Philippe Mangou, Gueu Michel, Detho Letoh, Issiaka Wattao: Qui sera le chef d`Etat-major d`Alassane Ouattara?

Publié le jeudi 5 mai 2011 | L'Inter - Début mars 2011, Alassane Ouattara signait une ordonnance portant création de la nouvelle armée ivoirienne dénommée les Forces

Général Doué Mathias faisant allégéance à Alassane Ouattara le 26 avril 2011. Retrouvera-t-il l'Etat-major?

Publié le jeudi 5 mai 2011 | L'Inter - Début mars 2011, Alassane Ouattara signait une ordonnance portant création de la nouvelle armée ivoirienne dénommée les Forces

Républicaines de Côte d'Ivoire (Frci). Mais depuis- et ce malgré sa victoire militaire sur Laurent Gbagbo le 11 avril 2011- le nouveau président ivoirien compose encore et toujours avec des généraux qui ne sont pas fondamentalement ses hommes. Alassane Ouattara reste, en effet, confronté au difficile choix d'un chef d'Etat-major ''consensuel et imposant'', capable de réunifier les armées et le pays. Le général de corps d'armée Philippe Mangou, qui fait office de chef d'Etat-major des armées parce que non encore remplacé à ce poste, n'apparait pas vraiment comme l'homme de la situation. Son armée, les Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire (Fdsci) a, de fait, perdu la guerre et fait désormais profil bas. C'est un Philippe Mangou sans bureau à l'Etat-major des armées sis au Plateau- le commandant Chérif Ousmane et ses hommes y règnent en maîtres- qui tente de sauver les apparences. A la vérité, si le général Mangou a fait allégeance à Alassane Ouattara, il n'est pas pour autant le chef militaire indiqué qui peut faire l'affaire du nouveau régime. Le chef de l'Etat pourrait donc se tourner vers bien d'autres officiers supérieurs des Fdsci ou des Fafn pour asseoir l'armée républicaine. Les généraux Detho Letoh Firmin (commandant des Forces terrestres), Kouakou Nicolas (commandant Cci), Guiai Bi Poin Georges (commandant Cecos), Touvoli Bi Zogbo (ex-chef d'Etat-major particulier de Gbagbo) et le général de corps d'Armée Tiapé Kassaraté Edouard (commandant supérieur de le Gendarmerie), tous issus des Fdsci, pourraient être sollicités par M. Ouattara pour diriger la nouvelle armée. Mais le nouveau président, à la recherche d'un ''homme sûr'' et proche de lui pour piloter la grande muette, devrait vite écarter ces officiers supérieurs des Fdsci qui, bien que lui ayant fait allégeance, incarnent, dans le fond, le commandement militaire de son rival Laurent Gbagbo. Reste alors la piste des hauts gradés de l'ex-rébellion des Forces nouvelles. Il s'agit notamment des généraux Michel Gueu (chef de cabinet militaire du Premier ministre Soro), Soumaïla Bakayoko (chef d'Etat-major des Fafn) et, pourquoi pas, le commandant Issiaka Ouattara dit ''Wattao'' (chef d'Etat-major adjoint des Fafn). Le président Ouattara n'exclurait pas de nommer l'un de ces chefs militaires à la tête de son armée, d'autant que c'est sous leur commandement qu'il a arraché le pouvoir à Laurent Gbagbo. Pour certains analystes, le général Michel Gueu, qui a servi au sein des Fdsci avant de basculer dans la rébellion en 2002, se présenterait comme le ''chef militaire idéal'' pour diriger l'armée réunifiée. Seulement voilà, les hauts gradés de l'ex-rébellion, quoi qu'on dise, restent plus proches du Premier ministre, ministre de la Défense et patron des Forces nouvelles, Guillaume Soro, que du président Ouattara, chef suprême des Armées. Qu'à cela ne tienne! Le chef de l'Etat sera bien obligé de recruter, au sein des Fdsci ou des Fafn, ce chef militaire qui sera à ses ordres, capable de diriger la nouvelle armée ivoirienne. D'autres sources, récurrentes, indiquent que l'ancien chef d'Etat-major des Fdsci, le général Mathias Doué Yahamoun, rentré au pays après sept ans passés en exil, serait sur la liste des préférés d'Alassane Ouattara pour diriger les Frci. Le chef de l'Etat est, sans doute, embarrassé par cette équation militaire pas du tout facile à résoudre dans une crise post-électorale à multiples problèmes.
TRA BI Charles