Le Président de la Commission de l’UA à Abidjan / Ce que Jean Ping est venu dire à Gbagbo
Le 18 décembre 2010 par le Patriote - La Commission de l’Unité africaine a dépêché hier son président à Abidjan. Jean Ping est arrivé à 9 heures à l’aéroport de Port-Bouët.
Le 18 décembre 2010 par le Patriote - La Commission de l’Unité africaine a dépêché hier son président à Abidjan. Jean Ping est arrivé à 9 heures à l’aéroport de Port-Bouët.
Dès son arrivée, le président de la Commission de l’Union africaine a rencontré au palais présidentiel Laurent Gbagbo. Le message livré par le diplomate gabonais, selon nos sources, n’est pas différent de ceux déjà délivrés par le Comité de paix et de sécurité de l’organisation africaine. Le Comité de paix et de sécurité qui est un organe de l’Union africaine chargé de régler les conflits à l'image du Conseil de Sécurité des Nations Unies, dès les premières heures, avait condamné le putsch électoral de Laurent Gbagbo et lui avait demandé de quitter le pouvoir. Le président en exercice de l’Union africaine, Bingu Wa Mutharika, le président du Malawi, a, la semaine passée, conseillé l’ancien président ivoirien de reconnaître sa défaite et de s’effacer pour le Président élu Alassane Dramane Ouattara. Le Comité des sages de l’Union a également demandé à Laurent Gbagbo de laisser la place à celui que le peuple de Côte d’Ivoire a choisi. La Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest, après une réunion tenue à Abuja il y a une semaine, avait sommé Laurent Gbagbo de « quitter le pouvoir sans délai ». C’est l’essence de ces messages que Jean Ping est venu réitérer à Laurent Gbagbo. Le diplomate gabonais avait en sa possession, un courrier rédigé par le président en exercice de la CEDEAO, Goodluck Jonathan. Ce courrier a la particularité d'être clair : La Communauté africaine demande à Gbagbo de quitter le pouvoir et de passer la main au Président élu dans les conditions pacifiques. Jean Ping n'est donc pas venu en médiation encore moins en négociation comme avait voulu le faire le collaborateur de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé, ex ambassadeur ivoirien auprès de l'ONU. Selon des sources, Laurent Gbagbo a écouté tristement le président de la Commission de l'UA sans entrer dans ses diatribes contre la Communauté internationale. La rencontre s'est résumée en un dialogue de sourds. Gbagbo, voulant un schéma de partage de pouvoir. Il est allé plus loin en proposant la création d'un poste de vice-président de la République que pourrait occuper Alassane Ouattara en cas d'accord bien évidemment, c'est le monde en envers. Le président de la Commission de l'UA n'a accordé, selon des sources proches de la réunion que très peu de considération à cette proposition qui a tout l'air d'un tour de passe-passe comme Gbagbo en a pour tout le monde. Son interlocuteur s'est borné à lui signifier que la Côte d'Ivoire devrait servir d'exemple pour toute l'Afrique et que la page des schémas de partage du pouvoir est en train d'être tournée. Le président de la Commission de l’Union africaine, a précisé à son hôte qu’il n’était pas question pour lui de négocier le partage du pouvoir. Mais plutôt question de discuter des modalités de son départ et celui de ses proches. A-t-il réussi à faire entendre raison à celui qui squatte actuellement le palais du Plateau? La réponse de Gbagbo n’a pas tardé. Après avoir échangé avec les faucons de son clan, Gbagbo a refusé de céder. « Échec de la médiation de Jean Ping. La réponse à la lettre de Goodluck Jonathan faite par Laurent Gbagbo est la suivante : « Je suis le seul président élu ». Le président de la Commission de l'Union africaine est donc reparti de Côte d'Ivoire sans résultat, laissant à Abidjan Victor Gbeho, le président de la Commission de la CEDEAO qui l'accompagnait.
Ping s'est envolé directement pour Alger afin de discuter avec le président Abdelaziz Bouteflika de la mise en place d'une éventuelle force d'intervention de l'UA en Côte d'Ivoire. Les pays africains sont divisés : certains, le Nigeria en tête, veulent une intervention militaire pour déloger Gbagbo du pouvoir, d'autres, comme l'Algérie, préfèrent encore privilégier une solution diplomatique », écrit Jeune Afrique.
Jean-Claude Coulibaly