Ouattara à l’Elysée: Entretien «très glacial» entre François Hollande et Alassane Ouattara, malgré les apparences!

Le 27 juillet 2012 par IVOIREBUSINESS - Le président français François Hollande a reçu hier jeudi 26 juillet 2012, et pour la première fois, son homologue ivoirien Alassane Ouattara.

ADO ET HOLLANDE, HIER 26 juillet 2012, à l'Elysée.

Le 27 juillet 2012 par IVOIREBUSINESS - Le président français François Hollande a reçu hier jeudi 26 juillet 2012, et pour la première fois, son homologue ivoirien Alassane Ouattara.

La rencontre longtemps attendu a enfin eu lieu.
Elle fut qualifiée de froide et de glaciale par plusieurs analystes, malgré les sourires convenus qu’on a pu voir.
Les discussions entre les deux hommes ont duré une heure et 15 mn, durant lesquels François Hollande a, selon plusieurs sources, tenu un langage de franchise et de fermeté à Alassane Ouattara. Mais devant les medias, c’est un autre son de cloche très diplomatique qu’on a pu entendre.
Ainsi François Hollande a affirmé qu’« Avec le président Ouattara, j’avais eu l’occasion d’échanger un certain nombre de réflexions au moment où il était venu en France. J’étais à l’époque candidat et je lui avais confirmé que, quel que soit le vote des Français, nous aurions à cœur de poursuivre les relations entre la France et la Côte d’Ivoire ».
Même rengaine du côté de Ouattara pour qui la rencontre a été un grand moment de convivialité : « C’était un échange particulièrement fructueux, une opportunité aussi de se connaître. Nous avons convenu que nous nous verrons souvent, nous nous téléphonerons souvent, pour suivre la situation sur le continent et dans le monde ».
Plusieurs dossiers brulants étaient au menu de la rencontre entre les deux hommes: Les massacres de Duekoué où 211 civils périrent dans un camp, La Réconciliation nationale au point mort, la démocratie et les droites de l’homme bafoués, le dialogue avec l’opposition inexistant, les prisonniers politiques exclusivement pro-Gbabgo, l’impunité dont bénéficie les FRCI et des Dozos, la liberté de la presse mise à mal, justice ivoirienne qualifiée de partiale, l’insécurité préoccupante, la situation au Mali et en Afrique, la dette de la Côte d'Ivoire, etc...
D'ailleurs, avant-hier, le ministre français de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici a signé avec son homologue Charles Diby Koffi un accord d’annulation de la dette de la Côte d'Ivoire envers la France, dont le montant est de 3 milliards d'euros.
Alassane Ouattara a profité du point de presse sur le perron de l’Elysée pour remercier François Hollande : « Cela va nous permettre de renforcer l’investissement dans les secteurs sociaux, et je voudrais vous dire un grand merci à vous-même et à votre gouvernement ».
François Hollande a profité de l’occasion pour rappeler qu’il ne voulait pas d’une relation France-Côte d’Ivoire basée sur l’assistanat: « Merci ! C’était un acte que nous voulions faire non pas dans un esprit simplement de générosité, nous ne voulons pas ce type de relation, mais de solidarité pour le développement de la Côte d’Ivoire. »
A propos des 211 civils massacrés à Duekoué dans un camp de réfugié (Nahibly) par les FRCI et les dozos qu’accompagnaient les jeunes djoulas, François Hollande a exigé que les auteurs de ces massacres soient arrêtés et jugés. Surtout que cette boucherie humaine s’est déroulée au nez et à la barbe des casques bleus de l’ONUCI, pourtant commis à la sécurisation des lieux. Et à ce jour, aucun auteur de ces massacres n’a été arrêté, ni même entendu par la police ou la gendarmerie ivoirienne.
Retour sur le perron de l’Elysée.
Après une dernière poignée de mains, François Hollande, sans attendre que son hôte s’engouffre dans sa voiture, se retire, le laissant tout seul. On sent une certaine gêne de la part de ce dernier. Cette image, selon plusieurs analystes, rappelle étrangement cette de Nicolas Sarkozy, abandonné par Hollande sur le perron de l’Elysée le jour de la passation des pouvoirs, sans l’attendre regagner sa voiture, comme c’est en principe la coutume.

Catherine Balineau