Monnaie et Liberté: le cas de la Côte d'Ivoire

Le 26 janvier 2011 par IvoireBusiness - Depuis la genèse de l'impasse politique ivoirienne, politique politicienne et gestion monétaire semblent s'entremêler créant subitement de grands chocs

Spécimens de la monnaie ivoirienne de résistance (MIR).

Le 26 janvier 2011 par IvoireBusiness - Depuis la genèse de l'impasse politique ivoirienne, politique politicienne et gestion monétaire semblent s'entremêler créant subitement de grands chocs

inopinés....Le prochain joker du gouvernement ivoirien sera à ne pas douter l'usage de l'arme monétaire afin de fragiliser la coalition politique ouest-africaine qui vient de régler le leadership du gouvernorat de la Bceao sur l'autel des rancunes politiques.
Mais la Côte d'ivoire qui représente près de 45% de l'Uemoa n'a certainement pas dit son dernier mot vu les faits récents et les déclarations du porte-parole du gouvernement ivoirien.
Analysons donc l'interférence entre la monnaie et la liberté en ce 21 ème siècle.
La monnaie est considérée depuis des lustres comme une marchandise intermédiaire. Sa première fonction est de corriger les diverses anomalies dans les échanges (troc etc…)
Notons que pour qu'une monnaie soit fiable, il faudrait que l'on ait la certitude qu'elle sera acceptée par tous dans un espace géographique accessible donné. Lorsque cette condition est remplie, le recours à la monnaie permet d'augmenter le nombre de transactions effectuées dans un espace de temps déterminé. Cette marchandise intermédiaire va donc faciliter les échanges, mais aussi constituer une unité de mesure, de valeurs des biens proposés, permettant leur comparaison. Elle rend également possible les opérations différées, c'est à dire qu'elle permet de conserver les valeurs acquises en attente d'utilisation ultérieure, ce qui donne un sens au terme capital pris dans une optique matérielle. On dit également de la monnaie qu'elle constitue le lien entre le présent et l'avenir (citation de JM Keynes). Elle assure la continuité de l'activité économique. Il est clair, en effet, que si je cède un bien aujourd’hui et que j'obtiens en contrepartie de ce bien une certaine quantité de monnaie, je peux conserver cette monnaie jusqu'au moment où je me trouverai en présence d'un autre bien que je désire acquérir. On dit aussi que la monnaie est un facteur de liberté! Pour bien comprendre ce concept lié à la liberté, il faut se souvenir qu'un débiteur est quelqu'un qui a le devoir de faire quelque chose. Par contre, il n'est pas libre d'agir comme il le souhaite tant qu'il n'a pas rempli son devoir. Quelque soit la nature du devoir, la prestation demeure une dette. La monnaie permet de rembourser la dette du débiteur et lui permet de redevenir libre. Cette liberté est vraie dans le présent mais lorsqu'il existe, en possession d'une personne une certaine quantité de monnaie, on peut penser de cette quantité disponible lui permettra d'assurer sa liberté dans l'avenir. Sur le plan politique, la liberté d'un pays ne peut être une réalité si ce pays ne prend pas l'audace de créer sa propre monnaie, : c'est la panacée pour contrôler son économie sous toutes ses formes.
A bon entendeur, salut!

Yves T Bouazo-Journaliste et analyste politique