Législatives partielles : Un Maire contre sa ville, Jacqueville, un militant contre son parti, le RHDP ( Par Dr Jean Etté, Economiste)

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - Législatives partielles. Un Maire contre sa ville, Jacqueville, un militant contre son parti, le RHDP (Par Jean Etté, Economiste).

Dr Jean Etté, Economiste.

Un Maire contre sa ville, Jacqueville, un militant contre son parti, le RHDP.
La gestion peu ordinaire, d’un maire peu ordinaire
Requiem pour le Département de Jacqueville, où comment un maire détruit la Commune, chef-lieu de Département, dont il est l’élu.
Joachim BEUGRE, un maire fossoyeur
Fossoyeur du Département et fossoyeur de son propre parti, le RHDP.

Comment une ville (et le Département dont elle est le chef-lieu) peut-elle croupir dans la misère, alors que les richesses minières dont elle regorge et les atouts que la nature lui a offerts, devraient en faire un espace économique d’excellence ?

La réponse est d’une affligeante banalité.

Elle tient en un mot : la corruption.

Pour reprendre le titre fameux : « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu », du film de Philippe de Chauveron, les Alladians, mais également les Ahizis et les Avikam, se posent chaque jour, cette douloureuse question : « Qu’avons-nous fait au Bon Dieu pour mériter une telle punition ? ».

Et, en effet, cette question, comment ne se la poseraient-ils pas ?

Un touriste débarquant de son avion en ce mois de juin 2021, et s’aventurant sur le littoral alladian, alléché par les prospectus qui vantent la nouvelle « station balnéaire », n’acceptera jamais de croire que la Côte d’Ivoire tire ses plus grandes richesses, le gaz naturel et le pétrole, de cette région.

Commentpourrait-il l’admettre alors que, bon an mal an, la Côte d’Ivoire produit de 30 000 à 40 000 barils de pétrole par jour (bpj) qui lui offrent de confortables recettes budgétaires ?

Cependant, malgré ses formidables ressources géologiques qui contribuent tant à la croissance ivoirienne, le littoral alladian demeureaujourd’hui un assemblage hétéroclite et mélancolique de campements oubliés, une succession de hameaux dépressifs isolés de toute croissance économique et sociale, hantés par des communautés neurasthéniques, rongées par la fatalité, et qui ont perdu jusqu’à l’envie d’avoir envie .

La cause de ce désastre ?

Encore une fois, la corruption, la cupidité, la volonté d’accaparement, la soif de pouvoir et de richesse. Des maux tellement répandus en Côte d’Ivoire que les habitants de très nombreux départements reconnaîtront leur propre malheur dans le désespoir qui s’est emparé des communautés des 3A.

Les malheurs des peuples Alladians, Ahizis et Akhouris ont un nom, ou plutôt deux ! : BEUGRÉ Joachim et LOBO Anket Léon.

À l’origine, tout avait pourtant bien commencé.

Grâce aux efforts de prospection menés depuis le début des années 40, et aux travaux géophysiques qui se poursuivent tout au long des années 60, Jacqueville semble vouer à une prospérité sans fin.

En effet, à compter de la découverte du premier gisement d’hydrocarbures offshore, dénommé Bélier, en décembre 1974, les bonnes nouvelles et les succès vont s’enchaîner pour le littoral alladian :

- en 1979, découverte du champ "Espoir" au large de Jacqueville par le groupe PPCO, AGIP, SEDCO et PETROCI ;

- en 1981, Découverte du champ gazier « Foxtrot » dans le bloc B1 ;

- en 1993, Démarrage des activités de distribution de gaz butane en conditionné et en vrac ;

- en mai-juin 1999, mise en production du champ de gaz « Foxtrot ».

Trente cinq ans plus tard, la marche triomphale du littoral alladian vers la prospérité et le bien-être pour tous, s’est transformée en cauchemar. Et Jacqueville est l’illustration saisissante de la décadence qui frappe tout le département.

BEUGRE Joachim et son comparse LOBO Anket Léon prennent une part prépondérante dans cette déchéance.

Voici comment.

Joachim BEUGRÉ démarre sa carrière professionnelle dans le journalisme.

