Manifestation de rue : Le RHDP coincé
Publié le mardi 8 février 2011 | L'Inter - .Voici les raisons
S'il y a une arme politique qui fait défaut au Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), depuis deux mois que dure la crise post-électorale, c'est bien celle de la
Publié le mardi 8 février 2011 | L'Inter - .Voici les raisons
S'il y a une arme politique qui fait défaut au Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), depuis deux mois que dure la crise post-électorale, c'est bien celle de la
mobilisation des militants sur le terrain. La coalition houphouétiste, qui a fait bloc autour de la candidature d'Alassane Ouattara à l'élection présidentielle du 28 novembre, peine depuis peu à rassembler ses militants pour des actions de masse. La dernière tentative des militants du RHDP de contester la réélection de Laurent Gbagbo, remonte au 16 décembre 2010, dès les premières semaines de la crise post-électorale. Guillaume Soro, le chef de la rébellion, désigné Premier ministre par M. Ouattara déclaré élu par la CEI, avait alors appelé les houphouétistes à se mobiliser pour aller installer le journaliste Brou Aka Pascal nouveau ''directeur général de la RTI'', selon le camp Ouattara. Le régime de Gbagbo, qui contrôle l'administration et l'Armée, n'a pas laissé prospérer davantage la marche du RHDP, organisée le 16 décembre dernier par le RHDP, notamment à Abidjan, capitale économique et siège du pouvoir légal. Depuis cette tentative avortée d'il y a deux mois, aucune action de masse du RHDP n'a été organisée par le camp Ouattara en réplique aux nombreux rassemblements des jeunes patriotes de Laurent Gbagbo. La coalition houphouétiste, dont l'écrasante majorité des dirigeants se trouvent coincés au Golf Hôtel, ne mobilise plus dans la rue. La posture obligée du RHDP tendant à laisser le terrain d'Abidjan aux partisans de Gbagbo réunis au sein de La Majorité Présidentielle (LMP), tire son explication du bras de fer politique qui oppose la ''République du Golf'' de Cocody avec pour président Alassane Ouatara et le palais de la Présidence de la République sis au Plateau où siège Laurent Gbagbo.
Avant les scrutins présidentiels des 31 octobre et 28 novembre 2010 jusqu'au déclenchement de la crise post-électorale, le RHDP organisait des manifestations de rue, avec une autorisation préalable du régime Gbagbo. Or, depuis l'issue de la présidentielle qui a consacré deux présidents, deux Premiers ministres et deux gouvernements, le RHDP ne prend plus ses ordres au palais du Plateau. Pour la marche avortée du 16 décembre 2010 par exemple, Guillaume Soro s'est appuyé sur son ''ministre de l'Intérieur'', Hamed Bakayoko, pour autoriser la manifestation. cette marche du 16 décembre à Abidjan n'ayant pas été autorisée par le régime de Gbagbo, régime que ne reconnait pas le RHDP, elle a été tout simplement étouffée dans l'oeuf par les forces régulières. Et ce sera ainsi, tant que Laurent Gbagbo, qui a la réalité du pouvoir sur le terrain, du moins dans la zone qu'il contrôle, n'aura pas donné son aval pour des manifestations de masse du RHDP. La coalition houphouétiste est, on le voit, coincée et réduite désormais à pondre des déclarations qui ont moins d'impact politique que des rassemblements populaires.
TRA BI Charles