Le pouvoir de Ouattara et ses contradictions : La chute est inéluctable
Le 02 septembre 2012 par Correspondance particulière - Ce n’est ni insulter ni pousser à la révolte mais c’est intégrer les faits et s’ouvrir à la restitution de leurs conséquences. Nous restons attachés à notre position de principe qui est le message du Président
Le 02 septembre 2012 par Correspondance particulière - Ce n’est ni insulter ni pousser à la révolte mais c’est intégrer les faits et s’ouvrir à la restitution de leurs conséquences. Nous restons attachés à notre position de principe qui est le message du Président
Laurent GBAGBO : « la transition pacifique à la démocratie ». Toutes les déformations, toutes les calomnies, toutes les diffamations ne retireront pas de la conscience collective que c’est le FPI de Laurent GBAGBO qui a fait ré-instaurer le multipartisme en Côte d’Ivoire après plus de trente ans de lutte. C’est l’observation de la tolérance, de la patience, de la générosité, de la liberté de la presse et de celle d’expression de l’opposition, … que la démocratie était en train de prendre corps en Côte d’Ivoire. Laurent GBAGBO est donc un démocrate. Il a encore montré son ouverture politique en proposant le recomptage des voix alors qu’il avait déjà prêté serment devant le Conseil constitutionnel. Tout ceci parce que Laurent GBAGBO est un Homme de paix, de dialogue et qui est donc contre l’effusion de sang. L’Histoire le lui rendra à la différence de décideurs qui tournent dans des reniements conjoncturels pour faire plaisir à des alliés.
La lutte va être ardue. On tentera de nous enlever des leaders pour nous contraindre à la capitulation. Laurent Akoun, Secrétaire général du FPI vient d’être condamné à six mois de prison ferme avec en plus un an de privations de ses droits civiques. Outre tous ceux qui croupissent dans les prisons notamment des ministres, des parlementaires arrêtés sans observation de levée de l’immunité parlementaires, le Vice-Président de l’Internationale socialiste – Président du FPI –, le Premier Ministre Pascal Affi N’guessan, …, sans jugement et suite à leurs arrestations sur des motifs fantaisistes ; c’était Alphonse Douaty qui avait déjà été arrêté le 18 juillet. C’est le Porte-parole Justin Koné Katinan qui a été interpellé le 24 août. Il faut que tous nos amis, nos camarades, les soutiens de ces leaders ne perdent pas leur sérénité. Si l’on nous humilie, nous rabaisse, nous maltraite, … nous tue, croyant arriver à notre musèlement, c’est qu’il n’a pas encore, compris ce que veulent les Ivoiriens. Des bruits courent qui portent Simone Ehivet GBAGBO disparue, cette combattante qui a été diabolisée à tort. En exprimant nos craintes, il faut garder la tête froide. Car nous avons toujours puisé en nous-mêmes pour remporter de hautes luttes. La panique est du côté de l’imposture car cette dernière se croyait toute puissante dès le 11 avril 2011. Regardons le chemin parcouru. La presse commence à rapporter ce qui nous frappe. Cette victoire était inespérée après l’expédition menée par Sarkozy. Cet homme comme quelques uns encore dans l’intelligentsia française, qui pense qu’un Président africain n’est pas son égal.
L’on nous intimidera par des enlèvements, par des arrestations, … Il faut retenir que cela devra aiguiser la détermination de ceux qui resteront libres. Nous ne devons pas nous laisser impressionner et intimider par des méthodes d’un autre âge ! La réécriture de l’Histoire de notre pays est en marche. Nous allons le faire par des méthodes démocratiques qui sont inhérentes à nos aspirations. C’est pourquoi nous ne devons pas céder aux provocations que pourraient susciter les excès de ceux qui ont complètement perdu pieds. Ils sont sans conviction. Ils utilisent beaucoup de nomades politiques qui après le PDCI, ont fait un tour au PIT avant d’atterrir là où des aliments sont disponibles.
La réalité est que le pouvoir d’Abidjan est aux abois. Les soutiens prennent leurs distances. La promesse de Ouattara de livrer à la CPI, les auteurs réels du génocide s’est évanouie. Ce qui se passe donc au pays s’inscrit dans une stratégie de diversion. Et cela va jouer contre le pouvoir de OUATTARA.
