Menaces de déstabilisation des nouvelles autorités: Un lieutenant d’IB fait de graves révélations sur la sécurité d’Alassane Ouattara

Le 10 novembre 2012 par LG INFOS - Il se fait appeler «Dr Ali Konaté», un lieutenant du défunt sergent chef Ibrahim Coulibaly. Il s’est ouvert à nous, le dimanche dernier à Cocody,

suite à notre entretien exclusif avec «Brebis galeuse», qui se dit élément des Frci ayant décidé de rompre le silence. Il a fait de graves révélations sur les attaques contre les positions et camps des Frci ainsi que sur certains événements de la crise post-électorale. Entretien.

Qu’est-ce qui nous vaut l’honneur de votre visite? Qu’avez-vous à nous dire de particulier?

IBRAHIM COULIBALY dit IB.

Le 10 novembre 2012 par LG INFOS - Il se fait appeler «Dr Ali Konaté», un lieutenant du défunt sergent chef Ibrahim Coulibaly. Il s’est ouvert à nous, le dimanche dernier à Cocody,

suite à notre entretien exclusif avec «Brebis galeuse», qui se dit élément des Frci ayant décidé de rompre le silence. Il a fait de graves révélations sur les attaques contre les positions et camps des Frci ainsi que sur certains événements de la crise post-électorale. Entretien.

Qu’est-ce qui nous vaut l’honneur de votre visite? Qu’avez-vous à nous dire de particulier?

Il y a l’actualité brûlante. Nous allons parler des causes et des effets de ce qui est en train de se passer dans notre pays. Et si possible, faire quelques ébauches de solutions. Mais avant tout, je voudrais commencer par la mort du Major, le sergent chef Ibrahim Coulibaly. Beaucoup de choses sont dites sur pourquoi il fallait l’éliminer; après son élimination qu’est-ce qu’on a fait de son corps, puisque sa famille biologique tout comme nous ses hommes attendons toujours. Il n’a pas bénéficié d’un enterrement digne; c’est plutôt à une parodie d’enterrement qu’on a assisté. Et dix jours après, on nous a même dit que son corps a été déterré.

Pourquoi faites-vous ce rappel?

Nous le faisons parce qu’en son temps, le chef suprême des armées, avait dit à son ministre de la Défense, aussi Premier ministre, de désarmer Ibrahim Coulibaly de gré ou de force. Tout le monde savait que de gré, cela était impossible. Mais personne n’avait idée du degré de la force. Cela a donc donné ce qu’on a constaté. Ces propos ont été tenus à la télévision nationale. Le même chef suprême des armées est venu dire peu après l’assassinat du Major qu’il était mort aux combats. Il avait diligenté une autopsie qui devrait être suivie de la remise de la dépouille à la famille biologique du Major pour un enterrement digne. Mais tout le monde attend les résultats de cette autopsie. Mais pour la petite histoire, une autopsie est faite pour élucider deux situations: démontrer que le corps sur lequel est pratiquée l’autopsie est bien celui dont il s’agit; et déterminer de quoi il est effectivement mort. Et c’est là que nous ne comprenons rien.

Pourquoi?

Le chef de l’Etat, chef suprême des armées a lui-même dit que le sergent chef Ibrahim Coulibaly est mort aux combats. Dès lors, à quoi sert l’autopsie? Cette confusion nous a intrigués. On s’est dit qu’il y avait anguille sous roche. Nous nous sommes demandés si le chef suprême des armées était manipulé par quelqu’un, s’il était en collusion avec quelqu’un sur ce coup-là ou s’il protégeait quelqu’un. Nous nous demandons toujours.

Mais pour le besoin de la réconciliation, nous avons passé sous silence cet aspect très important. Etant donné que 4 Ivoiriens sur 10 se reconnaissent en Ibrahim Coulibaly, il serait souhaitable qu’on fasse la lumière sur les circonstances de sa mort; l’enterrer dignement et passer à autre chose.

Est-ce pour cela que vous nous avez contactés pour cet entretien?

