"L'OUVRAGE DU MOIS": "AU SERVICE DU CONGO BRAZZAVILLE MON TÉMOIGNAGE, DU GÉNÉRAL "N'GOUELONDELE MONGO EMMANUEL"

TÉMOIGNAGE DU GÉNÉRAL "N'GOUELONDELE MONGO EMMANUEL PARU RÉCEMMENT AUX EDITIONS "HARMATTAN"

PHOTO De gauche à droite, Le Ministre Lambert Galibali, La Consule M'Backé présidente de l'APR-France du Président Macky Sall, Général N'GOUELONDELE MONGO EMMANUEL président du PAD, et Yves Bouazo réd-chef d'IvoireBusiness. "LITTÉRATURE ET CULTURE PANAFRICAINE":"L'OUVRAGE DU MOIS" en deux Tomes-"AU SERVICE DU CONGO BRAZZAVILLE, MON TÉMOIGNAGE DE "N'GOUELONDELE MONGO EMMANUEL" PARU RÉCEMMENT AUX EDITIONS "HARMATTAN", AVEC LA COLLABORATION DE "L'INSTITUT DE RECHERCHES ET ETUDES AFRICAINES"(PARIS)

après avoir servi le "CONGO BRAZZAVILLE" en tant qu'aide de camp du troisième président de (1969 à 1974), puis ensuite nommé attaché militaire à l'ambassade du CONGO de (1974 à 1977), chef des services secrets de (1979 à 1992), et enfin général d'état-major particulier de (1992 à 1993), "N'gouelondelé MONGO EMMANUEL" fait son entrée en politique en créant le parti pour l'alternative démocratique dans son pays:
Aujourdhui, il vient de mettre une autre corde à son arc à travers un ouvrage perspicace et engagé qui a valeur de témoignage vivant sur l'histoire politique de son pays natal, le "CONGO-BRAZZAVILLE".

Dans la préface, "N'gouelondelé Mongo Emmanuel" écrit ceci: "J'ai servi le pays depuis le premier président du "Congo BRAZZAVILLE", deuxième président, troisième et quatrième président, respectivement "FULBERT YOULOU", "MASSAMBA DEBAT", "MARIEN NGOUABI", "JOACHIM OPANGO": j'ai été l'aide de camp de "MARIEN NGOUABI" ce qui m'a permis de rencontrer "NASSER" de L'Egypte ,"Houari Boumédienne" de l'ALGERIE, "BOURGUBA" de "TUNISIE", trois progressistes de l'AFRIQUE du nord; "Julius Nyéréré", un homme d'état que j'ai connu simple et humble, extraordinaire et plein d'humour, avec "Kenneth kUNDA" et "Milton Obotè":Ils constituaient à chaque sommet de l'OUA à "ADDIS-ABEBA", untrio de l'AFRIQUE australe, de vrais sages de D'AFRIQUE; "Sékou TOURE" de la "Guinée CONAKRY" et "ZINSOU" du "BENIN", deux progressistes de l'AFRIQUE de l'ouest; J'avais pensé, ayant pu assister à leurs échanges avec "Marien N'Gouabi" à propos de l'AFRIQUE, laisser un témoignage aux futures générations(sur la base des notes que je prenais)....
Malheureusement, durant la guerre civile de (1997) au CONGO BRAZZAVILLE, ces archives ont été pillées, même celles que j'avais gardées de la direction générale de la sécurité d'état que j'ai dirigée pendant 13 ans sous le président "SASSOU NGUESSO". J'ai donc perdu de nombreux repères. Tout ce que j'avais mis de côté ou écrit dans les agendas a été emporté. Je n'ai plus de documents sur la gendarmerie, alors que j'avais accumulé tant d'informations sur l'histoire de ce corps de la force publique qui a été créée avant l'indépendance, pour assurer les relais de la gendarmerie coloniale, et qui est devenu en (Mars 1961), la gendarmerie nationale congolaise!

