Naissance du comité de soutien français à Michel ATANGANA, otage français au Cameroun
Le 28 janvier 2013 par IVOIREBUSINESS - Naissance du comité de soutien à Michel ATANGANA.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Paris, le 25 janvier2013
Naissance du comité de soutien français à Michel ATANGANA, otage français au Cameroun Il y a quelques heures, François HOLLANDE, le Président de la République, déclarait suite au retour en France de Florence Cassez: "Cette libération est un formidable encouragement pour tous ceux qui se battent pour la libération de nos otages dans le monde". Parmi ces otages, l'un d'eux a été depuis trop longtemps ignoré. Il s'agit de Michel ATANGANA, un Français d'origine camerounaise arbitrairement détenu au Cameroun depuis mai 1997. A l'occasion de la venue de Paul Biya la semaine prochaine en France et de l'entrevue que ce dernier aura avec François Hollande à l'Elysée le 30 janvier, un comité de soutien français à Michel ATANGANA vient de se mettre en place à la demande de sa famille. Présidé par Dominique SOPO, ancien Président de SOS Racisme, ce comité de soutien né mercredi dernier a d'ores et déjà été rejoint par Josiane Balasko (comédienne), Pierre Bergé (Président de la fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent), Edwige Avice (ancienne ministre), Corinne Lepage (ancienne ministre), Dan Franck (écrivain), Michel Cantal-Dupart (urbaniste), Elie Chouraqui (cinéaste), Djura (artiste), Rost (artiste), Dominique Tricaud (avocat au barreau de Paris, responsable de la Conférence internationale des Barreaux), THibaud Cotta (avocat au barreau de Paris),... et bien d'autres. Le comité de soutien français à Michel ATANGANA estime que: - Michel ATANGANA est arbitrairement détenu au Cameroun depuis plus de 15 ans - Michel ATANGANA est une victime collatérale de règlements de compte politiques et éventuellement de contentieux financiers entre l'Etat camerounais et des entreprises françaises du BTP - Michel ATANGANA se trouve de ce fait en situation d'otage, quand bien même son geôlier serait un Etat - Michel ATANGANA est en danger de mort dans la mesure où on le laisse mourir à petit feu dans des conditions de détention immondes Le comité s'est assigné un but aussi simple que clair: obtenir la libération immédiate et sans condition de Michel ATANGANA, dont les geôliers n'ignorent en rien l'innocence. A cette fin, le comité demande avec insistance aux médias français de ne pas laisser cette affaire inconnue du grand public et à l'opinion publique d'exprimer sa solidarité outragée face au traitement réservé à Michel ATANGANA, séparé des siens et notamment de ses enfants depuis plus de 15 ans. Contact presse:
Amina M'BOW: 0661062574
Aline KREMER: 0673069974
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Résumé sur la situation de Michel ATANGANA, français arbitrairement détenu au Cameroun depuis mai 1997
Michel ATANGANA, né au Cameroun et naturalisé français depuis 1988 (le Cameroun ne reconnaissant pas la double nationalité, il est donc également considéré comme Français au Cameroun), est retourné au Cameroun en 1992 dans le cadre d’une expatriation (pour le compte de la société française de BTP Jean Lefebvre). Il a été rapidement chargé par la présidence camerounaise de gérer la construction de deux axes autoroutiers. Il lui est offert à ce titre la présidence d’un comité de pilotage associant les autorités camerounaises et plusieurs entreprises de BTP (l’Etat camerounais n’ayant pas les fonds disponibles pour construire ces axes, le comité de pilotage devait monter un plan de financement consistant en des avances des entreprises françaises contre engagement de l’Etat camerounais à honorer ses créances à leur égard). Michel ATANGANA avait de ce fait à rendre compte de ses activités à Titus EDZOA, alors secrétaire général de la présidence camerounaise.
En avril 1997, Titus EDZOA, devenu entre temps ministre de la santé, démissionne du Gouvernement pour annoncer sa candidature à la présidentielle camerounaise d’octobre 1997.
L’enfer commence alors pour Michel ATANGANA. Arrêté en mai 1997 (non sur ordre de la justice mais sur ordre du préfet sous une accusation de « grand banditisme »), il lui est demandé d’impliquer Titus EDZOA en accusant ce dernier d’avoir détourné des fonds dans le cadre des projets autoroutiers suscités. Refusant cette fausse accusation, Michel ATANGANA est condamné en juillet 1997 à 15 ans de prison pour détournements de fonds publics, avec Titus EDZOA, arrêté quant à lui en juin 1997.
Bien qu’ayant été blanchi par la justice camerounaise en 2008 (non-lieu total prononcé par un juge d’instruction), il reste illégalement incarcéré tandis que l’Etat camerounais intente un nouveau procès (sur des faits pourtant déjà jugés !). En octobre dernier, et alors que des assurances lui avaient été données sur sa libération en juillet 2012, il est condamné à 20 ans de prison, résultat obtenu par la révocation ou le déplacement de juges considérés par le pouvoir camerounais comme étant trop peu dociles !
Michel ATANGANA a manifestement eu le tort de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment et d’être la victime collatérale de règlements de compte politiques au plus haut niveau.
Toute la procédure le montre d’ailleurs : faux accusateurs (qui l’ont depuis disculpé entièrement), condamnation de juillet 1997 obtenue après un procès tenu la nuit et sans avocat (sic !), absence flagrante de preuves de ce dont il est accusé, absence de transmission des preuves à la défense, refus de délivrance de visas à ses avocats français, maintien en détention sans base légale,…
Au-delà de ces violations procédurales inadmissibles et de l’innocence patente de Michel ATANGANA, ce dernier est détenu dans des conditions immondes. Il est ainsi placé depuis mai 1997 non pas dans une prison mais dans les locaux de la Gendarmerie dans un réduit 7m2 sans lumière du jour et uniquement prévu pour des gardes à vue de 48h.
Michel ATANGANA n’a en outre plus vu sa femme et ses deux enfants depuis maintenant plus de 15 ans, le plus jeune, âgé de 16 ans, n’ayant aucun souvenir de son père.
La famille de Michel ATANGANA ainsi que son comité de soutien au Cameroun ont demandé à Dominique SOPO, ancien Président de SOS Racisme, de constituer et de présider un comité de soutien français à notre compatriote, ce qu'il a bien évidemment accepté après avoir étudié les éléments de cette sordide affaire.
Monsieur Paul BIYA, Président du Cameroun, devrait ces jours-ci effectuer une visite en France, notamment pour nouer et renforcer des relations économiques avec notre pays. Il semble que le moment est particulièrement bienvenu pour interpeller aussi bien Paul BIYA que François HOLLANDE aux fins d’obtenir la libération immédiate de Michel ATANGANA, que l’on peut considérer, à l’instar du département d’Etat
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américain, comme un prisonnier politique et même, car telle est la situation, comme un otage français au Cameroun.
Il ne semblerait pas admissible que, face à une telle situation, notre pays reste inactif et ne se mobilise pas pour obtenir la libération d’un de ses ressortissants détenu de toute évidence de façon totalement arbitraire.
Signalons que la France a une responsabilité d’autant plus forte que, jusqu’à 2009, Michel ATANGANA a été privé de tout soutien consulaire. Faisons ici remarquer que l’Ambassadeur de France au Cameroun alors en place est depuis, suite à la prise de sa retraite, devenu conseiller du Président BIYA… (l’actuel ambassadeur ayant, lui, une attitude irréprochable dans cette affaire).
Comité de soutien français à Michel ATANGANA