Les dernières confidences d’Houphouët à propos d'Alassane: "Avant de le nommer comme Premier ministre, Alassane s’est engagé par écrit à rester en dehors de la politique ivoirienne"
Le 23 février 2011 par IvoireBusiness - Devoir de mémoire. Le Temps réédite pour ses lecteurs, les confidences du premier Président ivoirien à un de ses proches. C’est un document du journal
Le 23 février 2011 par IvoireBusiness - Devoir de mémoire. Le Temps réédite pour ses lecteurs, les confidences du premier Président ivoirien à un de ses proches. C’est un document du journal
hebdomadaire Le Phénix paru, du lundi 9 au dimanche 15 décembre 2002.Bonne lecture !
«Je suis pratiquement au soir de ma vie et il est impérieux que je vous livre quelques informations capitales pour préserver la Côte d’Ivoire d’une éventuelle rupture sociale après que je ne sois plus. En effet, je me rends en France pour subir une intervention chirurgicale et je ne puis vous dire si je vais revenir vivant. Ainsi, vous pourriez utiliser à des fins utiles ces révélations, si je rentrais, si je rentrais effectivement silencieux de la France. Voilà pourquoi je vous ai fait appeler d’urgence. Sachez à toutes fins utiles que mon ambition majeure pour la Côte d’Ivoire, notre beau pays, a toujours été de l’élever au rang de pays fortement industrialisé, doté d’infrastructures modernes qui le rendraient totalement indépendant. C’est pourquoi, je me suis investi à faire de la Côte d’Ivoire un pays économiquement fort, avec le cacao et la café qui font la fierté du pays. Malheureusement, la France et ses alliés vont user de tous les moyens pour arrêter cette noble ambition que j’ai pour mon pays. Ils vont donc former spécialement des jeunes cadres africains, dont Alassane Dramane Ouattara, pour m’assassiner et détruire la Côte d’Ivoire.
Mais avant de vous dire qui est Alassane, sachez d’abord à partir de quand la Côte d’Ivoire va connaître ses réels problèmes
En effet, du 11 au 15 janvier 1978, je reçois en visite officielle d’amitié et de travail, le président de la République française d’alors, Valéry Giscard D’Estaing. Je lui ai fait visiter toutes les infrastructures de la Côte d’Ivoire. Ainsi, de retour en France, Valéry fait rassembler le G7 pour décider des procédures de destruction de la Côte d’Ivoire. Car elle pourrait devenir le miroir du monde si rien n’est fait pour l’arrêter dans son évolution. Mais cette décision ne rencontre pas l’adhésion de l’Angleterre qui n’en voyait pas l’utilité. C’est à partir de ce moment que les prix de nos matières premières, en particulier, le café et le cacao vont chuter considérablement, et cela perdure. Mais le G7 ne s’arrête pas à cette seule action, il va multiplier les coups d’Etat contre ma personne.
Mais à partir de 1981, avec l’arrivée de François Mitterrand à la tête de l’Etat français, les tentatives et actions de déstabilisation de la Côte d’Ivoire vont beaucoup durcir et s’intensifier. C’est ainsi que François Mitterrand va profiter de l’asile politique du jeune Laurent Gbagbo en France en 1984, pour le persuader d’un coup d’Etat contre moi. Mais Gbagbo, profondément patriote, refuse de détruire son pays qu’il aime tant. Alors Mitterrand et le G7 vont recruter le jeune Alassane Dramane Ouattara, fonctionnaire au Fmi, pour l’action de déstabilisation et de destruction de notre cher pays. Car, connaissant parfaitement les origines burkinabés de celui-ci, ils le sentaient capable d’un tel comportement. Alassane est alors invité en France en 1984 pour expliquer son travail au Fmi pour l’Afrique, devant plus de 40 chefs d’Etat, pendant une conférence de presse.
Mais comment Alassane est-il arrivé au Fmi ?
En effet, de 1973 à 1983, sur intervention du président voltaïque d’alors, Sangoulé Lamizana, je nomme Alassane à la Bceao successivement comme chargé de mission, conseiller spécial du gouverneur, Directeur des études et vice-gouverneur en 1983. En 1982, je demande à mon ministre de l’Economie et des Finances d’alors, Aboulaye Koné de décorer le jeune Voltaïque Alassane pour son dynamisme au travail. Aussi, le 1er novembre 1984, avec ma bénédiction et mon appui spécial, il est nommé fonctionnaire au Fmi. Egalement, pour lui témoigner toute mon affection, après la mort d’Abdoulaye Fadiga, ex-Gouverneur de la Bceao, je nomme Alassane comme nouveau gouverneur de cette Institution. Mais chacun de vous se demande pourquoi et si c’était de gaieté de cœur que j’ai nommé Alassane Dramane Ouattara comme Premier ministre de la Côte d’Ivoire.
