POLITIQUE: Entre pression, revendication, menaces et plaidoyer. Le dilemme des pro-Gbagbo. Pourquoi le FPI doit se réveiller?

Le 02 février 2013 par Correspondance particulière - Pourquoi le FPI doit se réveiller?

Tout le monde le dit. La politique de la chaise vide est mauvaise conseillère en politique. Et pour autant, il va falloir afficher et défendre ses convictions et parfois au risque de sa vie. En perdant le pouvoir un 11 avril 2011, le front populaire ivoirien savait que les nouveaux tenants du pouvoir n’étaient guère des enfants de cœur. Voilà pourquoi, il fallait prendre du recul en s’exilant pour la plupart dans les pays voisins le temps d’attendre qu’un jour, il fasse jour. Seulement, rien n’aurait été planifié auparavant. Comment revenir et avec qui au pouvoir ? La crise postélectorale a été pour beaucoup un vrai test. Qui était fidèle, qui faisait semblant et qui était prêt à trahir dès le premier chant du coq. Et si depuis Abidjan, certains militants du FPI ou certains proches de l’ancien régime n’ont pas eu les moyens financiers pour quitter un pays en guerre, ce qui les contraindra à se jeter dans la gueule du loup en essayant de sauver ce qui reste encore du FPI, ceux qui ont eu plus de chance, sont bel et bien au chaud malgré les difficiles conditions d’exil. Que dire des nombreux partisans de l’ex président ivoirien ( à ne pas confondre avec les militants du FPI) éparpillés un peu partout dans le monde ? Il faut le dire, 90% des personnes qui manifestent aujourd’hui (diaspora) le font par pur sympathie pour la personne de Laurent Gbagbo et non pour le militantisme au FPI. Pour eux, Gbagbo est celui qui a osé dire non à l’impérialisme, « c’est celui qui a ouvert nos yeux ». Des personnes qui sont déterminées à se battre pour que soit libéré leur leader charismatique et tant pis si le FPI veut encore revenir au pouvoir. Juste voir Gbagbo libre et c’est tout. On le voit, plusieurs mouvements dits de résistance nés hier (11 avril 2011) suite à la crise postélectorale et qui avaient pour arguments, la libération de la Côte d’ivoire et de tous les prisonniers politiques, y compris Laurent Gbagbo n’hésitent pas aujourd’hui à prendre le large en se constituant en parti politique. « Pour se préparer à prendre le pouvoir ». Donc à rivaliser le FPI sur le terrain tôt ou tard.
Aussi, c’est cela qui nous intrigue, alors que le FPI de Laurent Gbagbo et le Cojep de Blé Goudé plaident actuellement, l’un auprès du gouvernement et l’autre auprès du ministre Hamed Bakayoko afin que ces derniers intercèdent auprès « du président de la République, Alassane Ouattara » pour obtenir la libération des prisonniers politiques et favoriser le retour de tous les exilés, on trouve encore des gens qui donnent l’impression de ne pas être concernés. La preuve, une simple invitation d’un ambassadeur a suffi pour diviser les pro-Gbagbo en France. Là où se trouve le plus gros contingent des partisans de l’ancien régime. A cette allure, on est en droit de se demander que veulent bien tous ces gens qui crient sous la neige et qui parlent de libération alors qu’ils n’en veulent pas réellement ?
« Moi je vais manifester tous les Week end à Paris, pour voir mon Doubehi…mon amant » nous a expliqué la semaine dernière une jeune fille qui s’apprêtait à aller manifester à la place Victor Hugo où il était question d’exiger la libération du ministre Charles Blé Goudé. Incroyable ! Que peut-on obtenir d’une autorité un samedi ou un dimanche alors qu’elle est absente et ne pas obtenir un jour ouvrable alors que celle-ci vous y invite en personne ? Le FPI et ses vrais militants gagneraient à se réveiller et à reprendre le combat là où ils l’ont laissé.

Les militants du FPI doivent se réveiller

C’est clair, la nature a horreur du vide. Et en politique, mon père me disait « on ne fait pas la passe à son adversaire ».
Si le FPI croit encore à un retour aux affaires, il est temps qu’il se réveille et cela à partir de sa base. Qu’elle soit en Côte d’Ivoire ou à l’étranger. Les différentes représentations devraient reprendre le chemin des chancelleries, des grandes capitales. Rencontrer les ONG et expliquer pourquoi le FPI veut retrouver son fauteuil présidentiel perdu dans des conditions calamiteuses. Car le plan qui se profile à l’horizon si nos informations se confirment, risque de surprendre plus d’un.
En effet, sous la pression de la communauté internationale, le pouvoir Ouattara est contraint de lâcher du lest. En faisant un geste en faveur de l’opposition. Et plusieurs sources de nous révéler qu’il se pourrait que ce geste soit prévu pour le mois d’Août ou Décembre 2013. Et concerne uniquement la loi d’amnistie et les autres revendications à l’exception du cas de Laurent Gbagbo. Car selon notre source, le cas Laurent Gbagbo pourrait intervenir si et seulement si la situation s’est bel et bien normalisée avec la participation du FPI aux restes des échéances électorales voire dans un prochain gouvernement d’union. C’est à cette condition que le pouvoir Ouattara qui se sera assuré d’un deuxième mandat pourrait intervenir auprès des autres Etats parties au statut de Rome pour appuyer sa position demandant la libération de l’ancien président. Les négociations seraient déjà engagées avec l’union africaine. Mais cela pourrait prendre du temps, voire des années. Ce qui présage qu’il est fort probable qu’un procès de Gbagbo ait lieu. Après quoi, nous rentrerons dans le cycle infernal de la libération provisoire et c’est dans cette foulée que va intervenir l’Etat ivoirien. Une chose est certaine, nous révèle notre source, le FPI peut tout obtenir du pouvoir Ouattara aujourd’hui, sauf Gbagbo Laurent.
Voilà pourquoi, nous disons qu’il faudra que le FPI se réveille car, la stratégie de Ouattara est de décrisper la vie politique en Côte d’ivoire, mais seulement à 1 an des présidentielles (2015). Ce qui ne donnerait aucune chance au parti à la rose de revenir de sitôt aux affaires. Mais au moins cela pourrait décompresser l’atmosphère sociopolitique longtemps délétère.
Que ceux qui ont des oreilles entendent.

Philippe Kouhon/ Eventnews Tv