Mali: le Pentagone juge les troupes de la Cédéao "totalement incapables"
Par AFP - WASHINGTON - Les troupes de la Cédéao "totalement incapables".
PHOTO: Des soldats togolais arrivent à l'aéroport de Bamako, au Mali, le 17 janvier 2013.
AFP/Archives - Fred Dufour.
Les contingents des pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest envoyés au Mali constituent une "force totalement incapable" qui "n'a pas été à la hauteur", a déclaré mardi un haut responsable du Pentagone, Michael Sheehan.
Les contingents des pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest envoyés au Mali constituent une "force totalement incapable" qui "n'a pas été à la hauteur", a déclaré mardi un haut responsable du Pentagone, Michael Sheehan.
"A ce stade, la force de la Cédéao n'est capable de rien. C'est une force totalement incapable, ça doit changer", a critiqué le conseiller du secrétaire à la Défense pour les opérations spéciales et conflits de basse intensité lors d'une audition au Sénat.
La force africaine est constituée d'environ 4.300 soldats de pays membres de la Cédéao, notamment du Togo, du Sénégal, du Bénin, du Ghana, du Niger, de la Sierra Leone, de Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, auxquels s'ajoutent 2.000 militaires tchadiens (non membres de la Cédéao) et quelque 4.000 soldats français.
Le responsable du Pentagone a en revanche salué l'opération française, qui a été selon lui "absolument excellente". "Les Français ont réagi très vite et ont très rapidement repoussé Aqmi au-delà du fleuve Niger, repris le contrôle des villes du Nord", a salué M. Sheehan.
"Maintenant la France est en train de se concentrer sur la traque des membres d'Aqmi et leur élimination du champ de bataille", a-t-il observé.
La force africaine est appelée dans les mois à venir à laisser sa place à une opération de maintien de la paix de l'ONU qui prendrait partiellement le relais. Une des options évoquée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est de déployer 11.200 Casques bleus aux côtés d'une "force parallèle" chargée de combattre les extrémistes islamistes.
Pour Michael Sheehan, la Somalie fournit un bon exemple de ce qu'il faut faire au Mali: une force de l'ONU chargée d'une "mission raisonnable" épaulée par des forces "plus capables" comme le Kenya et l'Ethiopie dans le cas somalien.
"Débusquer Aqmi des montagnes et attaquer leur leadership est un boulot pour une force bien plus capable. L'ONU ne peut faire cela et nous ne devons pas attendre d'elle qu'elle le fasse. Ce sera aux Français, peut-être avec notre soutien" de s'en occuper, a estimé le responsable américain.
Paris a proposé de maintenir un millier d'hommes à terme au Mali "équipés pour lutter contre le terrorisme".
AFP