Mali: Le « Oui mais » de l'ONU à une force internationale. Mais priorité au dialogue

NEW YORK (Nations unies) IVOIREBUSINESS - C’est un « OUI mais » donné jeudi par le Conseil de sécurité de l'ONU au déploiement d'une force internationale au Mali. LA PRIORITÉ EST DONNÉE AU DIALOGUE.

Le Conseil de sécurité de l'ONU, lors d'une réunion le 27 novembre 2012 à New York AFP/Archives - Stan Honda.

Pour le Conseil, c’est un « feu vert par étapes » pour une intervention militaire, mais sans donner de calendrier précis pour la reconquête du nord du pays tombé aux mains des islamistes.
Pour les diplomates onusiens, l’urgence est à la reconstruction de l'armée malienne, laquelle pourrait prendre plusieurs mois.
Une intervention pourrait donc intervenir à l’automne 2013.
Les USA sont foncièrement contre cette intervention militaire à plusieurs inconnues, à l’opposé des français qui y sont favorables.
Après de longues discutions, le Conseil a "autorisé le déploiement au Mali, pour une durée initiale d'un an, de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA)".
L'envoi d'une telle force, conduite par des Africains et appuyée par les Occidentaux, était réclamé avec insistance par l'Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
La résolution 2085, adoptée à l'unanimité, appelle Bamako à lancer d'abord un "dialogue politique pour rétablir pleinement l'ordre constitutionnel" et à organiser des élections avant avril 2013.
En effet, la résolution invite aussi le nouveau gouvernement malien à engager des négociations "crédibles" avec les groupes présents dans le Nord, essentiellement les Touareg, qui se dissocieront des "organisations terroristes" contrôlant cette région, dont Al-Qaida au Maghreb islamique et Mujao.

Un nouveau Premier ministre, Diango Cissoko, a été nommé la semaine dernière, son prédécesseur, Cheick Modibo Diarra, ayant démissionné sous la pression des militaires putschistes. Ceux-ci avaient renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré et gardent une forte influence à Bamako.
Oumou Djeneba,
Correspondante aux USA, avec AFP et Reuters