Panel des Chefs d’État/Konaté Navigué: “TOUT DIALOGUE AUTOUR DE LA COTE D’IVOIRE DOIT RESPECTER LA CONSTITUTION”
Lundi 21 Février 2011 par Fraternité Matin - Les activités marquant la commémoration des événements du 18 février 1992, initiées par la jeunesse du Front populaire ivoirien (Jfpi), ont pris fin samedi, par
Lundi 21 Février 2011 par Fraternité Matin - Les activités marquant la commémoration des événements du 18 février 1992, initiées par la jeunesse du Front populaire ivoirien (Jfpi), ont pris fin samedi, par
un grand rassemblement au village de la liberté à Yopougon. Une occasion pour le secrétaire national de la Jfpi, Konaté Navigué, de faire des recommandations au panel des 5 Chefs d’Etat mis en place par l’Union africaine pour évaluer la situation de crise post-électorale. «Nous attendons du panel une seule chose: le respect de la Constitution. Toute délibération qui va être faite, tout dialogue qui doit être mené autour de la Côte d’Ivoire, doit respecter la Constitution», a-t-il exigé, invitant les Ivoiriens à résister, persister pour se donner les moyens de la victoire finale, à l’instar du Président Laurent Gbagbo. Comme d’autres dirigeants africains avant lui, il estime que «Laurent Gbagbo doit insister, persister et il doit gagner». En effet, selon Navigué, au déclenchement de la crise post-électorale, Laurent Gbagbo s’est donné une arme pour «résister à la furia», celle de la diplomatie. Il était plus que nécessaire pour le Président Gbagbo d’engager des actions diplomatiques «pour se faire comprendre par ses pairs». Lesquelles ont porté leurs fruits, dans la mesure où «de nombreux pays ont fait entendre leurs voix pour soutenir Gbagbo et la Côte d’Ivoire», s’est-il réjoui. Aussi, face à la guerre économique engagée contre la Côte d’Ivoire à travers l’interdiction des exportations des matières premières, la fermeture des banques, le secrétaire national de la Jfpi a invité les dirigeants ivoiriens à battre une monnaie propre au pays. «Le franc Cfa a une origine Nazi… C’est un système mis en place par la France pour exploiter les richesses des pays qu’elle a colonisés. Il est temps de sortir du tunnel. Gbagbo doit donc franchir le Rubicon pour battre sa monnaie. Sinon nous serons toujours dans la servitude monétaire», a exhorté le patron de la jeunesse du Fpi. Cela participe de la révolution et de la libération de la Côte d’Ivoire de la tutelle de la France, estime Konaté Navigué, citant et saluant les grandes révolutions dans le monde et en Afrique.
Remobilisation des troupes
Comparant la crise ivoirienne à la bataille de Kirina au Mali entre Soundjata Kéïta et Soumangourou Kanté, remportée par le premier cité, Navigué prédit la victoire de Gbagbo sur son adversaire Ouattara. «Le combat sera très très rude mais nous n’avons pas le droit de nous décourager ; nous n’avons pas le droit de faiblir, nous devons insister, persister et nous devons gagner», a-t-il exhorté.
Bouclant la série des interventions à ce meeting, le président du Fpi, Pascal Affi N’Guessan, a souligné que la commémoration des événements du 18 février 1992 est un devoir de mémoire donnant l’occasion à son parti d’avoir une pensée pour toutes les victimes de cet événement mais surtout y trouver un motif de rémobilisation des troupes pour continuer la lutte. Le progrès social, l’éradication de la pauvreté, l’emploi des jeunes, la démocratisation de la Côte d’Ivoire sont à ce prix. «Tant que le serpent n’est pas mort, nous ne devons pas laisser tomber le bâton. La lutte est une constance de l’histoire. Il n’y a pas de révolution sans lutte. La vie est faite d’épreuves et c’est dans les épreuves qu’il y a l’élévation. La victoire se trouve dans la détermination, dans notre engagement», a recommandé le président du Fpi.
Pour Affi N’Guessan le processus de libération, d’instauration de la démocratie et de refondation de la Côte d’Ivoire est émaillé de tant d’événements négatifs, parce que «la France continue d’exercer son hégémonie dans tous les pays qu’elle a colonisés et qu’elle ne veut pas lâcher, à travers ce qu’elle appelle la France-Afrique». «La France-Afrique est la menace principale de la Côte d’Ivoire. C’est un système d’avilissement et d’anéantissement de nos pays. Il nous faut en sortir totalement. Nous devons faire en sorte qu’Abidjan soit le tombeau de la Françe-Afrique», a dit Affi, confiant aussi que le Président Gbagbo est déterminé, le peule ivoirien avec lui, à aller jusqu’au bout de cette lutte épique.
Les Ivoiriens devront donc dire non à la panique, au découragement devant les attaques de toutes sortes, surtout devant l’asphyxie financière qu’ils subissent en ce moment. Il faut noter que la mobilisation de la Jfpi de ce samedi a été saluée par les membres du gouvernement, la galaxie patriotique et surtout par la Camerounaise Calixthe Beyala. Celle-ci s’est dit fière de la détermination du peuple ivoirien, démontrant ainsi que «l’Afrique est debout». Partageant le combat de ses frères ivoiriens visant à imposer le respect du peuple noir, Beyala invite tous les Africains à marcher vers la libération du continent africain. Les artistes ont également apporté, à leur manière, leur soutien aux organisateurs; donnant une note festive à la commémoration du 18 février 1992.
GERMAINE BONI