C’est essentiellement par souci de préservation de la Côte d’Ivoire d’une implosion sociale, à l’avènement du retour au multipartisme en 1990, ainsi sur intervention du G7 et des Institutions de Bretton Woods, je nomme d’abord, Alassane comme président du comité interministériel le 18 avril 1990, ensuite comme Premier ministre en novembre 1990.
Mais avant de le nommer comme Premier ministre, Alassane s’engage par écrit à rester en dehors de la politique ivoirienne, en s’occupant uniquement de redresser l’économie, même après ma disparition.
Pourquoi ai-je exigé cela de lui ?
C’est parce que Alassane n’est pas Ivoirien, mais plutôt Voltaïque (Burkinabé), d’origine. En effet, Alassane Dramane Ouattara est né à Noumoudara qui signifie en Tiéfo, sa langue maternelle, village de forgerons en ex- Haute-Volta (Burkina Faso). Noumoudara est dans le canton de Sindou, de la subdivision de Banfora, qui est du cercle de Bobo-Dioulasso. Il a pour père feu Ouattara Djika et pour mère feue Boro Bintou, tous deux Burkinabè d’origine. Alassane est jumeau, son frère est mort à sa naissance, ce qui entraina, également la mort de sa mère. Ainsi, Alassane fut élevé par Tabili Ouattara, la deuxième femme de son père, jusqu’à l’âge de 4 ans. C’est à cet âge également que le cousin et ami de son père, Tiécoura Ouattara, affectueusement appelé Mossi Ouattara à Dimbokro, comme cuisinier de l’administrateur colonial de l’époque.
Retenez également que Alassane a fait le cycle primaire et secondaire, après l’école coranique en ex-Haute-Volta, actuel Burkina Faso. Il a obtenu son Bac au Lycée Zinda. Kaboré Alassane est parfaitement conscient de ses origines voltaïques. J’en veux pour preuves le document signé de lui et qui se trouve entre les mains d’une personne digne de confiance dont je vous révélerai le nom dès mon retour de la France.
Maintenant, je vais me permettre de vous indiquer quelques points utiles de la procédure suivie par Alassane pour accéder au pouvoir.
En effet, comme je l’ai indiqué tantôt, Alassane, le Monsieur Afrique du Fmi, est invité à Paris par François Mitterrand et le G7, en vue de prononcer une conférence explicative sur son travail au Fmi pour l’Afrique. C’est à cette occasion, qu’en aparté, François Mitterrand et le G7 vont confier à Alassane la mission destructrice de la Côte d’Ivoire. Mais n’étant pas Ivoirien, donc ignorant les réalités du pays, c’est Dominique Ouattara née Dominique Folloroux Nouvian, qui est choisie pour aider Ouattara à réussir sa mission. Voilà comment elle va se re-trouver auprès d’Alassane. Ainsi, par l’intervention personnelle de celle-ci auprès de moi, je demande l’accord du président Thomas Sankara pour que Alassane soit nommé vice-gouverneur de la Bceao, au compte du Burkina Faso. Mais pour mener à bien sa mission de destruction de la Côte d’Ivoire, Ouattara va demander à être Ivoirien en m’adressant une lettre à cet effet, sur conseil de Dominique Ouattara. Je me contenterai seulement de lui faire établir un passeport de travail, tout en lui promettant la nationalité ivoirienne par décret de naturalisation, lequel décret n’a jamais été signé de moi et qui se trouve entre de bonnes mains. Notez que Dominique Ouattara, Juive d’origine mais Française de nationalité, est la clé qui ouvre les portes à Alassane. Une tâche à laquelle elle s’attelle avec finesse. Elle va même jusqu’à éliminer physiquement l’ex-Gouverneur de la Bceao, feu Abdoulaye Fadiga qui était son amant, rien que pour permettre à Alassane d’être le nouveau Gouverneur de cette institution ; lequel poste que ce dernier convoitait depuis fort longtemps, pour m’avoir adressé plusieurs correspondances à cet effet. Car, dans son entendement, personne ne lui contesterait ses origines ivoiriennes, vu que ce poste a toujours été dévolu à un Ivoirien de pur sang.
