OFFENSIVE DIPLOMATIQUE: LE FPI SE REPOSITIONNE A L'INTERNATIONAL

Le 06 novembre 2012 par Le Nouveau Courrier - Dès ce lundi sauf cataclysme, plusieurs membres de la direction du Front Populaire Ivoirien (Fpi) quitteront Abidjan pour Paris. Objectif de cette

Miaka Ouretto.

Le 06 novembre 2012 par Le Nouveau Courrier - Dès ce lundi sauf cataclysme, plusieurs membres de la direction du Front Populaire Ivoirien (Fpi) quitteront Abidjan pour Paris. Objectif de cette

visite inattendue : renouer avec le Parti Socialiste français et rencontrer la l’impressionnante diaspora pro-Gbagbo d’Europe.
Pas moins de neuf membres de la direction du parti de Laurent Gbagbo se rendront sur les bords de la Seine en ce début de semaine. Officiellement, les dirigeants du Front Populaire Ivoirien sont en mission de repositionnement diplomatique de leur parti sur l’échiquier international. Exclu de l’International Socialiste à la suite de la crise postélectorale qui a eu pour conséquence la perte du pouvoir et l’emprisonnement de ses principaux dirigeants, le parti bleu et blanc entame un lobbying bien périlleux auprès de son homologue français de la même idéologie politique, à savoir le parti Socialiste français. Les camarades de Miaka Ouretto estiment aujourd’hui que la classe dirigeante au sein du PS français s’est renouvelée et a besoin de maitriser tous les contours de la crise ivoirienne pour avoir un jugement impartial voire équitable de l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire. Plusieurs mois donc après la visite mi figuemi raisin du président du FPI en Europe, où il avait été reçu en audience par Laurent Gbagbo emprisonné à La Haye au Pays-Bas, neuf membres parmi lesquels l’ancien ministre de la Défense Michel Amani N’guessan, actuel vice-président du parti, Bamba Massiani, ancienne députée et secrétaire générale adjointe, Jean Gervais Tchéidé, secrétaire national au finances, poseront leurs valises dans le froid parisien pour impulser une nouvelle dynamique dans les relations entre le FPI et le parti de François Hollande. Paris, épicentre de la crise .Entre le FPI et son alter égo français, les relations n’ont jamais été un long fleuve tranquille. Curieusement, c’est le parti qui aura le plus en France et même dans le monde tiré sur Laurent Gbagbo, enfant de l’internationale Socialiste et son régime pendant le temps de pouvoir de ce dernier. On a encore en mémoire la fameuse phrase de François Hollande, actuel chef d’Etat français, alors premier secrétaire du PS : «Gbagbo est un dictateur infréquentable». Le lobbying le plus entremetteur en faveur d’Alassane Ouattara lors de la crise postélectorale de fin 2010 en Côte d’Ivoire n’est pas le fait d’un cacique de l’UMP français mais, surprise, avait pour principal agent d’exécution Laurent Fabius, actuel locataire du quai d’Orsay, siège du ministre des Affaires étrangères, poste qu’il occupe depuis le retour des socialistes au pouvoir. Du côté du FPI, on estime qu’il faut une fois de plus montrer des gages de bonne foi et de manifestation de la ferme volonté du parti à jouer pleinement son rôle dans la décrispation du climat politique ivoirien dont l’atmosphère est à couper au couteau actuellement. Miaka et ses hommes sont conscients que Paris est l’épicentre de la crise qui secoue le pays depuis plus de 10 ans maintenant. Aller à la rencontre d’Harlem Désir, le nouvel homme fort du PS, reconnu selon les indiscrétions comme un anti Gbagbo notoire, peut faire changer la donne et la perception de la crise par leurs «amis» socialistes français. Des pressions sur Ouattara Absent sur le terrain depuis l’emprisonnement de son secrétaire général, Laurent Akoun, le FPI espère obtenir de Paris une pression sur le régime Ouattara pour qu’il desserre l’étau sournois autour des activités du parti. En effet, suite au succès des missions de Laurent Akoun dans le sud du pays Hamed Bakayoko, ministre de l’Intérieur du régime Ouattara, a fait une «descente» sous couvert de visite de travail dans certaines localités de cette région avec en toile de fond un message ferme sur fond de menaces aux chefs de village et aux communautés. Pour le premier responsable de la sécurité intérieur et de l’administration du territoire, la notabilité ne doit pas laisser prospérer les activités du FPI en accueillant les meetings dans les villages et villes. Résultat des courses la quasi-totalité des fédéraux FPI et les militants, rechignent à recevoir désormais la direction du parti par peur de représailles pouvant parfois entrainer la mort. Autre volet de la visite du FPI à Paris, plusieurs rencontres avec la diaspora pro-Gbagbo d’Europe avec au menu une organisation plus efficiente de la résistance.

Marc Blanchard K.