans sa campagne pour les prochaines élections municipales et législatives annoncées pour novembre 2012 ?
De quoi inquiéter blaise qui voit donc sa réélection en 2015 compromise. Comment mènera-t-il sa campagne ? Quelle sera la portée d’un discours fondé sur l’évocation de ce chimérique soutient populaire, qui rappelons-le est à l’origine du prétendu plébiscite de 2010 ? On se souvient qu’alors les 25 % des électeurs potentiels qui avaient participé à l’élection présidentielle, avaient accordé 80% de leurs voies à blaise, et que par la suite, les démarches de l’opposition avaient conduit les tribunaux administratifs à déclarer illégales les cartes d’électeurs. Il y a donc fort à parier qu’avec les nouvelles cartes d’électeurs biométriques distribuées sous le regard attentif de l’opposition, la donne sera différente.
Pour qui a étudié la psychologie et le machiavélisme de l’enfant terrible de Ziniaré, nul doute qu’une manœuvre de manipulation et de division de l’opposition est en cours. En effet, l’unité des partis Sankaristes avec d’autres partis d’opposition se construit dans un contexte compliqué. Un arrêté du ministère de l’administration territoriale vient de suspendre une cinquantaine de partis politiques pour une période de 12 mois, et il se dit que pour certains de ces partis ces dispositions seront annulées. Dans l’hypothèse où ces manœuvres viendraient à échouer, il resterait donc à blaise la possibilité de tenter de conserver le pouvoir par la force, mais compte tenu du contexte militaire cela semble très difficile. En effet, suite aux expéditions militaires au Sierra Leone, au Soudan, au Libéria, en Côte d’Ivoire ... parfois au titre des Nations Unies, mais pas toujours, des fractions de l’armée impliquées dans le pillage de ces pays veulent en conserver des bénéfices pendant que de nombreux militaires connaissent une réalité très précaire qui est à rapprocher du quotidien des émeutiers de la faim.
On l’aura bien compris, le facilitateur est en grande difficulté.
Par ailleurs, la déstabilisation du Mali déclenchée par une rébellion téléguidée depuis Paris, prend une autre tournure. Washington entre en scène avec son désormais très classique dispositif Aqmi+Africom, le cadre supranational du Liptako-Gourma dont l’autorité siège à Ouagadougou vole en éclats.
Dans ce contexte, le peuple Burkinabé, accablé par les ingérences néo-coloniales et mortellement menacé par les conflits inter-impérialistes, a bien compris qu’il n’a pas d’autre issue que de consolider l’opposition et parvenir à un franc succès pour les toutes prochaines élections municipales et législatives. Après quoi, des lois levant l’immunité du président en exercice pourront être votées, en vertu d’un principe désormais acquis, en effet, sur ce terrain il est désormais permis de réformer la constitution.
Nul doute que dans cette prochaine période tous les Ivoiriens auront les yeux tournés vers le Burkina-Faso, car quelles que soient ses opinions, chacun sait qu’avec la défaite de Nicolas, Alassane a perdu une jambe et qu’avec celle de blaise il perdra sa tête.
Une contribution de Léon Noir