Piètre journaliste mais vrai journaleux, il a, déjà à cette époque, les dents bien aiguisées, et l’appétit de RASTIGNAC. Comme le héros de BALZAC, il n’aspire qu’à la fortune et à la gloire. Il est prêt à tout pour cela.

Sinon, comment expliquer que cet obscur journaliste de la presse privée soit aujourd’hui détenteur d’un patrimoine immobilier sans aucun rapport avec les revenus légaux attachés aux divers emplois qui ont été les siens jusqu’à aujourd’hui ?

Sinon, comment expliquer que cet obscur scribouillard, qui fit ses classes sous la férule de Diégou BAILLY, certainement l’un des plus grands journalistes que la Côte d’Ivoire a connus, n’ait rien retenu des valeurs de probité, d’intégrité, et de courage que cultivait son maître ?

Certes, grâce la patience et la bienveillance de son maître, il lui ait arrivé de commettre péniblement quelques bafouilles laborieuses, des piques lancées contre le pouvoir alors en place. C’était pour se donner des airs de « grand opposant », un « grand opposant » qui allait bientôt rentrer dans le rang, et entamer sa carrière de « transhumant politique ».

La vie réserve souvent des surprises. Elle crée des situations qui offrent aux honnêtes gens l’opportunité de mettre leurs qualités humaines : altruisme, rigueur intellectuelle, compétences techniques, au service des autres.

Mais, pour les filous, ces occasions sont des occasions qui font le larron.

Le 19 septembre 2002, lorsqu’une rébellion qui prendra le nom de « Forces Nouvelles », tente de renverser le régime de Laurent GBAGBO, Joachim BEUGRÉ est du côté des mutins. Il s’affiche rebelle et se démène pour occuper le devant de la scène et jouer les premiers rôles. Mais, son zèle ne paye pas.

Il décide alors d’aller chercher fortune ailleurs. Une planche de salut luiest offerte par Henriette DAGRI DIABATÉ, Ministre de la Justice - Garde des Sceaux de mars 2003, à février 2006.

La place qu’occupe, dès cet instant, et que continuera longtemps à occuper, la Grande Chancelière dans la vie du jeune BEUGRÉ, est immense. Elle lui servira de mentor et de guide. On peut affirmer aujourd’hui que l’influence qu’a eu cette rencontre sur la suite de sa carrière est incalculable. En vérité, BEUGRÉ n’existerait pas sans Henriette DAGRI DIABATÉ.

Elle le nomme Chef de Cabinet. Dès lors, notre homme révèlera progressivement sa face obscure. Il est impliqué dans des opérations frauduleuses et son nom commence à circuler et à faire les choux gras de la presse toujours friande de scandales.

Il poursuit son parcours au Ministère de la Construction, de l'Urbanisme et de l'Habitat. Lorsque Marcel AMON TANOH prend la tête de ce département, le 28 Décembre 2005, il le nomme directeur de cabinet.

Les rumeurs de malversations, portant sur des transactions foncières, se font de plus en plus insistantes : ventes de terrain à plusieurs acquéreurs, détournement de deniers publics… Il n’oublie pas ses anciens « amis » des Forces Nouvelles. Plusieurs quotidiens de la place dénoncent le caractère illégal des attributions de terrains aux « Seigneurs de la guerre » des Forces Nouvelles » auxquelles il procède.

Entre temps, il s’est converti au RDR. Désormais, c’est en se servant de ce parti qu’il va tenter son ascension sociale, en tirant sur toutes les ficelles et en utilisant tous les rouages de cette machine politique. Mais, c’est un militant « tiède ». Timoré et peu motivé.

Il poursuit son parcours en se présentant une première fois à la maire de Jacqueville, où il est élu en 2013. Il est tout à fait significatif de constater qu’il se fait élire sous l’étiquette « indépendant », en dépit de toutes les ramifications qui le rattachent au RDR.

Pour les élections municipales du 13 octobre 2018, le scénario est identique. Il revendique une nouvelle fois le statut d’indépendant. Mais, c’est pour aussitôt rallier le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).

Si l’on reproche à Joachim BEUGRÉ de n’être qu’une vulgaire « girouette politique », peut-être empruntera-t-il à Edgar FAURE sa célèbre réplique : « ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent » ! Mais, il est peu vraisemblable que l’édile de Jacqueville ait une telle culture !