Pas seulement ça. Lorsque les attaques ont commencé, notamment après la seconde attaque, nous avons entendu dire au sommet de l’Etat qu’il y a une connexion entre les pro Ibrahim Coulibaly et les pro Gbagbo pour attaquer l’Etat.

Qui l’a dit?

C’est ce qui a été dit. Vous êtes journaliste, renseignez-vous, vous saurez qui. Celui qui n’était pas loin de l’information, c’est l’actuel ministre de l’Artisanat, Konaté Sidiki. Il a été le premier à dire qu’il y a une connexion entre pro Ib et pro Gbagbo. Et ensuite cela a été ressassé par l’actuel ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko. Mais après cette deuxième attaque, il y en a eu bien d’autres de sorte qu’on ne sait plus s’il faut toujours parler de connexion, ou de bandits de grands chemins comme on l’a fait aussi croire.

Ou alors s’il faut se focaliser sur le disque rayé des pro Gbagbo qui commencent à ne plus faire recette. Que des bandits n’attaquent plus les grandes surfaces qui pullulent à Abidjan, mais préfèrent attaquer des gendarmeries, des camps militaires, des postes frontaliers, et qui chaque fois qu’ils viennent repartent avec un butin, notamment des armes lourdes et des munitions. Où vont-ils avec ces armes? A qui profitent-elles? Nous les pro Ibrahim accusés à tort avons envie de savoir.

Avant de vouloir savoir qui attaque les Frci, que répondez-vous à ceux qui vous accusent de vouloir déstabiliser Ouattara?

Je vais plutôt vous donner matière à réflexion. Imaginez-vous des gens (ndlr, pro Gbagbo) qui seraient venus du Ghana, comme on veut le faire croire, qui ont traversé le tout Abidjan pour se retrouver à Akouédo, l’un des camps les mieux sécurisés de l’Afrique de l’Ouest, n’attaquent pas mais y entrent comme couteau dans du beurre, ne forcent pas la poudrière mais y ont accès et se servent en armes et munitions. Et le lendemain matin, on nous dit que ces gens-là ont fui et ont abandonné dans leur fuite des armes dans la forêt de Bingerville. Mais entre nous, y a –t-il une forêt à Bingerville?

Il n’y en a pas. Nous savons qu’il y a des plantations de tecks mais pas de forêt. Et celui qui nous dit ça c’est le premier à se prononcer sur cette attaque d’Akouédo. La deuxième personnalité à se prononcer officiellement sur cette attaque d’Akouédo, c’est le président de l’Assemblée nationale. Mais il n’est ni ministre de l’Intérieur, ni le directeur de la Dst, ni le ministre de la Défense, il n’est même plus Premier ministre. Et c’est lui qui fait des commentaires.

Il dit : «nos éléments ont repoussé les assaillants. Et à l’heure où je vous parle, nos éléments sont en train de faire les ratissages». Qui sont ces éléments, et en tant que qui parlet-il? Mais c’est longtemps après que le ministre de l’Intérieur a dit que ce sont les pro Gbagbo, sans enquête aucune. La situation est tellement sérieuse, il fallait faire un minimum d’enquête avant de faire des affirmations.

Et quand on dit qu’il s’agit de pro X ou Y, il faut brandir des preuves matérielles. Or tel n’a pas été le cas. Jusqu’à la dixième attaque, c’était la même rengaine. Finalement, il fallait en fabriquer. On nous parle d’armes lourdes que ceux qui attaquent emportent avec eux. Je reviens à ma question: où vont-ils avec, que vont-ils en faire? Ce qui nous ramène à qui est derrière ces attaques?

Vous avez lâché le mot, qui est derrière ces attaques attribuées grossièrement aux pro Gbagbo?

Nous les pro Ibrahim Coulibaly avons envie de le savoir autant que vous. Le chef suprême des armées a tranché, notre leader a été tué, nous militaires pro Ib attendons le retour de l’ascenseur. Mais en tant qu’Ivoiriens, nous voyons que notre pays est attaqué. Nous nous demandons si ceux qui ont attaqué hier, sont en train d’être attaqués aujourd’-hui, on se demande. Quand nous lisons entre les lignes, nous nous rendons compte que dans l’ordre hiérarchique militaire ceux qui doivent nous informer quand il y a des attaques ne sont pas ceux qui nous ont toujours informés. Il y a problème!

