Municipales et Régionales du 21 avril: PDCI-RDR, c’est la guerre. Le Pdci clame haut et fort que le RDR lui a volé sa victoire dans certaines cirsonscriptions, comme Yopougon.

Par IvoireBusiness - PDCI-RDR, c’est la guerre.

La hache de guerre est déterrée entre le Pdci et le Rdr, les alliés d’hier du RHDP. Et ce sont de gros couteaux qui sont de part et d’autres emmenés au front. Pdci et RDR s’accusant mutuellement de fraude électorale.
Pour le député KKB, président de la JPDCI, « le Pdci ne se laissera pas voler deux fois Yopougon ».
Même son de cloche chez Doukouré Moustapha, candidat Pdci à la mairie de Yopougon, qui accuse la CEI4 de brigandage électoral sur son blog: « Chers tous, nous voici face à l’ultime étape avant notre victoire finale. Ce soir, au vu de toutes les informations que nous avons collectées, j’accuse la CEI 4 présidée par M. COULIBALY Yaya, de complicité dans la forfaiture manigancée par nos adversaires ».
Francois Adiko, secrétaire général adjoint du Pdci, chargé des élections, a même été envoyé en renfort par le président Bedié pour tirer les cas de fraude au clair. Il déclare que « cette fois on ne se laissera pas faire ».

La Commission électorale indépendante (CEI) serait même menacée d'implosion. Son secrétaire général, Auguste Séverin Miremont, aurait rendu sa démission pour protester contre l'implication de ses membres dans des cas de fraude.

Le RDR, c’est peu dire, ne reconnait pas les faits. Son porte-parole principal Joël N’Guessan, est monté au créneau pour défendre la virginité des républicains et laver les accusations de fraude et de violence qui collent à la peau de son parti: « Nous faisons remarquer que le RDR n'a pas attendu d'être au pouvoir pour avoir la majorité des communes en Côte d'Ivoire. Le RDR a obtenu cette majorité en 2001 au moment où le FPI était au pouvoir et ce, avant le déclenchement de la rébellion en 2002. Ce n'est pas maintenant que nous sommes au pouvoir que nous allons encourager la chienlit et le désordre pour nous empêcher de gouverner et mettre en œuvre le programme de gouvernement pour lequel le président Alassane Ouattara a été élu ».

Et Joël N’Guessan de poursuivre : «…le parti au pouvoir n'a pas de leçon à recevoir de son allié. Alors, que les mauvais perdants qui ont introduit en Côte d'Ivoire "la technologie électorale" en son temps, arrêtent leurs œuvres de diabolisation. Pour notre part, nous avons commis des huissiers aux fins de constater les violences et les cas de fraudes avérées, orchestrées par nos adversaires, en l'occurrence par le PDCI-RDA. La Chambre Administrative de la Cour Suprême sera saisie par nos avocats à cet effet ». Ambiance.
C’est peu dire que les alliés d’hier sont aujourd’hui en guerre. Et aucun des deux n’est aujourd’hui prêt à faire de cadeaux à l’autre. Jusqu’où ira cette gueguerre ? Bien malin qui peut répondre à cette question.

Partout, c’est la chienlit. Ces élections se sont transformées en champ de bataille. Des tirs à balles réelles ont été entendus dans plusieurs communes.
Ces municipales et régionales sont par ailleurs un test avant la présidentielle de 2015. Le FPI qui s’est tenu à l’écart de ces joutes, qu’il a d’ailleurs qualifié de farce électorale, boit du petit lait et compte les points. Nul doute qu’il sort comme le grand vainqueur de ces élections, dont le taux de participation selon lui, oscille entre 13 et 15%, mais qui selon le gouvernement, est de 30%. Comme on le voit, des jours sombres attendent encore la Côte d’Ivoire.

Serge Touré