Par contre, s’agissant de trafic d’influence, et de transactions illicites de toutes natures, ses connaissances sont illimitées. Avec méthode et application, il met en place un système de corruption et de prédation à l’échelle de tout le Département.

BEUGRÉ-RASTIGNAC s’en donne à cœur joie.

Il n’y a plus de règles, il n’y a plus de principes, il n’y a plus de valeurs. Il ne reste plus qu’une névrose obsessionnelle : s’enrichir à tout pris. S’enrichir coûte que coûte.

L’affaire UNANIM illustre de manière éloquente les malversations, spoliations, prévarications,entourloupes en tous genres qui lui sont reprochés, par des entreprises aussi bien que par des particuliers, et dont la presse se fait largement et régulièrement l’écho.

Au début de l’année 2016, Joachim BNEUGRE négocie avec la Société UNANIM une convention de partenariat qui prévoit la réalisation d’un vaste programme d’aménagement foncier. Il s’agit d’un projet ambitieux portant sur près d’un demi-milliard de F CFA, et prévoyant notamment le lotissement de parcelles, la construction d’un château d’eau moderne dont Jacqueville a bien besoin, ou encore d’une grande imprimerie moderne.

L’existence de cet accord est attestée par la Convention signée entre UNANIM et la Commune de Jacqueville, le 08 avril 2016.
Suivant les termes de la Convention, Joachim BEUGRE cède des terrains à UNANIM dans le fameux quartier dit « millionnaire », en bordure de lagune, où doit être exécuté le programme.
De son côté, il revenait à UNANIM de procéder à l’ouverture de voies structurantes dans cette zone, travaux réalisés sur les fonds propres de l’entreprise.

La cession des terrains urbains par la mairie de Jacqueville (il s’agit précisément d’attestations communales d’attribution de lots, préalable et condition sine qua non de l’intervention d’UNANIM) est effective dès le 07 avril 2016, c’est-à-dire avant la signature la Convention. Ce que le Directeur Général d’UNANIM justifie parfaitement en expliquant : « Aucune entreprise au monde ne peut accepter de signer un tel contrat si elle ne dispose pas d’une garantie pour la rentabilité de son investissement ».

UNANIM se croit couverte et commence les travaux sans attendre davantage.
Par courrier adressé à UNANIM le 10 juin 2016, Joachim BEUGRE marque sa satisfaction du travail déjà accompli. Il écrit : « Je tiens avant tout à vous remercier pour votre engagement avec la Mairie de Cocody dans le cadre des travaux de viabilisation du lotissement de Jacqueville Nord conformément à la Convention que nous avons signée. Il m’est heureux de constater le fruit déjà perceptible de notre partenariat ».

Mais, très vite, les choses se gâtent.
Alors qu’UNANIM entreprend la procédure d’obtention de l’Arrêté de Concession Définitive (ACD) pour les lots lui ayant été attribués par le maire BEUGRE, elle se heurte à la Direction Départementale de la Construction et de l’Urbanisme qui lui oppose l’argumentaire suivant : « Quand bien même cet îlot serait nommé Réserve communale sur le plan, il ne peut être attribué par le monsieur le Maire. Il est réservé à des équipements et affecté à l’Etat. C’est un patrimoine immobilier de l’Etat » (voir la lettre du Directeur Départemental de la Construction, au Directeur Général d’UNANIM).

A ce stade, on atteint le comble de l’absurde.
Ou bien le Maire BEUGRE ignore que les terrains qu’il cède sont un patrimoine de l’Etat, et alors, c’est un incompétent notoire qu’il faut destituer sans plus attendre.
Ou bien le Maire a agi de manière délibérée, en toute connaissance de cause, en sachant parfaitement qu’il enfreignait la loi. Dans cette hypothèse, c’est un escroc notoire qu’il faut tout aussi immédiatement relever de ses fonctions.

Plus récemment, le 24 septembre 2018, une honnête commerçante, porte plainte contre Joachim BEUGRE, devant le Tribunal de Première Instance de Yopougon, pour mauvaise gestion, ouverture de régies de recettes parallèle et corruption.
Il est particulièrement reproché au Maire BEUGRE l’absence de tenues des réunions du Conseil Municipal depuis janvier 2018, l’ouverture de régies de recettes sans l’autorisation de l’autorité de tutelle, et la prise d’intérêts sur le foncier de la Commune.

