Les rumeurs de coups d’Etat font trembler le pouvoir : 2 patrons de la gendarmerie destitués à Korhogo
Le 16 mai 2012 par Notre voie - Le Lieutenant-colonel Séri Bolou, commandant de la 4ème légion de gendarmerie (Korhogo) et son adjoint, chef d’escadron, le commandant Jules Ibrago Kouadio, ont été démis de leurs fonctions depuis le vendredi
11 mai dernier. Par simple message radio. Raison officielle de ce limogeage cavalier et humiliant : « Insuffisance de rendement ! ». Et l’intérim de Séri Bolou sera assuré par le commandant Konan Sam Akaki, jusque-là commandant en second de l’Ecole de gendarmerie d’Abidjan.
Le 16 mai 2012 par Notre voie - Le Lieutenant-colonel Séri Bolou, commandant de la 4ème légion de gendarmerie (Korhogo) et son adjoint, chef d’escadron, le commandant Jules Ibrago Kouadio, ont été démis de leurs fonctions depuis le vendredi
11 mai dernier. Par simple message radio. Raison officielle de ce limogeage cavalier et humiliant : « Insuffisance de rendement ! ». Et l’intérim de Séri Bolou sera assuré par le commandant Konan Sam Akaki, jusque-là commandant en second de l’Ecole de gendarmerie d’Abidjan.
Depuis vendredi, ce limogeage par message radio, sans procédure, fait des vagues dans les rangs des gendarmes. Pour certains, le Lt-col Séri Bolou et son adjoint paieraient cash leur impuissance face aux nombreux coupeurs de route et autres braqueurs qui sévissent dans la zone de Korhogo. Or, à la gendarmerie de Korhogo où l’information nous a été confirmée, l’on affirme que le désormais ex-commandant de la 4ème légion de gendarmerie et son adjoint ont été affectés à ces postes sans moyens, sans équipements. Pas de véhicules, ni d’armes. «Dans ce cas, quelle mission lui a-t-on confiée et quels résultats attendaient les autorités?», se sont interrogés des gendarmes joints sur place par téléphone.
Enfin dans la région de Korhogo comme ailleurs dans tout le pays, la gendarmerie et la police travaillent «désarmées» parce que le régime Ouattara n’a toujours pas confiance en ces forces régulières de la République. Comment Séri Bolou et son adjoint pouvaient-ils être efficaces face aux coupeurs de routes et autres braqueurs qui, selon le préfet de Korhogo, «sont constitués à 80% d’ex-combattants» pro-Ouattara (Fraternité Matin des samedi 12 et dimanche 13 mai 2012, page 6), mieux armés que les gendarmes ? «Enfin, quelle inspection a démontré que Séri Bolou et Ibrago sont des paresseux?», s’interrogent nos sources visiblement interloquées.
Dans ce flou, le dégommage du Lieutenant-colonel Séri Bolou était, selon d’autres gendarmes, prévisible. « Comme son nom l’indique, Séri Bolou est Bété comme Laurent Gbagbo (Ndlr, le président renversé). De plus, il a servi aux Ressources humaines du commandement supérieur de la gendarmerie aux côtés du général Kassaraté Tiapé, ex-commandant supérieur de la gendarmerie sous le président Laurent Gbagbo ». Avant cela, ajoute nos sources, alors capitaine de la gendarmerie, Séri Bolou a servi à l’UIGN avec feu le colonel Ahouman Brouha, ex-chef de la sécurité président assassiné à Grand Lahou après le renversement de Laurent Gbagbo.
Nos informateurs sont catégoriques : Séri Bolou a passé des mois à son nouveau poste parce qu’il est travailleur. Sinon, il aurait été dégommé dès les premiers mois, au nom de la politique de « rattrapage ». Enfin, nous explique-t-on, son limogeage peut être dû aux rumeurs de coup d’Etat qui font trembler le pouvoir. « Peut-être, se dit-on au sommet de l’Etat qu’en cas de troubles, ce Bété ne serait pas loyal», suggèrent nos informateurs.
Voilà à quoi l’on aboutit dans un Etat quand on a pris le pouvoir grâce à la puissance de feu des armées étrangères.
Koné Modeste