Lettre ouverte au Général Philippe Mangou
Général, C’est avec le cœur meurtri que je m'adresse à vous, très solennellement et très respectueusement.
Je suis responsable d’un mouvement patriotique, et donc votre compagnon d’hier. Je vous écrit de mon village, là où je me suis
retranché pour l’instant, avec quelques éléments de ma compagnie.
Nous avions cru que vous aimiez vraiment la Cote d’Ivoire, et nous nous sommes refusé de croire que vous nous livreriez à l’ennemie ; quoique des doutes planaient sur vous, du fait que vous ne figuriez pas sur la liste rouge des proches de Gbagbo, pour être sanctionné.
Général, C’est avec le cœur meurtri que je m'adresse à vous, très solennellement et très respectueusement.
Je suis responsable d’un mouvement patriotique, et donc votre compagnon d’hier. Je vous écrit de mon village, là où je me suis
retranché pour l’instant, avec quelques éléments de ma compagnie.
Nous avions cru que vous aimiez vraiment la Cote d’Ivoire, et nous nous sommes refusé de croire que vous nous livreriez à l’ennemie ; quoique des doutes planaient sur vous, du fait que vous ne figuriez pas sur la liste rouge des proches de Gbagbo, pour être sanctionné.
Général, vous êtes un fils de pasteur, et très pieux parait-il. Et vous avez juré fidélité devant Dieu à la Côte d’Ivoire et au Président des Ivoiriens, son Excellence Laurent Gbagbo ; vous avez à cette occasion pris un serment sacré sur la Bible. C`est donc sans surprise que le 3 décembre, vous et vos collègues vous êtes allés faire allégeance à Laurent Gbagbo, avant même son investiture.
Vous avez juré de servir la Côte d’Ivoire de toutes vos forces, de toute votre âme, de toute votre
Intelligence, de tout votre cœur. Vous aviez dit être prêt à donner votre vie pour la Côte d’Ivoire.
Vous faisiez honneur à notre pays, parce que vous étiez dévoué, sincère, patriote. Et vous étiez une fierté pour nous; toute la jeunesse patriotique avait mis sa confiance en vous. Rappelez-vous ces grands moments de retrouvailles à l’Etat Major des Armées, où vous dansiez pour communier avec cette jeunesse. Nous étions tous prêts pour aller au front pour défendre notre patrie ; et là, vous nous rassuriez que « Personne ne sera laissé-pour-compte. Tout le monde sera enrôlé dans l’armée. Il faut être discipliné pendant l’opération d’enregistrement». Vous nous aviez promis que dans quelques jours, le jour va se lever sur la Côte d’Ivoire. C’était le 22 mars 2011.
Mais, toutes ces promesses n’étaient qu’un leurre. En « bon » stratège, vous nous aviez fait rêver jusqu’à déboucher sur votre sale besogne. Quelques billets de banques sur votre compte bancaire et vous acclamez l’étranger qui viole votre mère devant vous. Vous jalonné les corps encore frais de vos éléments qui ont voulu résister, les corps de milliers de jeunes patriotes aux mains nues lâchement assassinés par l’armée française et l’onuci devant la résidence de Gbagbo et sur les deux ponts, pour aller faire allégeance à Dramane ouattara.