Vous vous demandez certainement pourquoi Mme Ouattara a autant de faveur auprès de moi ?
C’est tout simplement parce qu’elle a ma confiance par son ardeur au travail, son efficacité, mais surtout sa discrétion. Car elle a travaillé avec moi dans bien de domaines que je ne puis vous dévoiler maintenant. Retenez seulement que c’est elle qui gère mes biens immobiliers à travers le monde entier. J’ai même fait d’elle mon homme de confiance. Voilà pourquoi, elle bénéficie de tant de faveur auprès de moi. Mais, vu mon âge beaucoup avancé et mon état de santé qui ne fait que se dégrader, je vous demande d’ouvrir grands les yeux sur elle, car c’est une espionne de haut niveau. Elle a toujours su se donner les moyens qu’il faut pour atteindre son objectif. Souvenez-vous que pour permettre à Ouattara d’être le Gouverneur de la Bceao, elle a éliminé Fadiga par empoisonnement. Elle a usé également des mêmes moyens pour faire disparaître Vamoussa Bamba, mon ancien ministre de l’Education nationale qui était aussi son amant, afin qu’elle puisse librement épouser Alassane. Bien que je sois à ce mariage entre elle et Ouattara, je leur donnai tout de même ma bénédiction. Remarquez que ce mariage faisait partie du plan de destruction de la Côte d’Ivoire, d’où ma réticence. Car il fallait que Ouattara bénéficie d’une solide formation politique, laquelle formation il pouvait trouver à mes côtés puisque étant marié à mon homme de confiance. C’est alors que dans le cadre du Programme d’ajustement structurel et de Relance économique en Côte d’Ivoire, sur recommandation personnelle du président François Mitterrand et le G7, je nomme Ouattara comme président du Comité interministériel le 18 avril 1990. Il est bon de signaler dans le cadre de ce programme, Ouattara va travailler en étroite collaboration avec Daniel Kablan Duncan. Car Duncan avait déjà travaillé avec Alassane à la Bceao, c’est lui qui a formé Ouattara quand il faisait ses premiers pas dans cette Institution. Voilà pourquoi le Fmi a exigé sa collaboration. Il est plus aguerri qu’Alassane. Ainsi dans le cadre de ce programme, Ouattara passa au point déterminent de sa mission de destruction de la Côte d’Ivoire, et moi avec ; c’est la naissance de Polices des banques de l’Uemoa. Cette structure avait pour objectif de geler tous mes avoirs. Pendant six mois, le transfert des Fonds était bloqué en Côte d’Ivoire ; il n’y avait ni export ni import d’argent en espèces. Même le citoyen ne pouvait recevoir ni faire partir de l’argent. Toutes les issues étaient bloquées. C’est pour contourner cette énorme difficulté que j’accepterai, sur recommandation du G7 et des Institutions de Bretton Woods, de nommer Ouattara comme Premier ministre en novembre 1990, rien que pour mieux le contrôler. Retenez surtout que toutes les fois que j’ai nommé Ouattara à un poste stratégique, j’ai toujours pris mes dispositions. A la Bceao, Charles Konan Banny, Ivoirien authentique était son adjoint avant d’en être le gouverneur maintenant. Maintenant qu’il est Premier ministre, j’ai modifié l’article 11 de notre Constitution en faisant du président de l’Assemblée nationale, Bédié, comme président de plein droit de la République de Côte d’Ivoire, au cas où la mort m’emportait. Je pose tous ces actes rien que pour éloigner cet imposteur du pouvoir politique, vu qu’il n’est pas Ivoirien. Il vous appartient de faire en sorte qu’après ma disparition, la Côte d’Ivoire puisse toujours subsister à cet imposteur. Car il emploiera tous les moyens pour arriver à ses fins, offrir la Côte d’Ivoire à Mitterand et au G7. Voilà qui est réellement Alassane Ouattara.
N b : Alassane Dramane a été élevé ensemble avec son demi-frère Kélétigui Ouattara, ex-champion de boxe en 1963 en Haute-Volta. Il est le premier fils de Tabili Ouattara, la rivale de la mère d’ «Alassane Dramane Ouattara».
In l’hebdomadaire Le Phénix
du lundi 9 au dimanche 15 décembre 2002