A Madame la Présidente de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody
Madame la Présidente,
La Coalition des Mouvements Universitaires de Côte d’Ivoire (COMUCI), a
Madame la Présidente,
La Coalition des Mouvements Universitaires de Côte d’Ivoire (COMUCI), a
la profonde douleur de vous annoncer le décès de Paré Moussa, élève en Terminale F2 à l’Institut Sainte Marie, décédé le mardi 13 Novembre dernier après avoir été écrasé par un autobus au nouveau terminus des bus, situé sur la chaussée, en face du Centre Hospitalier et Universitaire de Cocody (CHU). C’est avec l’âme en peine et le cœur meurtri que la COMUCI vous exprime sa profonde douleur et vous part de toute son indignation face à une perte en vie humaine que l’on aurait pu éviter. En effet, la COMUCI a maintes fois tiré la sonnette d’alarme sur un certain nombre de problèmes inhérents à la situation des étudiants que nous sommes. Dressant le tableau de ces problèmes en deux catégories, la COMUCI a énuméré des problèmes académiques et des problèmes liés aux conditions socio-universitaires. Au titre des conditions socio-universitaires, la COMUCI a demandé un quai sécurisé pour les étudiants, qui depuis la délocalisation de l’ancien quai, s’attroupent et se bousculent dangereusement en pleine chaussée pour accéder aux autobus afin de regagner leurs domiciles respectifs.
Malheureusement toutes ces requêtes étant restées lettres mortes, aujourd’hui nous vivons de plein fouet la mort tragique de notre ami, condisciple, et jeune frère, Paré Moussa, arraché à la vie par la négligence et l’inconséquence de nos autorités. C’est pourquoi par la présente et afin d’éviter qu’un drame aussi lourd de conséquences ne se reproduise et afin d’assurer et de garantir une sécurité totale aux étudiants, la COMUCI exige dans l’immédiat un quai sécurisé pour le transport des étudiants. Ce qui suppose un quai muni d’abribus et dont l’aménagement et l’aération permettent aisément les manœuvres des autobus qui sont des véhicules lourds, donc requérant certaines dispositions pour une conduite sécurisée. Par ailleurs, Madame la Présidente, la COMUCI saisit l’occasion de ce faire-part, pour vous réitérer ces attentes et vous exposer à nouveau les problèmes qui à l’entame du départ nouveau assaillent déjà vos chers étudiants. Comme sus-mentionné, il s’agit de problèmes académiques et de problèmes socio-universitaires. Plus précisément, ils se déclinent comme suit :
- Problèmes académiques
Sous ce volet, on note :
• Un rentrée académique en dents de scie : La COMUCI constate, en effet, une rentrée tâtonnante alors que nous avons passé deux années à attendre impatiemment en espérant faire tous cours en même temps et à plein régime. Ce qui n’est le cas. Car sur 13 UFR, il n’ya que 5 qui ont débuté les cours, et là encore cela ne concerne pas tous les niveaux.
• Manque de salles : La COMUCI déplore amèrement le fait que l’Université Félix Houphouët Boigny, qui a bénéficié de tous les égards du Chef de l’Etat, Son excellence Monsieur le Président Alassane Ouattara qui pour sa réhabilitation et sa reconstruction a consenti l’énorme dépense de plus 110 milliards de nos francs, n’ait pu accroître exponentiellement sa capacité d’accueil. Marquant et rappelant le déficit criard de salles, qui ne devrait plus se poser de nos jours pour le départ nouveau.
• Manque de Matériels didactiques : C’est avec beaucoup d’entrain et d’espoir que la COMUCI et l’ensemble des étudiants ont pris part, Madame la Présidente, aux différentes conférences que vous avez animéesle 15 Octobre dernier à l’occasion de la rentrée académique solennelle.En effet, à l’issue de ce cours magistrale que vous avez donné ce jour,aidez dans votre tâche par vos collaborateurs, Professeur, nous avons notez d’emblée l’introduction du système LMD dans l’enseignement supérieur à compter de la rentrée académique 2012-2013. Aussi, il a été démontré que dans son application, le LMD exige une plus grande implication de l’apprenant dans sa formation à travers une recherche documentaire permanente et une bonne pratique de l’outil informatique. Malheureusement jusqu’à ce jour aucune bibliothèque n’est fonctionnelle, à commencer par celles des départements avant d’en arriver à la bibliothèque centrale de l’université. Pour ce qui est de l’acquisition de l’outil informatique par les étudiants, un équipement de salles informatiques avait été annoncé, de même qu’un ensemble de mesures d’accompagnement pour des acquisitions personnelles de micro-ordinateurs. Aujourd’hui, c’est avec beaucoup de stupeur que nous restons sans voix et toujours sans réels matériels didactiques.
• Les conditions d’inscription : Après l’abattement de 70% exercé par le gouvernement sur le montant des frais d’inscription (rien que pour 3ans), plusieurs questions restent encore en suspens, car aucune mesure d’accompagnement n’a été prise. C’est pourquoi la COMUCI propose :
- Une augmentation du nombre de bousiers qui n’est que de 7,6% pour l’ensemble des étudiants de Côte d’Ivoire. Et que dorénavant, tout étudiant ayant 12 de moyenne devrait être automatiquement boursier, s’il en fait la demande et en remplit les conditions.
