Mobilisation pour la libération de Charles Blé Goudé et Gbagbo: Le Cojep-France occupe les artères de Paris

Par Correspondance particulière - Mobilisation pour la libération de Charles Blé Goudé et Gbagbo à Paris.

Les organisations politiques de France, les amis africains et français se sont mobilisés, dimanche, dans l’après-midi, dans les rues de Paris (France) autour du Cojep-France, dirigé par Raymond Zap Krasso, pour exiger la libération de Charles Blé Goudé. En effet, Charles Blé Goudé a été arrêté le jeudi 17 janvier dernier, tôt le matin par des éléments du Bureau of national investigation (Bni), l’équivalent de la Direction de la surveillance du territoire (Dst) et des éléments de la police ivoirienne, à son domicile d’Accra, au Ghana. Le lendemain, il a été aussitôt extradé en Côte d’Ivoire, puis inculpé par la justice ivoirienne. Depuis lors, il est détenu dans un endroit secret que même ses avocats ne connaissent pas. C’est pour dénoncer cet état de fait et réclamer la libération du «général de la rue», comme aimait se présenter Blé Goudé lui-même, que le Cojep-France a tenu à battre le pavé à Paris.

«Blé Goudé a été dépeint à tort (…) comme un
va-t-en-guerre»

Après un temps d’organisation pour mettre les troupes en ordre de marche à la place de la République, le cortège des manifestants s’est dirigé lentement vers la Place Beaubourg, en face de la bibliothèque Georges Pompidou, du nom de son fondateur.
Durant la marche, Zap Krasso, le président du Cojep-France, le mouvement politique de Charles Blé Goudé, a commenté en personne les tragiques évènements postélectoraux. Il a, en préambule de ses propos, donné le sens de cette manifestation et présenté la vraie personnalité de Charles Blé Goudé. «Ministre de la Jeunesse, celui que l’on a appelé le Général de la rue, pour sa capacité de mobilisation, fer de lance de la résistance et de ralliement des jeunes Ivoiriens à la cause défendue par le président Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé a été dépeint à tort par la communauté internationale comme un va-t-en-guerre. Alors qu'il n'a été qu'un simple défenseur à mains nues de la dignité républicaine ivoirienne contre les tentatives de déstabilisation du régime du président Laurent Gbagbo par les rebelles armés par l’Occident et l’armée française», a-t-il expliqué. Poursuivant, il a invité la jeunesse ivoirienne à se souvenir de Charles Blé Goudé, ce symbole des jeunes. La France étant l’une des rares places où l’on peut encore dénoncer le complot contre la Côte d’Ivoire, selon le président du Cojep-France, les Ivoiriens encore libres doivent porter à la connaissance de l’opinion publique française, dans la rue, les conditions aux antipodes des droits humains élémentaires dans lesquelles vivent nos sœurs et frères. Enfin, pour Zap Krasso, le cas Charles Blé Goudé symbolise la répression systématisée des jeunes Ivoiriens dont l’objectif, à terme, est de tuer dans l’œuf l’avenir de la Nation ivoirienne.
Un autre intervenant, «l’indéboulonnable» Willy Bla, a d’abord lancé un vibrant hommage à Zap Krasso dont il a loué le courage, celui d’avoir mis à l’honneur le ministre Charles Blé Goudé en réunissant autour de lui tous les Ivoiriens épris de justice, de paix et d’amour pour leur pays. Profitant de cette tribune ambulante, Willy Bla a appelé les Ivoiriens à aller au-delà de leurs organisations respectives et à se mettre ensemble, le plus souvent possible, pour dénoncer les conditions inhumaines de détention des prisonniers politiques ivoiriens incarcérés au nord du pays et dont la liste ne cesse de s’allonger.

«Dans le silence et l’opacité extérieurs»

A la Place Beaubourg, Toussaint Alain, s’adressant aux autres communautés et surtout aux nombreux Français dans l'assistance, a levé le voile sur ce qui se passe en Côte d’Ivoire, et surtout sur le drame que vivent les partisans du président Laurent Gbagbo. Toussaint Alain a dénoncé cette situation. «Dans le silence et l’opacité extérieurs, plus de 800 partisans du président Laurent Gbagbo croupissent en prison en Côte d’Ivoire dont l’épouse du chef de l’Etat ivoirien (Mme Simone Ehivet Gbagbo), son fils Michel Gbagbo, ses collaborateurs, ex-ministres et ex-députés sont maltraités et sont en proie à toutes sortes de maladies», a-t-il révélé.
La fin de son discours a été la condamnation de la France qui, sous François Hollande, passe sous silence les exactions quotidiennes contre des Ivoiriens orchestrées par le pouvoir Ouattara installé par Sarkozy.
D’autres intervenants, dont Patrice Kouté, Koné Issa Sankara, Grégory Protche, pour ne citer que ceux-là, ont aussi marqué de leur empreinte cette manifestation dédiée à Charles Blé Goudé et, à travers lui, à la jeunesse ivoirienne sur cette place qui porte le nom de l’ancien président français.
On notait, dans cet imposant défilé politique, entre autres, la présence de la représentante du Fpi en France, Hortense Adé Assalé, de Lanciné Camara, politologue franco-guinéen, et de toute la crème des résistants ivoiriens de la diaspora dont certains sont venus en délégation de l'Angleterre, de l’Italie, de la Suisse...

Correspondance particulière de Zogo Toussaint Goba