Ensuite, il livre son témoignage en donnant sa lecture personnelle de la conception du pouvoir politique de tous ceux qui ont gouverné le
"CONGO BRAZZAVILLE":IL s'agit du président "l'Abbé FUILBERT YOULOU", "MASSAMBA DEBAT", ET "MARIEN NGOUABI", "Joachim OPANGO" en ouvrant une fenêtre sur l'avenir politique de son pays qui est actuellement dans une impasse socio-politique.
(ACTE 1):Parlant du premier président du "CONGO BRAZZAVILLE", il dira ceci: "Fulbert YOULOU" n'était pas contre l'indépendance, il estimait simplement qu'il était trop tôt pour nous d'accéder à l'indépendance. Il avait des raisons qui n'étaient pas toutes infondées. Tous ceux qui avaient déjà géré l'état à l'époque étaient très prudents face à cette question.Dans sa déclaration du (28 Juillet 1960), le président "YOULOU" dit ceci: "l'indépendance signifie que la république reçoit l'entière responsabilité de la gestion de ses intérêts sur le plan national et international. Nous prenons notre place dans le concert des nations directement et personnellement, nous voici donc maîtres de notre sort, libres de notre politique. Mais à côté de ces droits, n'oublions pas les devoirs même qui en découlent. L'impression que j'ai gardée de lui est qu'il, avait de grandes ambitions pour le "CONGO BRAZZAVILLE", malgré des pratiques contraires au bon sens et inacceptable à l'époque. Il aspirait réellement à la grandeur du pays. Le peuple pour des raisons un peu confuses, lui a dit: non, ça suffit!
Les raisons de cette désaffection populaire sont les suivantes: Le président "YOULOU" s'était laissé influencer parce qu'il avait vu en "GUINEE CONAKRY": Il mijotait l'idée d'y envoyer des préfets en apprentissage. Au cours de sa tournée (d'août 1962) dans la partie nord du pays, on entendait déjà un discours qui portait sur la création du parti unique, alors que "YOULOU", lui-même reconnaissait la désaffection du pouvoir central. Si le président "YOULOU" n'avait pas accéléré son projet de parti unique, s'il ne s'était pas entêté à faire cause commune avec les ministres de son gouvernement les plus décriés, s'il avait accepté de dialoguer, il n'aurait pas quitté le pouvoir. Je ne pense pas que l'on ait monté un coup bien préparé visant le départ de l'abbé "Fulbert YOULOU" ni que c'était à lui particulièrement à qui le peuple disait non.
Je crois que les conséquences de la révolution de (1963) ont surpris tout le monde sans exception. La tension montait depuis un certain temps.LA visite de "SEKOU TOURE" en (1963) avait occasionné un tel enthousiasme des populations que l'arrestation des dirigeants syndicaux après le départ de ce dernier ne pouvait être qu'explosive. Le fait que les syndicats parviennent à se mettre d'accord sur une action commune et demandent un changement de gouvernement, a donné lieu à une épreuve de force qui a abouti à la grève générale le (13 AOÜT 1963), dont le but était de protester contre l'interdiction des réunions publiques. La rue prenait le pouvoir en fait puisque; c'est sous sa pression que les trois chefs syndicaux arrêtés sont relaxés. L'intransigeance de "FULBERT YOULOU" qui refuse toute forme de dialogue pousse à l'extrême une grève qui devient un fort mouvement populaire. L'armée congolaise ne pouvait accepter de tirer sur la foule donc sur les proches parents, les amis etc...Malgré les renforts arrivés de "Bangui" et de "FORT-Lamy" dans la nuit du (13 AU 14 AOÜT 1963), l'armée française était dans une situation complexe. Le général commandant les troupes françaises, qui avait tenté la veille de convaincre le président "YOULOU" d'accepter le dialogue, demande confirmation écrite tandis qu'il accepte de servir d'intermédiaire téléphonique entre les délégués syndicaux et le président de la République française le "général de Gaulle" à "Collombey". Celui-ci, mis au courant de l'ampleur du mouvement populaire, recule, donne l'ordre de ne pas tirer: l'abbé est contraint de démissionner....

