POÈME: LA MEUTE, par Léandre Sahiri
Des êtres à visages humains
Hier
Accueillis
En frères
A bras ouverts
De gaîté de nos cœurs
Sur les terres de nos pères
Et ensuite
Rendus prospères
En toutes affaires
Sur les terres de nos pères
Ils nous font
Sans répit, ni sursis
Un mal de chien
A nous dépiter.
Des êtres à visages humains
Hier
Accueillis
En frères
A bras ouverts
De gaîté de nos cœurs
Sur les terres de nos pères
Et ensuite
Rendus prospères
En toutes affaires
Sur les terres de nos pères
Ils nous font
Sans répit, ni sursis
Un mal de chien
A nous dépiter.
Ces êtres à visages humains
Aujourd’hui
En véritable meute de toutous
Des toutous mal dressés
Des toutous assez affamés
Des toutous bien remontés
Des toutous assurément enragés
Ils nous démolissent
Nos vaillances et nos espérances
Et sans pudeur
Et sans honte
Ils nous pillent
Ils nous dépouillent
Ils nous exproprient
Ils nous maculent
Ils nous déciment
Au su et au vu du monde entier.
Ces êtres à visages humains
Animalement
Ils courent partout
Sur les terres de nos pères
Les naseaux aux vents
Et contre nous
A pleines gorges
Ils aboient
Et de tous leurs crocs
Ils mordent dru
Dans nos chairs
Jusqu’au sang et aux os
Pour
En monnaies de chiens
Nous payer.
Eh oui !
Nous avons traité des toutous
Comme des humains
Et nous voilà
Comme des toutous
Traités.
Mais
L’heure
Même si elle tarde
Vient où
Aux toutous
Nous ferons porter
Sur leurs dos
Les fardeaux de leurs malfaisances
Et nous tannerons leurs cuirs saumâtres
Sans préséance
Et en toute prestance.
Léandre Sahiri