Bien comprendre ce que fut la bataille Soro – IB :
Après Marcoussis, Ibrahim Coulibaly qui avait la côte au niveau militaire dans le MPCI devrait être neutralisé pour que la posture politique des Forces Nouvelles incarnée désormais par Guillaume Soro prenne le dessus. Blaise Compaoré récupère le fougueux IB et l’héberge au Burkina dans une logique de l’écarter. C’est ensuite l’Ambassadeur de France au Burkina qui propose un visa à IB s’il voulait aller en France. Arrivé à Roissy, IB est arrêté. L’on s’attend à ce que Laurent GBAGBO demande son extradition. Laurent GBAGBO ne le fait pas. Guillaume Soro va jouer auprès de ses parrains, la carte du musulman IB contre lui Soro le chrétien. IB tenu, on le relâche parce que Guillaume Soro est sûr de son assise sur les Forces Nouvelles. IB qui fut garde du corps de Ouattara alors Premier Ministre va être poussé à incarner le Commando invisible dans la chasse à Laurent GBAGBO. Ouattara a besoin d’un Soro qui ose ; mais il a aussi besoin d’un IB qui a tout de même de l’autorité sur l’aile militaire. Soro attend le moment propice pour éliminer IB. Parallèlement, Mè Affoussy Bamba, Mamadou Touré et autres … font le tour du monde pour soutenir que Laurent GBAGBO a fait dix ans de pouvoir et il veut s’y accrocher au terme de deux mandats qu’impose la Constitution. C’est cet argument qui a pris auprès des Américains, qui ont été bernés dans l’affaire au plus haut niveau de l’administration Obama. Or la réalité est que GBAGBO n’a pas exercé deux mandats présidentiels en Côte d’Ivoire, dans l’esprit et la lettre de la Constitution.
Après l’enlèvement du Président GBAGBO, IB demande à rencontrer OUATTARA pour faire allégeance. SORO refuse. Mais OUATTARA veut recevoir IB. C’est ainsi que SORO, en tant que Premier Ministre et Ministre de la Défense propose d’organiser cette rencontre. Il envoie des militaires pour escorter IB. L’objectif était d’assassiner IB. Ce qui fut fait. IB a donc été assassiné.
La corruption et le mensonge sont la base dans la stratégie de communication de OUATTARA :
Les Maliens prendront le soutien à OUATTARA à leurs dépends. C’est à l’occasion de l’arrivée d’une rébellion dans le Nord de leur pays que les Maliens vont découvrir le vrai visage de OUATTARA. La réaction des Maliens sera alors le refus de sa médiation en tant que président de la CEDEAO. L’échec de OUATTARA sur la Guinée Bissau tient aussi du fait que le président Alpha Condé qui était censé suivre ce dossier, n’est pas associé à certaines réunions. Le Président guinéen prendra donc ses distances. Jamais un président de la CEDEAO n’a été aussi isolé.
Blaise Compaoré, un cancer en Afrique (de l’Ouest) :
Comme toujours, Compaoré se saisit du dossier malien. Voulant traiter le dossier des otages en écartant les Maliens, il reçoit les Touaregs et des Islamistes au Burkina Faso. Il va échouer pour cette raison qui est doublée du souvenir que les Maliens ont de la guerre à eux livrée par le Burkina. La difficulté créée par cette posture embarrasse et c’est le silence sur l’affaire des otages. Nous pouvons remarquer que François Hollande n’a pas encore reçu Blaise Compaoré. C’est un signe qui ne trompe pas. Le marchand de guerre qu’est Compaoré, tente de se faire passer pour un soldat de la paix.
La prise de conscience :
Nous menons cette lutte pour le peuple de Côte d’Ivoire. Sous prétexte de rassemblement, nous avons parfois embrassé des gens qui n’aiment pas faire de sacrifices mais qui ont une inclination pour des raccourcis. La situation du peuple, les conditions de nos camarades, le sort réservé à des amis et parfois à des soutiens sont très difficiles. Cela ne devrait en aucune façon être un facteur de découragement. Au contraire, l’espoir est plutôt là. La victoire pour la démocratie sur la dictature et la victoire de la Liberté et du dialogue sur des méthodes de rapts et « d’éradication d’une partie des Ivoiriens » l’emporteront. Mais il faut en même temps intégrer qu’un combat se mène sur la durée.
Le pouvoir d’Abidjan, imposé par des bombes, ne nous fera pas passer pour des faiseurs de coups d’Etat. Ce n’est pas conforme à notre tradition de lutte. La réalité est que OUATTARA est devenu un colis encombrant. Il a trompé de grandes puissances. Ces dernières sauront quoi en faire. Il faut seulement rester vigilant et serein.
Dr Claude KOUDOU, Enseignant-Ecrivain, Directeur de la Collection « Afrique Liberté » chez les Editions L’Harmattan ; Président des Convergences pour la Paix et le Développement de l’Afrique (CPDA) ; Membre de la Coordination des Intellectuels d’Afrique et des Diasporas africaines.