Qui selon vous devrait en premier sonner le tocsin?

Le directeur de la Dst est le mieux placé, selon moi. Mais ce n’est pas lui qui nous parle. Souventefois, c’est le ministre délégué qui monte au créneau. Mais il fait du réchauffé. Il répète parfois mot pour mot ce que le ministre de l’Intérieur a dit. On veut bien comprendre à quoi joue le ministre de l’Intérieur, à quoi joue Paul Koffi Koffi et à quoi joue le président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro. Et nous voulons savoir pourquoi la Dst est muette, nous voulons savoir.

Vous ne nous avez pas encore dit qui vous voyez derrière ces attaques?

Si nous donnons un nom ici et maintenant l’on nous dira que ce sont les mêmes hostilités d’alors. C’est pourquoi, nous ouvrons des brèches qui vont permettre à chacun de se faire une opinion.

Oui, mais vous pro Ib avez été associés aux pro Gbagbo comme auteurs des raids qui visent les Forces républicaines, alors qui voyez-vous derrière ces attaques?

Nous ne nous reconnaissons pas dans ces raids. Parce que ceux qui nous accusent connaissent nos modes opératoires. Nous soldats qui nous réclamons du sergent chef Ibrahim Coulibaly, n’attaquons pas à moitié. Nous attaquons une fois et le résultat est là. Tout le monde sait comment nous fonctionnons depuis 1999. Et puis quand nous attaquons, nous revendiquons notre attaque. En 1999 quand nous avons «tapé», nous ne nous sommes pas cachés. Nous avons revendiqué l’attaque. En 2002, quand nous avons attaqué, nous l’avons revendiqué, même si chacun sait comment ça s’est terminé après. Quand nous étions à Abobo, nous l’avons revendiqué. Ce n’est pas nous. Ceux qui attaquent Ouattara ont un objectif.

C’est lequel?

Ils veulent déstabiliser; ils veulent faire peur à celui qui est là. Parce qu’ils savent qu’il n’est pas assis. Voilà la vérité.

Qu’est-ce qui vous fait dire cela?

Un pouvoir qui est réellement assis a un service de renseignement efficace. Il a un état-major efficace, donc avec un Chef d’état-major efficace. Même si nous sortons d’une guerre, l’embryon de son armée doit être solide. Il n’est donc pas assis. Ça c’est l’aspect militaire. Au plan politique, les Ivoiriens se regardent avec tellement de méfiance que chacun évite son prochain. Regardons la justice. La Cpi a demandé à ramener toutes les enquêtes sur les crimes commis en Côte d’Ivoire jusqu’en 2002. De cette date à ce jour, des crimes ont été commis à gauche comme à droite. Il y en a eu au Sud comme au Nord.

Mais seuls les crimes commis au Sud ont été jugés. Parce que leurs auteurs présumés sont pro X. Pourquoi pas ceux qui ont été commis depuis 2002. Quand je parle des crimes de 2002, je fais allusion aux viols, aux vols, à la déforestation, au pillage du diamant, de l’or. Notre sous-sol a été exploité sans limites. Je ne cite pas la mainmise sur le coton, l’anacarde, le cacao, le bois, etc. Ceux qui ont fait cela sont devenus insolemment riches. Ils sont là. Et voilà un Monsieur que l’on traque au Ghana pour braquage de trois milliards à la Bceao et pour crime de sang. C’est quoi son crime économique? Le braquage de la Bceao à Abidjan. On dit qu’il a volé 3 milliards.

Savez-vous combien de milliards a-t-on emportés à la Bceao de Bouaké, Daloa, Korhogo? Ces cas ne sont-ils pas des crimes économiques? S’ils le sont alors que la justice ivoirienne se prononce là-dessus. Que ceux qui ont commis ces crimes-là soient poursuivis comme les pro Gbagbo le sont actuellement.