Aujourd'hui, Général, vous acceptez de sacrifier les intérêts de la Côte d’Ivoire et son armée, les FDS, pour des intérêts financiers des Puissances hégémoniques, servies par des agents sans foi ni loi ni patrie. Vous êtes désormais prêts à donner votre vie pour protéger les intérêts non de votre Nation, mais ceux des multinationales françaises et américaines qui viennent faire main-basse sur les ressources de notre pays, en piétinant les lois humaines, internationales, et divines. Vous et vos nouveaux copains, les Forces Rebelles de Côte d’Ivoire (FRCI), vous vous attaquez désormais à vos concitoyens pour les piller, pour les voler, comme de vulgaires malfaiteurs, en provoquant d'incommensurables drames humains, vies sacrifiées, handicapées, meurtries, ou plongées dans la misère. On assiste encore aux massacres des dignes ivoiriens qui sont égorgés et brûlés comme des moutons de sacrifice, des villages entiers incendiés, des domiciles et des sociétés pillés et saccagés, la chasse à l’homme et des exécutions sommaires, etc…
Au lieu d’un jour glorieux, c’est un jour de malheur avec un soleil dévastateur que vous faites lever sur la Côte d’Ivoire. Vous cassez mon pays, son armée, ses femmes, ses hommes, ses idéaux, ses valeurs ; tout est piétiné, rien n'est respecté. Dans l’administration, ceux qui clamaient leur Ivoirité avec fierté sont remplacés par de vulgaires mercenaires à la solde de l’étranger, uniquement appâtés par l'Argent.
Alors, dites-moi Général :
- Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
- Quelle image avez-vous de vous lorsque vous vous regardez dans un miroir ?
- Etes-vous vraiment fier de porter cette belle ténue surmontée de quatre (4) étoiles devant vos éléments rescapés ?
- Etes vous certains de vivre heureux et sans risques, malgré votre butin ?
Transmettez tous nos remerciements à vos compagnons qui ont également préféré protéger leurs acquis socioéconomiques, et qui font surement la fierté de leurs familles et leur entourage :
- Les responsables des FDS : Kassaraté Tiapé, Touvoli bi Zogbo, Doté Létho, etc…
- Les politiciens véreux qui « sèchent leurs habits là où le soleil brille »,
en étant toujours prêts à s’allier même à leur pire ennemie d’hier ; ils sont comme des
abeilles fuyant les ruches épuisées pour de nouvelles sources.
Mamadou Coulibaly qui avait claqué la porte à Linas Marcoucis pour dénoncer le coup d’état et l’impérialisme française. Lui le président de l’Assemblée Nationale, il fait allégeance tandis que la présidente du groupe parlementaire FPI est illégalement détenue ; il doit certainement se réjouir aussi de la mort de Désiré Tagro, celui-là même qu’il a livré au verdict populaire.
Tia Koné qui avait refusé la candidature de Ouattara par l’Arrêt N°E 0001-2000 d’Août 2000, pour sa nationalité douteuse. Il s’était montré digne en ne se soumettant qu’à l’autorité de la loi fondamentale de la République, mais aujourd’hui il a décidé de fouler au pied la légalité constitutionnelle pour cautionner le coup d’Etat.
Laurent Dona Fologo qui nous disait ceci : «Je voudrais faire remarquer que mon respect de la légalité et de la Constitution est une constante. Les Ivoiriens le savent et cela est connu au-delà de nos frontières. (….)Je suis contre le coup d’Etat sous quelque forme que ce soit. »
Malheureusement, il est insensé pour lui de perdre tout ce qu’il a acquis depuis Houphouet.
Quant à Yao N’dré, il doit être décoré pour avoir réussi à subordonner notre loi fondamentale, la constitution, aux exigences de l’union africaine. Oui ! Il a le mérite d’investir deux présidents de la république pour un seul et même mandat. Qu’y a-t-il de différent avec un chien qui retourne à ses vomissements ?
Mais sachez une chose Général : Pour nous les ivoiriens, patriotes, la lutte continue. Nous avons perdu une bataille, mais pas la guerre de libération de notre pays. Nous allons nous retrouver et nous remobiliser. Nous ne perdons pas espoir et savons que la victoire sera au bout. Justice sera faite et la vérité triomphera sur le mensonge.
Vous avez planté une bonne graine sur une bonne terre fertile ; la suite ne saurait vous étonner…
Que l’Eternel dans sa justice vous rende, à vous tous, la monnaie de votre pièce.
Bonjour à tous,
Prière publier dans vos prochaines éditions cette lettre ouverte au Général Mangou.
N.B : elle est d'importance capitale et la jeunesse patriotique vous en sera très reconnaissante.
Commandant Kpassagnon Oligbo