Nomination des Directeurs généraux de sociétés et des régies financières : Le pouvoir a menti aux Ivoiriens

Le 22 juillet 2011 par Le Temps - Alassane Dramane Ouattara, le Chef de l’Etat avait promis de nommer les différents directeurs généraux des sociétés et autres structures

Charles Diby Koffi, ministre de l'Economie et des Finances.

Le 22 juillet 2011 par Le Temps - Alassane Dramane Ouattara, le Chef de l’Etat avait promis de nommer les différents directeurs généraux des sociétés et autres structures

sous tutelle par appel à candidature, pour une meilleure gestion des affaires. Malheureusement, ce n’est pas le cas.
Lors de la campagne électorale, Alassane Dramane Ouattara avait annoncé à la population ivoirienne qu’il nommerait après son élection, les différents directeurs généraux des régies financières et autres structures étatiques à la suite d’appel à candidatures. L’objectif est de permettre aux titulaires de ces différents postes d’atteindre des résultats qu’eux-mêmes se fixeraient dans la transparence avec l’appui du gouvernement. Cette décision est calquée sur celle du Président de la République, Laurent Gbagbo qui, au lendemain de son élection en 2000, a procédé par appel à candidatures, aux nominations des principaux directeurs généraux des régies financières. Ainsi, les Ivoiriens ont découvert de grands gestionnaires à la Douane avec le Colonel-Major, Gnamien Konan, Charles Diby Koffi au Trésor et à la comptabilité publique, ainsi qu’à la direction générale des impôts avec Lambert Feh Kessé. Des années durant, ces cadres consciencieux et soucieux du devenir de la Côte d’Ivoire et des orientations du Président Laurent Gbagbo, ont fait un excellent travail. Ouattara a oublié ce « contrat » qu’il a signé avec les Ivoiriens. En effet, dès son arrivée à la tête de l’Etat, il s’est empressé de nommer depuis l’hôtel du Golf où il était reclus ses directeurs généraux des régies financières. Sans aucun appel à candidatures comme il l’avait indiqué. Ainsi, à la douane, son choix s’est porté sur la personne de Issa Coulibaly. Au Trésor, c’est Koné Adama, l’ex-directeur général adjoint de cette régie. Tandis que la direction générale des impôts revenait à Pascal Kouakou Abinan. Ce même procédé sera utilisé pour la nomination des directeurs généraux des ports autonomes de San Pedro et d’Abidjan, de la Sopie, Gestoci, Sicogi, Lonaci, Sir, Bnedt, Petroci, La Poste de Côte d’Ivoire…pour ne citer que ces sociétés. Voulait-il contenter ses amis ou ses alliés du Rhdp ? En tout cas, cette question reste posée. Puisque, après ces nominations, le Chef de l’Etat s’est enfin décidé de lancer des appels à candidatures dans certaines structures. Sur cette première liste de sociétés, y figurent le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici), le Comité national de télédétection et d’information géographique (Cntig) et la Société nationale de développement informatique (Sndi). A ces différents postes, le gouvernement de Ouattara cherche des personnes dynamiques, compétentes, imaginatifs, rassembleurs, efficaces et qui ont d’excellentes capacités. A peine lancées, ces candidatures suscitent déjà des interrogations dans certains partis politiques dont le Pdci de Henri Konan Bédié, l’un des alliés sûrs de Ouattara. « Pourquoi, le Chef de l’Etat lance des appels à candidatures. Nous ne le comprenons plus », indique un cadre du Pdci, membre du bureau politique de cette structure. Qui fait savoir que la méthode du Chef de l’Etat est loin de la réalité. La logique aurait voulu dit-il qu’il lance des appels à candidatures dans toutes les administrations et autres régies financières comme il l’avait annoncé lors de sa campagne. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas», déplore-t-il. Pour lui, Alassane Dramane Ouattara a déjà faussé le jeu de la collaboration avec ses partis alliés. « Il a nommé ses copains sans faire un clin d’œil à ses alliés », lance-t-il. Le cas le plus patent est par exemple le poste de directeur général d’un port et de la Lonaci, destiné au Pdci qui, finalement, sont revenus au Rdr de M. Ouattara. En tout cas, comme lui, plusieurs membres du Pdci et des autres partis ne sont pas contents. Cependant, ils espèrent qu’il changera de fusil d’épaule au moment venu pour contenter tout le monde.
Joseph Atoumgbré