Ouverture de la 2ème session ordinaire de l’Assemblée à Yamoussoukro, hier . Soro Guillaume : « La réconciliation doit se faire avec tous les Ivoiriens sans exclusive »

Le 04 octobre 2012 par Soir Info - Discours solennel devant des invités de marque. L’un des temps forts de la cérémonie d’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée

Guillaume Soro, président de l'Assemblée nationale.

Le 04 octobre 2012 par Soir Info - Discours solennel devant des invités de marque. L’un des temps forts de la cérémonie d’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée

nationale de Côte d’Ivoire a été l’allocution dense de Soro Kigbafori Guillaume.
Avant d’ouvrir cette session, mercredi 3 octobre 2012, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la Paix de Yamoussoukro, le chef du Parlement ivoirien a, devant un parterre de personnalités ivoiriennes et étrangères, parlé de réconciliation nationale. « Certes, et cela est notre conviction, la réconciliation nationale doit se faire avec tous les Ivoiriens sans exclusive. Mais la réconciliation doit se fonder sur le pardon, sur l’humilité, sur la repentance et l’acceptation des uns et des autres », a soutenu Soro Guillaume, relevant le rôle des rois et chefs traditionnels dans ce processus.
Pour lui, « reconnaître une faute n’est pas un aveu de faiblesse et demander pardon est plutôt une qualité ». « C’est à ce prix que les Ivoiriens, main dans la main, s’est convaincu l’ancien Premier ministre, bâtiront la nation ivoirienne, dans la paix mais aussi dans la justice ». M. Soro d’expliquer qu’on « ne peut avancer par mensonge en rembobinant le fil de l’histoire comme si la réalité ne devait pas exister ». « Aussi, dans le droit fil de la démarche du Chef de l’Etat, je demande, au nom de la Représentation nationale, aux Ivoiriens qui sont à l’extérieur, volontairement exilés, de renoncer à tout projet sans issue et d’accepter d’occuper la place qui est la leur dans la République. Les portes de la Côte d’Ivoire sont grandes ouvertes. Je demande aux bonnes volontés de se mettre en mission pour ramener nos frères ivoiriens, qui se sont éloignés un instant de la maison familiale », a-t-il lancé, saluant la présence des présidents d’Institution, des diplomates ainsi que celle des représentants de parlements de pays africains. « Les temps ont changé et ils doivent l’admettre », a estimé l’ancien Secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), sous le regard du Premier ministre, Jeannot Ahoussou Kouadio.
Soro Guillaume a certes salué la présence de toutes les délégations, mais il lui est apparu nécessaire voire opportun de faire une adresse particulière aux représentants du Parlement ghanéen. « Votre présence à nos côtés, atteste de votre disponibilité et témoigne, s’il en était besoin, que les liens solides et séculaires qui unissent nos deux pays ont subsisté et qu’ils ont résisté aux tourments et péripéties de l’histoire. Les populations du Ghana et de la Côte d’Ivoire forment une seule et même famille et, comme dans une famille, il y a des hauts et des bas, mais c’est finalement vers le haut que nous allons », a affirmé le président Soro. « Votre présence ici et maintenant, Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les membres de la délégation du Ghana, nous réconforte et augmente notre détermination à œuvrer de concert pour une réconciliation durable et sincère. Chères sœurs et frères du Ghana, nos deux pays, oserai-je dire, n’en font qu’un. C’est à cette fraternité et à cette unité, que nous sommes résolument et solidairement attachés », a ajouté Soro Kigbafori Guillaume.

Sur la question de l’emploi des jeunes
Il a interpellé le gouvernement relativement à la question de l’emploi des jeunes. Selon lui, « l’insécurité dans nos villages et dans nos villes peut être considérée sous un autre angle ». « Ne faudrait-il pas aborder la question de la sécurité parallèlement à celle de l’emploi des jeunes ? N’y a-t-il aucun lien entre l’insécurité grandissante et la précarisation dans nos contrées ? Certains jeunes ne voient-ils pas en cette arme un moyen de subsistance ? », a-t-il interrogé. M. Soro de donner sa vision sur le sujet : « Aussi, il me semble qu’il nous faut engager une politique de l’emploi plus hardie. Il nous faut diminuer le taux de chômage dans notre pays. Des études crédibles montrent bien que le secteur de l’agriculture est un gros pourvoyeur d’emplois et qu’il est accessible à tous les niveaux d’études et de qualification ». « Je demeure convaincu que le gouvernement s’y emploiera et que les résultats ne se feront pas attendre.
Parce qu’en réalité, chers collègues, nous ne pouvons pas nous permettre de dire à ceux qui ont faim de prendre leur mal en patience. Nous ne pouvons pas suggérer aux malades d’oublier un tant soit peu leur souffrance. Nous ne pouvons pas dire à la veuve et à l’orphelin que leur cause est ajournée.
Les Ivoiriens ont raison d’attendre de nous tout le bien que nous devons leur apporter de par notre position. Nous n’avons qu’un devoir, redonner toute sa noblesse à l’action politique dans notre jeune démocratie », a-t-il souligné.
En outre, il a annoncé aux députés que la première phase des travaux de rénovation de l’hémicycle est achevée. Il a informé que, grâce à l’appui de l’Usaid, du matériel informatique a été acquis. « Notre implication a permis de lever les obstacles sur le dossier de l’assurance maladie et a également permis que le trésor public puisse accompagner les membres de notre Assemblée nationale, en vue de l’acquisition de véhicules», a indiqué le chef du Parlement ivoirien, rappelant ce que les députés feront pendant cette session placée sous le thème : « Mettre le citoyen au cœur de l’action publique ».
Aujourd’hui jeudi 4 octobre, à la Fondation de Yamoussoukro, Soro Guillaume présidera un séminaire sur l’élaboration d’un projet de programme de travail de l’Assemblée nationale.

SYLLA Arouna
(Envoyé spécial)