- Le premier cycle dont la bourse est de 20.000 FCFA par mois mais dont le mode de paiement a changé trainant toujours des arriérés, devrait passer à 50.000 FCFA, le second cycle devrait passer de 40.000FCFA à 70.000FCFA et le troisième cycle de 50.000FCFA à 100.000FCFA.
- Problèmes socio-universitaires
Ce chapitre dresse le tableau des besoins nécessaires à l’épanouissement socio-académiques des étudiants qui ne demandent qu’à vivre et à travailler dans un environnement favorisant les conditions d’un apprentissage efficient. Il se résume en plusieurs points qui sont :
• Les bourses et aides : La COMUCI exigent le paiement immédiat et sans conditions des arriérés de bourses et d’aides financières de 2008-2009 et 2009-2010. En attendant que les listes de 2010-2011 et 2011-2012 soient effectives. Cela afin de toujours encourager l’excellence et de réparer et de dissiper le sentiment d’injustice créé par les autorités, qui ont payés les arriérés de bourses des étudiants de Bouaké sans conditions et usent de plus d’un stratagème pour différer l’échéance en ce qui concerne l’Université de Cocody.
• Les indemnités de stages en Sciences de santé (communément appelé Mockey) : La COMUCI exige le paiement immédiat et intégral des indemnités de stage des étudiants en Sciences de Santé qui en plus d’avoir effectués les stages dans les conditions ténébreuses et ô combien difficultueuses de la crise post-électorale, s’en servent également pour effectuer ces stages dans de bonnes conditions et assurer leur admissibilité aux années suivantes.
• Quai de bus sécurisé : Pour la sécurité et la préservation de la vie des étudiants, c’est-à-dire de l’élite de demain, la COMUCI exige un quai sécurisé pour l’accès aux autobus. En effet, avec la disparition tragique de notre ami et condisciple Paré Moussa, le tribut est déjà fort cher payé ! Nous ne voulons plus de morts ou de blessés à nos gares de bus ! C’est pourquoi un quai sécurisé avec des abribus, protégeant les étudiants des intempéries et de l’ardeur de soleil, s’avère être un impératif. Aujourd’hui, les étudiants se bousculent et s’entassent en pleine chaussée sur la voie en face du CHU de Cocody, qui n’est pas aménagée pour accueillir un grand monde et surtout pour les manœuvres de véhicules lourds et longs comme les mini-autobus et les bus articulés. Encore que ce ne soit pas tout l’ensemble des étudiants qui a repris effectivement les cours.
• Manque de pistes d’accès pour handicapés : Tout porte à croire que tout a été fait sans tenir compte des étudiants dans leur ensemble et particulièrement des étudiants Handicapés qui sont eux aussi pensionnaires de lieux. En effet, les pistes ou passages pour handicapés s’énumère au compte-goutte, rendant l’accès aux amphis, pour ces derniers toujours aussi problématique.
• Manque de Point d’eau et d’espace d’alimentation : La COMUCI note qu’il n’existe sur le campus aucun point d’eau où les étudiants pourraient s’abreuver et se rafraîchir, enfin d’éviter des problèmes de santé ou encore de frôler l’insolation par ces temps de torride chaleur.Etnote une conséquence immédiate qui est celle de la recrudescence de l’insalubrité. Vous pouvez constater de nombreux dépôts d’immondices (sachet plastique, papier journal, etc.) aux différentes entrées de l’Université du fait de l’anarchie générée par les commerces précaires et improvisés.
• La réouverture des résidences universitaires : Les conditions sociales des étudiants n’ayant pas vraiment changées en deux ans de pause, la réouverture des résidences universitaires dont on connaît la liste des pensionnaires s’avère cruciale. Effectivement, elle constitue pour les étudiants un véritable havre d’études, facilitant l’accès aux amphithéâtres etleur assurant un environnement studieux et sécurisé.
• L’instauration d’une police universitaire et la présence des FRCI : A ce sujet, nous ne sommes pas d’accord, car cela créera plus de tensions et de désordres que d’accalmie. Mais si l’Etat pense que seule la présence des forces de l’ordre peut conduire à l’ouverture véritable de l’Université (tournant à plein régime), il serait préférable, qu’à l’instar des représentations diplomatiques, la police nationale nous fournisse des personnes formées à l’instruction judiciaire et policière. Et dont la présence est plus rassurante que traumatisante comme celle de l’armée, qui pour nous n’a pas sa place sur le campus avec des armes de guerres tenues en laisse alors que nous sommes dans le temple du savoir. Ou encore plutôt que de recourir à des personnes à qui on confierait cette tâche de laquelle ils ignorent les attributions et tous les contours.
Dans l’espoir d’une bonne réception de notre faire part, nous vos chers étudiants tout en adoptant un comportement nouveau pour un départ nouveau dans notre Université que vous avez la noble charge de diriger, veuillez recevoir Madame la Présidente, l’expression de nos hommages révérencieux.
Vendredi, 16 Octobre 2012
Pour la C.O.M.U.C.I Le Comité Central
Le porte-parole: Serges NANDO
C.O.M.U.C.I : Coalition des Mouvements Universitaires de Côte d’Ivoire
05 97 09 00 / 03 62 63 32