Le Maire a notamment attribué 100 terrains aux enseignants de la commune de Jacqueville, enseignants qui ont la particularité, dans leur grande majorité, d’être présidents et membres de bureau de vote !
On voit clairement où veut en venir notre bon Maire !

Détournements de deniers publics, prises illégales d’intérêts, corruption…
La liste des malversations reprochées à Joachim BEUGRE est si longue…

On pourrait multiplier sans fin les exemples et les « anecdotes » de ce type. On ne compte plus les « affaires » dans lesquelles cet individu est impliqué.
Mais, Joachim BEUGRE n’est pas seulement le fossoyeur de sa propre commune.
C’est également le fossoyeur de son propre parti, le RHDP dont il est délégué Départemental.
En principe, Le maire de Jacqueville est RHDP.

En principe seulement.

Car, en pratique, cet individu a mis en place un mécanisme ingénieux pour instrumentaliser son propre parti.

L’avènement du multipartisme a favorisé l’émergence de nombreux partis politiques, dans le Département de Jacqueville comme ailleurs.

À côté de ces partis politiques conventionnels, observant une certaine discipline interne, on observe que des natifs du Département s’organisent de façon indépendante, en vue de conquérir le pouvoir et le gérer à leur seul profit.

BEUGRE et son complice LOBO sont passés maître dans l’utilisation de ce subterfuge.

Bien que militants du RHDP, lors de chaque élection, ils se présentent en candidat indépendant, ou suscitent une candidature indépendante, contre le candidat RHDP !!!

Car, en réalité, ils se moquent bien du RHDP.

Ils instrumentalisent ce parti, ainsi que les populations locales, dans leur seul intérêt, uniquement à des fins d’enrichissement personnel.

Cette stratégie, qui consiste à s’adosser malicieusement à une formation politique, puis à la quitter, pour enfin y retourner (car, lorsque la victoire du candidat indépendant est acquise, le nouvel élu se hâte de faire allégeance au RHDP), constitue une véritable perversion du jeu démocratique. Il ne s’agit de rien d’autre que d’une instrumentalisation du système électoral, que l’on vide de sa logique et de sa substance, pour le transformer en un mécanisme pervers voué au trafic d’influence.

Parvenus au pouvoir, BEUGRE et LOBO ont instauré un système de prédation qui s’enracine et prospère au détriment des populations et des communautés du Département, menaçant la cohésion sociale. Ainsi, les terres villageoises sont bradées, des conflits entre des notabilités sont entretenus, la manne pétrolière du Département est gérée de façon opaque, au mépris des principes de bonne gouvernance.

Une partie de la population, n’ayant pas de repères suffisamment solides, est instrumentalisée. Les cadres du département qui dénoncent ce système de prédation sont violemment pris-à-partie. En fin de compte, le Département tout entier est mis en coupe réglée par cette sombre équipe.

Mais pourquoi, pourrait-on objecter, Joachim BEUGRE ne soutient-il pas le candidat officiel de son parti ?

Pour une raison simple : ils ont besoin d’un candidat qui fasse partie du « système », de leur « système ». Un candidat totalement acquis à leur cause. Un candidat docile, exécutant sans état d’âme et sans rechigner, les plans qui leur permettent de continuer à faire main basse sur les richesses du Département sans que personne ne s’y oppose.

L’exemple des législatives qui viennent de se tenir illustre de manière éclatante le « système BEUGRE-LOBO ».

En principe, Pierre YOUROUGOU, candidat officiel du RHDP avait principalement face à lui la candidate du PDCI.

En pratique, toute une partie de l’appareil politique local du RHDP, sous la houlette de Joachim BEUGRE, lui avait tourné le dos et soutenait la candidature de LOBO Anket Léon qui se présentait, lui aussi, à cette même élection.

En fin de compte, le malheureux Pierre YOUROUGOU s’est retrouvé face au pire ennemi qu’il puisse avoir : le système de corruption local conduit par le Maire de Jacqueville et son « bras droit », son âme damnée devrait-on dire, LOBO Anket Léon. Un système de corruption prêt à tout pour conserver la main mise sur le Département.