Qui doit-on poursuivre pour ces faits que vous venez d’énumérer?

Celui qui s’est déclaré responsable de la rébellion, c’est-à dire le président de votre Assemblée nationale. C’est lui qui a dit haut et fort que c’était lui le patron de la rébellion.

Pourquoi la justice ne traque pas ces gens-là, alors qu’elle est aux trousses des pro Gbagbo qu’on accable de tous les péchés d’Israël?

(Il garde le silence pendant 2 minuties) Est-ce que le pouvoir veut réellement le livrer. Est-ce que la Cpi est réellement décidée à venir les chercher. Je voulais finir par cela, mais comme vous avez ouvert la brèche, je vais le dire…

De quoi s’agit-il?

Une chose va se passer, parlant de ce que la justice doit faire. Puisque le Président Ouattara n’est pas prêt de donner son ok pour que les criminels de son bord soient jugés et condamnés. Il a montré son incapacité à le faire. Il va amnistier tous les pro Gbagbo civils qui ne sont pas impliqués dans des crimes de sang. Il n’a pas le choix, il va les libérer pour jeter la poudre aux yeux de ceux qui disent qu’il y a la justice des vainqueurs en Côte d’Ivoire. Il y aura une parodie de justice qui va détourner l’attention des Ivoiriens. Ils ont commencé avec leur caravane de la paix qui réclame la libération de ces gens-là. Tout ça parce qu’il ne peut pas faire arrêter ceux que vous savez.

Vous avez dit que les pro-Ib sont loin des attaques contre les positions des Frci. Au cas où elles devraient emporter le régime resteriez-vous dans votre position d’attentiste sans vouloir sauver le régime Ouattara?

Si celui qui a demandé en son temps qu’on désarme de gré ou de force se rappelle que nous pouvons lui être utile et en fait la demande, il n’y a pas de raison que nous ne l’aidions pas. Sinon, nous ferons comme tous les Ivoiriens, nous regarderons de loin les choses.

Vous confirmez donc ne rien avoir avec ce qui se passe ces derniers temps…

Nous n’avons rien à voir avec ce qui se passe. Je le répète. Nous avons des signatures dont une signature qui est en train d’être imitée. D’un, quand nous attaquons nous revendiquons. De deux, en 1999 lorsque certains de nos frères d’armes étaient arbitrairement détenus à la Maca, nous avons forcé la Maca pour les extraire. Mais les autres détenus en ont profité. Nous attaquions les prisons pour en extraire nos éléments qui peuvent nous aider à atteindre nos objectifs. Mais aujourd’hui, presque toutes les prisons de Côte d’Ivoire ont été attaquées.

Ce ne sont pas là les méthodes des pro Ib. Ils le savent. Nous n’attaquons pas les prisons pour le plaisir de le faire. Nous attaquons les prisons où nous avions des éléments arbitrairement arrêtés, et qui pouvaient nous aider à atteindre nos objectifs. C’est d’ailleurs pourquoi, nous n’avions attaqué que la seule Maca.

Vous êtes en train de nous dire que ceux qui attaquent les prisons depuis un certain temps sont en train d’en extraire les leurs dont ils ont besoin les services?

Pas seulement ça, à mon avis. Mais pour que l’on regarde dans notre direction, nous les pro Ib. Puisque c’est une de nos signatures qui est imitée par ces gens-là. Ils veulent brouiller les pistes en faisant croire à ceux qui connaissent nos signatures que c’est nous, alors que ce n’est pas nous.

Vous êtes en train de nous dire que quelqu’un essaye de vous faire porter la responsabilité de ces actes criminels?

