Le Pdci en ébullition après l'annonce de la candidature de KKB à la présidence: Joël Ettien répond à la lettre de Kah Zion à KKB
Par Correspondance particulière - Joël Ettien répond à la lettre de Kah Zion à KKB.
Réponse à la lettre de M. Kah Zion à KKB
Depuis quelques jours, je constate que M. KKB est au centre de vos préoccupations majeures et professionnelles, plusieurs appels lancés à son endroit, si ce n’est des lettres que vous lui adressez, si ce n’est enfin pour lui intimer l’ordre de se taire, d’arrêter de dire sa part de vérité sur l’évolution et le fonctionnement de notre parti politique préféré de tous les ivoiriens, le PDCI RDA. Vous suscitez des interviews orientées, des commentaires lapidaires défrayant le propre des communs du mortel, vous, cadre et militant de ce parti. Soit.
Pour deux siamois militants que vous avez été, comprenez ma surprise car j’en déduis ceci, le serpent mord sa propre queue. Hélas.
Au départ, j’avoue n’y accorder aucun intérêt, mais au vue de votre insistance avec l’ensemble de votre rédaction et souvent des chroniqueurs sollicités à cet effet à persévérer dans l’ignominie et l’exécrable en cramant KKB votre frère, m’oblige ce soir à mon tour à vous adresser ces quelques lignes pour rafraîchir certaines mémoires et tenter de poser un garrot pour, j’espère faire arrêter cette hémorragie qui n’a pas lieu d’être. Votre dérive outrancière peut envenimer la division au sein du parti, déjà très mal en point.
J’ai suivi votre difficile et douloureux début quand vous avez lancé votre journal. C’était sans compter sur le président Bédié qui y voyait un piège, vous comparaissait à un infiltré, espion, tellement la méfiance était à son comble et visible, c’est le même KKB sur qui vous déversez ce vilain venin aujourd’hui, c’est ce jeune visionnaire, anticipateur, prévoyant, lucide qui était rentré dans le cercle fermé oh combien appauvrissant, qui y était rentré pour sensibiliser les barons à accepter votre projet qui, à la longue servirait le parti. Il avait vu juste. Au fil du temps, vous êtes entré aussi dans ce cercle et avez refermé sur la porte sur vous.
Si vous ne vous inscrivez pas dans le combat de votre frère que vous aurez dû appeler si encore, depuis votre ascension fulgurante, vous avez gardé le contact avec lui, pour échanger avant de le jeter comme l’enfant et l’eau de son bain. Si vous ne partagez pas le sens de son combat, prière ne pas le vilipender pour jeter la confusion dans l’esprit des militants que nous sommes. M. Ka Zion, vous êtes encore jeune, alors ne vous inféodez pas dans des dérives si graves et si compromettantes en vous mettant avec les ennemis et adversaires de notre pays.
M. Ka Zion, de vous à moi, accepteriez-vous très franchement et sincèrement, si vous étiez le fils biologique du président Bédié, l’encourager à 80 ans à demeurer toujours président avec un contrat à durée indéterminé d’un parti politique aussi influent qu’est le PDCI RDA, mal et très mal et fier de le regarder tomber, qui plus est le jour de son anniversaire ? Quand même M. Ka Zion, si le cimetière ne vous effraie pas, il peut au moins vous dégager un sentiment de tristesse. Mettez-le à la place de votre papa et vous ressentirez ce que KKB ressent. Ce sont ces faits humiliants et tristes que déplore KKB et qu’il a tenté d’y mettre l’accent.
Le PDCI RDA, ce grand parti fondé par le président Houphoet Boigny, s’incruster dans le RDR et le RHDP pour devenir un seul corps destructeur, un parti unique et jouer sur la mentalité des militants pour qu’à l’approche des échéances de 2015, l’on vienne nous annoncer son incapacité à présenter un candidat pour soutenir Ouattara, c’est de ce pain-là, que vous voulez manger ? Infecte.
Je vous invite à nouveau à regarder la souffrance de vos compatriotes qui parait dérisoire à vos yeux, mais elle est là tous les jours comme une chaussure. Penchez-vous sur la destruction de tous nos biens précieux, entre autres, la nationalité, le foncier rural, les tueries chez vous à l’ouest, l’insécurité instrumentalisée, la vengeance, des maux qui gangrènent les ivoiriens. Ca vous fait sourire parce que vous en tirez profit peut-être.
Que pensez-vous de ces milliers de prisonniers politiques qui croupissent sous des chaleurs torrides dans des geôles fabriquées à dessein, de ces milliers d’exilés errants comme des fauves affamés dans les rues de ces pays qui ont toujours copié notre modèle de développement, de ces milliers de biens mobiliers et immobiliers arrachés des mains de leurs propriétaires, parce qu’il y a un pouvoir qui s’en fiche éperdument ?
Quelle fierté vous arbore de voir aussi, des parents de famille, des filles, des jeunes contraints à la mendicité faute d’argent et qui circulent de bureau en bureau pour ce que vous savez, puisque vous les vivez au quotidien, si tous ces constats vous agréent, c’est que cher ami, vous êtes dans le noir et KKB vient vous éclairer.
Ayez pitié de ces jeunes gens sacrifiés sur l’autel de ces égoïstes et égocentriques sans aucun lendemain rassurant et meilleur. Ils sont nés pour rien, puisqu’ils ne peuvent pas servir leur famille et leur pays. Ca vous plaît.
Quand le PDCI RDA va mal, la Côte d’Ivoire va pire et comme cela, vous profite, vous tentez de bâillonner la vérité parce que vous avez un média. Servez la bonne cause. Au lieu de chercher à travestir l’histoire, vous ferez mieux d’attirer l’attention du pouvoir sur les maux dont la liste étant longue, je n’ai pu les égrener tous. Arrêtez d’opposer KKB et son « père » qu’il voulait voir demeurer, en vrai monument, une réelle bibliothèque.
Le président Bédié se noie, si vous savez nager, sauvez-le. Le président Bédié est pris en tenaille spirituelle, si vos prières sont sincères, sortez-le de-là. Je sais que pactiser avec le diable, on ne s’en sort pas aussi aisément, mais le PDCI RDA n’est pas la propriété privée de personne et que la Côte d’Ivoire n’est plus votre tamtam. L’avenir vous observe et faites attention.
Vous allez jusqu’à dire que KKB est devenu militant du FPI. Quel sacrilège. Mais en tout cas, tous les ivoiriens se retrouvent dans la nouvelle dynamique et la nouvelle vision du PDCI RAD, telle que prône KKB. Si vous n’avez plus de raison pour son crucifix, celle-là seulement ne tient pas la route. Il est entrain de ratisser large pour le parti, au lieu de l’y encourager, vous êtes assis dans vos salles de rédaction pour le conspuer.
Par Joël ETTIEN
Journaliste/Producteur
Pour l’Amour de la Côte d’Ivoire