Ce qui devait arriver, arriva.

Pierre YOUROUGOU fut battu mais parvint à mettre en lumière les pratiques frauduleuses dont avait usé LOBO pour se faire élire.

Il put prouver que, dans certains villages, on avait fait voter des personnes décédées.

Le Conseil Constitutionnel, au vu des preuves irréfutables qui lui étaient fournies, n’eût d’autres alternatives que d’annuler l’élection qui doit se tenir à nouveau le 12 juin prochain.

Le système BEUGRE-LOBO a des ramifications à tous les niveaux de l’appareil d’Etat.

Il corrompt à grande échelle et ne rencontre pas la moindre difficulté pour acheter les consciences.

La preuve ?

Aujourd’hui, de nombreuses personnalités, parmi celles qui comptent au plus haut niveau du RHDP, possèdent des terrains à Jacqueville.

Une commission d’investigation nationale devrait se pencher sur les conditions d’acquisition de ces terrains. En réalité, il ne s’agit pas d’achats légaux. Ces terrains ont tout simplement été « offerts » par le maire BEUGRE à des responsables politiques RHDP dont il voulait s’attirer les faveurs.

Dans le contexte que l’on décrit, il serait naturel qu’une mission d’enquête soit diligentée à Jacqueville, dans les plus brefs délais, pour tirer au clair les pratiques de gestion foncière du maire Joachim BEUGRE, le maire qui organise des trafics sur les réserves administratives.

Une autre preuve ?

KONE Sourou.

Pourquoi KONE Sourou ?

KONE Sourou est membre de la CEI. Il en est le Vice-Président chargé des opérations électorales, superviseur du District Autonome d’Abidjan et de la Région des Grands-Ponts.

Koné SOUROU a adressé une demande d’explication à un agent local de la CEI, en l’occurrence Emmanuel N’Guessan, président de la CEI de la circonscription départementale qui avait évoqué des cas de fraude dans son procès-verbal.

Dans l’interview qu’il a accordé le 07 mai 2021 au quotidien LE MANDAT, KONE Sourou affirme : « Nous même, en tant que CEI, on se demande comment le scrutin a pu être invalidé à Jacqueville ? Le scrutin s’est passé dans la plus grande transparence… ».

En tant que Vice-Président de la CEI, KONE Sourou a un premier devoir, c’est le devoir de réserve. En tant que professionnel du service public, il a l’obligation encore plus forte de ne pas contester dans les journaux les décisions d’une instance telle que le Conseil Constitutionnel. Il devrait, par conséquent, s’imposer un silence absolu sur des sujets touchants aux élections.

En tant que Vice-Président de la CEI, KONE Sourou n’a qu’un devoir : celui de se taire.

Pourquoi donc parle-t-il tant, et si haut ?

Non seulement il se répand dans la presse, mais il estime que tout s’est bien passé sur le Littoral et, par conséquent, que la décision du Conseil Constitutionnel de faire reprendre les élections à Jacqueville est infondée.

Qu’est ce qui peut pousser KONE Sourou à de tels agissements ?

Pourquoi cet homme prend-il le risque de défier le Conseil Constitutionnel et de le faire savoir dans la presse ?

La question mérite d’être posée.

Surtout lorsque Léon Anket LOBO compte au nombre des personnes incriminées dans cette affaire.

Voici quels sont les hommes qui sollicitent aujourd’hui le suffrage des électeurs des 3A.

Des hommes sans foi ni loi, obnubilés par le profit, obsédés par l’enrichissement personnel, n’obéissant qu’à leur instinct de prédateur.

Le 12 juin 2021, les populations du département de Jacqueville devront décider si elles choisissent de moraliser la vie publique, ou si elles préfèrent continuer de s’enfoncer dans l’enfer de la corruption et de l’achat des consciences.

JEAN ETTE
Economiste

(1) Cette section à la brillante publication du Professeur Martial FRIENDETHIÉ, qui, en août 2018, avait signé un article retentissant : « JACQUEVILLE, LA CITÉ DE LA HONTE EN CÔTE D’IVOIRE ».