Tout comme il essaie de la faire porter aux pro Gbagbo. Si l’occasion vous était donnée par ceux qui font les frais des attaques de ces encagoulés d’en finir avec eux, le feriez-vous? Ça dépend de quelle occasion. Je vous ai dit tantôt que si celui qui nous a fait désarmer hier se souvient de nous et nous fait appel, nous allons réagir. Nous avons désarmé. Nous avons désarmé cinq jours avant qu’on vienne nous attaquer et tuer celui qui a été tué. Nous avions déjà désarmé. Nous ne sommes pas revanchards. Sinon, celui qui est en face est civil. Ceux sur qui il compte sont pour la plupart de gens formés par nous. Certains étaient nos chauffeurs et d’autres nos cuisiniers. Si nous étions revanchards, quand il nous a ravi la tête de la rébellion il était facile pour nous de le contrer.

Qui est ce civil qui est en face?

La question a été déjà répondue. J’ai dit, celui qui a été notre porteparole, était le Premier ministre, ministre de la Défense, il disait à tout le monde que nous étions ennemis. Nous, nous le prenions peut-être pour un adversaire mais pas un ennemi. Car si c’était un ennemi on l’aurait éliminé. Je vous le répète, nous sommes militaires et stratèges, lui il est civil. Si nous avions envie de l’extraire lui seul pour que la Côte d’Ivoire que nous avons en commun ait la paix, nous n’allons pas hésiter.

Mais nous n’avons pas encore la certitude que si nous l’extrayons cela n’aura pas de conséquences sur la Côte d’Ivoire que nous avons en commun. C’est pourquoi je vais vous ramener à ce que j’avais dit tantôt: si celui qui nous a fait désarmer hier nous dit que si nous extrayons ce civil, cela n’aura pas d’incidence sur la Côte d’Ivoire, nous entrerons dans la danse. Ce soir même (ndlr, dimanche soir)!

N’essayez pas de distraire les Ivoiriens. Tout le monde sait que les soldats d’Ib ont été désarmés, éparpillés car confrontés à diverses difficultés. Il faut d’abord que vous existiez en tant que groupe pour prétendre faire quoi que ce soit…

Si nous n’existions pas, on ne nous aurait pas associés aux pro Gbagbo comme auteurs de l’attaque d’Akouédo. Si nous n’existions plus, si nous n’étions plus rien car disloqués comme cela a été dit dans leur presse, on n’allait pas nous associer à ces attaques-là. On n’allait pas nous indexer. Ceux qui nous indexent savent qui nous sommes. Nous sommes militaires, ils le savent. Je vous le dis encore: si nous avons les preuves qu’extraire notre adversaire ne posera pas de problème à la Côte d’Ivoire, on l’extrait. Même ce soir!

Il nous est revenu qu’il y a eu une connexion entre certains pro Ib et le ministre Hamed Bakayoko. Si oui, que s’est-il passé?

Vous êtes bien informés. Il y a eu effectivement tentative de nous approcher. Mais comme certains disent que nous n’existons pas, nous lui avons donné cette réponse-là : nous n’existons plus, nous ne pouvons rien faire. On se rappelle qu’au nombre de ceux qui étaient dans la cabale contre le Major, il y avait un journal proche d’Hamed Bakayoko qui a passé plus d’un mois et demi à nous traiter de tous les noms. Alors quand il est venu, nous lui avons rappelé ce que son canard a dit sur notre inefficacité, sur notre malhonnêteté, sur notre mauvaise foi. Nous lui avons rappelé l’interview du Major qu’un journaliste de son canard a faite, mais qui a passé plusieurs jours dans un tiroir avant d’être publiée complètement lessivée. Il a du se rebiffer après tout ça. Mais il n’a pas abandonné dans sa quête de se faire aider. Il est rentré quelque part d’autre.

Où?

Il s’est retrouvé avec certains jeunes dits patriotes à Yopougon. Il est allé puiser làbas, parce que l’autre aussi y a puisé. Si vous ne le savez pas, il y a puisé d’anciens miliciens.

Quand vous dites l’autre, d’aucuns voient Guillaume Soro, et pensent que c’est la guerre de succession de Ouattara qui a commencé…

Allez poser cette question aux instances du Rdr. Nous ne sommes pas politiques, mais militaires. Mais quand on lit entre les lignes, il y a effectivement assez de problèmes autour de Ouattara. Il y a Guillaume Soro qui est d’un côté et qui n’est pas très loin d’être supporté par Amadou Gon. Il y a Hamed Bakayoko de l’autre, qui entraîne dans son sillage des gens comme Adama Bictogo.

