POLITIQUE: Le RHDP se casse. Une alliance qui ne repose sur rien
Le 08 mars 2013 par Notre voie - Le RHDP EXPLOSE EN PLEIN VOL.
Faut-il s’étonner de ce qui arrive aujourd’hui entre les alliés d’hier ? Déjà, depuis quelques mois, Amadou Soumahoro, secrétaire général du Rdr, affirmait sans fioriture que le Pdci, dans le cadre du partage du pouvoir, doit revoir ses appétits à la baisse, pour avoir, dit-il, occupé une piètre troisième place à la présidentielle. Selon donc son entendement, le Pdci, étant la 3ème force politique sur l’échiquier politique national, doit se montrer moins gourmand. Autrement dit, cette attitude revient de droit au Rdr dont le mentor est aux affaires. N’en déplaise à certains cadres qui continuent de s’accrocher vainement à l’alliance circonstancielle dictée par Nicolas Sarkozy pour préparer le renversement de Gbagbo.
Aujourd’hui, ce groupement hétéroclite est à l’image de Sarkozy-lui-même qui va de déboires en déboires.
Félix Téha Dessrait
LE RHDP: UNE ALLIANCE QUI NE REPOSE SUR RIEN
Le Rhdp qui se désarticule au fil du temps. La nouvelle ne devrait surprendre aucun analyste et/ou observateur averti de la vie sociopolitique ivoirienne. C’est que l’alliance scellée le 18 mai 2005 à Paris à l’initiative de Jacques Chirac comportait les germes de sa propre destruction. Le Rhdp ne reposait sur aucune base idéologique. Le supposé programme commun de gouvernement annoncé n’était que du saupoudrage. Le Rhdp n’était rien d’autre qu’une manœuvre de circonstance inventée de toutes pièces par le président français d’alors avec un seul objectif : dégager Laurent Gbagbo du pouvoir en Côte d’Ivoire. A l’origine, l’opération goupillée par Michel De Bonnecorse, le conseiller Afrique à l’Elysée, et Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, devrait déboucher sur la réinstallation d’Henri Konan Bédié dans le fauteuil présidentiel. Mais, après le départ de Chirac du pouvoir, son successeur, Nicolas Sarkozy, de l’Elysée a changé le schéma initial au profit de son ami Alassane Ouattara. Entre menaces et propositions, Sarkozy a réussi à contraindre Bédié à accepter la nouvelle orientation de l’affaire. Après la chute de Gbagbo, les membres du Rhdp sont naturellement revenus à leurs réalités. Ces réalités sont que Bédié n’a toujours pas pardonné à Ouattara qu’il soupçonne d’être derrière le coup d’Etat de 1999 qui l’a évincé du pouvoir. De même que l’actuel chef de l’Etat n’a pas digéré le procès d’extranéité que lui a fait le régime Bédié à travers l’ivoirité. Ces réalités sont aussi que les membres du Rhdp ont des divergences insurmontables sur les sujets majeurs de la nation tels la nationalité et le foncier. Les réal-ités, enfin, sont que Bédié et Ouattara, les deux principaux alliés, sont de nouveau aux prises pour le contrôle du pouvoir d’Etat. Comme il fallait s’y attendre, l’alliance dite houphouétiste n’aura duré que le temps de la guerre contre Laurent Gbagbo parce qu’il ne reposait sur rien d’autre.
Jean Khalil Sella