(ACTE 2): Suite à la démission du président "YOULOU" ,"MASSEMBA DEBAT", instituteur de son état à l'époque des fait est pressenti comme le successeur potentiel: Voici la lecture de l'auteur: "ALPHONSE MASSAMBA DEBAT" et "l'abbé FULBERT YOULOU" s'étaient déjà liés d'amitié: le premier était directeur de l'école de "Mindouli" et le second prêtre à la mission catholique dans la même localité. Ils créeront ensemble l'union démocratique de défense des intérêts africains avec pour sigle(U DDDIA).L'abbé "FUILBERT YOULOU" sera ensuite maire de la ville de "BRAZZAVILLE"(capitale politique du pays) le (28 SEPTEMBRE 1958).Le (8 Décembre 1958), l'abbé "FULBERT YOULOU" devient premier ministre et transfert la capitale de la république "BRAZZAVILLE" ,où il est maire et très populaire. Après la proclamation de la république, il met en place un gouvernement provisoire dans lequel "PROSPER GANDZION" est ministre de l'enseignement. Celui-ci nommera "ALPHONSE MASSAAMBA DEBAT" qui vient de rentrer d'un stage d'inspecteur à l'école normale supérieure(ENS) à "Saint-cloud", (FRANCE) directeur de cabinet. Aux élections générales du (14 JUIN), "MASSAMBA-DEBAT" est élu député.
(MASSAMBA DEBAT ARRIVE DONC AU POUVOIR DANS LA FOULEE DES EVENEMENTS DES 13, 14 ET 15 aout 1963)
Enthousiastes, les différentes couches de la population et classes sociales se retrouvaient pour la circonstance sans la même vision de la suite à donne aux évènements: Elles venaient de faire tomber un régime sans avoir une idée de ce qui se passerait ensuite. Le pouvoir était dans la rue, les leaders syndicaux ne savaient pas quoi en faire. Dans la nuit du (15, 16 et 17 AOÜT1963), le capitaine "MOUNTSAKA", qui a reçu la démission du président "FULBERT YOULOU" le matin du (15 Août à 10h30), accompagné de "KIKADIDI" va, dans une jeep chercher "MASSAMBA DEBAT" qui était à la session ordinaire du conseil des notables de "BOKO".
Très critique et bon orateur, ce dernier était populaire: Ancien président de l'assemblée nationale, remplacé par le député "IBALICO", il avait créé un précédent en exprimant ses désaccords avec le comportement de certains dignitaires de l'époque. Il incarnait l'indignation des populations et avait un penchant pour les idées progressistes. Il était intègre et avait l'expérience de la gestion de la chose publique. Le plus simple pour les syndicalistes était de confier le pouvoir à quelqu'un qui avait osé tenir tête et résister au président "FULBERT YOULOU" avant eux.
(ACTE3):(Le président "MASSAMBAT DEBAT" gouverne le CONGO BRAZZAVILE jusqu'en 1968).
L'auteur écrit à la page 135:"Je viens de finir ma formation d'officier de gendarmerie. Je rejoins mon pays en (1966).C'est une nouvelle responsabilité .pour aborder ses premiers rapports avec le président "MARIEN NGOUABI", il souligne aussi le fait qu'il ne connaissait: "Je suis en fin de formation à l'école d'officier de la gendarmerie nationale française à "MELUN" en seine-et-marne quand la presse française donne l'information d'un capitaine nommé "MARIEN NGOUABI" qui serait à l'origine d'une agitation, voire un soulèvement populaire. Tout ce que je savais de lui se limitait au fait qu'il avait refusé une mutation à "POINTE NOIRE" et avait été retrogradé au rang de deuxième classe
(ACTE 4):(LE 22 Décembre 1966), le capitaine "Marien NGOUABI" arrive à "Fort-ROUSSET" avec son épouse "Clotilde" et leurs deux enfants "MARIEN" ET "ROLAND". Absent du pays depuis le mois de (septembre 1964), je n'avais donc aucune mauvaise information sur "MARIEN NGOUABI" qui aurait pu m'empêcher de l'héberger chez moi. Mes chefs hiérarchiques à qui j'avais adressé un message pour les informer du séjour de la famille "MARIEN NGOUABI" à la maison de passage de la gendarmerie n'avaient marqué aucun désaccord. C'est donc lors de son séjour du (22 décembre 1966 au 20 janvier 1967) qu'il m'expliquera en long et en large toutes les tracasseries policières et politiques qu'il avait vécues et continuaient de subir! Ses vacances finies, "MARIEN Ngouabi" rentre à "Brazzaville" en (JANVIER 1967).
Entre-temps, le fait de l'avoir hébergé à ma résidence m'a coûté un rapport confidentiel du commissaire de police de l'époque, un français qui me présentait comme un acolyte de "MARIEN NGOUABI"!
(EPILOGUE):EN (1968), le capitaine "MARIEN Ngouabi" devient président de la république et je deviens son aide de camp et officier d'ordonnance!
L'auteur écrit ceci à la page 146:"J'assumerai la fonction d'aide de camp de (1969 à 1974)!
Notons aussi qu'après l'assassinat de "MARIEN NGOUABI", il occupera successivement les fonctions de chef des services secrets du présidents "Sassou NGUESSO" de (1979 à 1992) qui a succédé à "JOACHIM OPANGO", et enfin pour boucler la boucle, il devient chef d'état-major particulier du président "LISSOUBA" de (1992 à 1993)!

L'enjeu implicite de cet ouvrage riche en faits socio-politiques est de témoigner pour le passé et prendre position pour le redressement du
"CONGO-BRAZZAVILLE" qui a connu et continue d'expérimenter des dérives: C'est aussi un ouvrage qui, en faisant un clin d'oeil à la mémoire congolaise, ouvre des perspectives: celle de la nécessité d'un sursaut national congolais qui interpelle aussi bien le premier et le dernier congolais selon l'échelle sociale. Plus que jamais, les Congolais doivent prendre leur destin en main! A bon entendeur, salut!

(YVES T BOUAZO)("SOURCES":Ouvrage: AU SERVICE DU "CONGO-BRAZZAVILLE"-MON TEMOIGNAGE DE L'AUTEUR "N'GOUELONDELE MONGO EMMANUEL")