Ceux-là ont formé des blocs tels que même pour les nominations de Dg ou de Pca, la signature est déposée devant Ouattara. Le Secrétaire général du gouvernement ou le Secrétaire général de la présidence se battent sur la signature des décrets de nominations. Pour tout vous dire, au début le ministre de l’Intérieur ne voyait pas la gêne de l’autre. Mais quand il a su la vérité, il nous a approchés. Il a approché les «jeunes patriotes» et c’est en train de donner ce que ça donne. Cela me choque que ceux-là mêmes qui ont organisé l’élimination des Maguy Le Tocard et autres soient aujourd’hui en train de s’adonner à cette parodie de réconciliation avec les mêmes jeunes patriotes. On se retrouve dans la même situation d’entre les deux tours où le «prix du Baoulé» avait grimpé.

Aujourd’hui, ce sont les jeunes patriotes qui valent de l’or. On les exhibe à la télévision pour faire croire que tout baigne. Mais nous savons que ça ne va pas.

Comment s’en sortir donc?

Que le chef de l’Etat libère ceux qui doivent l’être. Qu’il se comporte comme le Président de tous les Ivoiriens en posant des actes qui le prouvent. Et puis, j’oubliais. Il y a à dire sur l’actuel procureur militaire Ange Kessi Kouamé. Récemment le Général Dogbo Blé a été jugé et condamné pour l’assassinat du colonel major Dosso, parce que le Général Dogbo Blé répondait aux ordres du chef suprême des armées d’alors. Et lui Ange Kessi, à qui répondait-il? C’était à Gbagbo aussi. Mais c’est lui qui juge. Pour qu’on s’en sorte, il faut que celui qui doit juger juge. Que celui qui mérite d’être jugé ne soit pas celui qui juge.

Quand vous parlez de justice, pensez-vous que ceux qui ont tué votre chef doivent être poursuivis comme on l’a fait pour le colonel Dosso?

Cela va de soit, c’est un assassinat. Le chef de l’Etat, quand il battait campagne a dit qu’une fois élu il ouvrirait des enquêtes sur la mort de Boga Doudou, le général Guéi. Mais aujourd’hui les enquêtes ont commencé sur la mort du général Guéi pour finir sur celle du colonel Dosso. Et les autres, on veut comprendre. Soit on juge tout le monde soit on ne juge personne. Je voudrais que vous le sachiez, et n’en déplaise, ceux qui attaquent en ce moment ont puisé chez les miliciens, chez certains Fds qui leur sont restés fidèles, chez les Frci actuelles. Ils sont en train de leur donner de l’argent.

Je ne sais pas si des pro Gbagbo aussi mènent des attaques. Et puis nous ne comprenons pas quand on nous dit que ce sont les pro-Gbagbo qui attaquent. S’agit-il des pro Gbagbo militaires ou des civils. Puisque la plupart de ceux qui ont été pris sont des civils. On nous a dit ici que c’était Alphonse Doauti qui les finançait.

Le ministre de la Défense a même dit que ces «déstabilisateurs» pro Gbagbo étaient payés à 175.000 FCfa. Mais il ne nous jamais dit qui les payait. Ils ont payé des 4X4 pour l’Ouest, on nous les a montrées à la télé. Ils ont payé des rangers, on nous les a montrés à la télé. Mais ceux qui payent des salaires à des déstabilisateurs on ne nous les montre pas. Parce qu’ils n’ont jamais existé. Alors Ivoiriens, soyez vigilants. Parce que Douati qu’ils avaient brandi comme le financier des assaillants est en prison. Donc logiquement ils devraient être à court d’argent. Mais regardez, combien d’attaques y a-t-il eues après l’emprisonnement de Douati. Le danger ne vient pas de là où on veut diriger nos regards.

Interview réalisée par Osée Délamond