LE FPI VIRERA-T-IL LUI-MÊME EN VIRANT SES MEMBRES ?

« VIRÉE», apparaît de façon transitive directe le participe passé du verbe virer, dans un titre à la une d’Ivoire Business du dimanche deux décembre. Ce titre

« VIRÉE», apparaît de façon transitive directe le participe passé du verbe virer, dans un titre à la une d’Ivoire Business du dimanche deux décembre. Ce titre

concerne le remplacement de la Représentante du FPI en France. Un titre à notre humble sens trop voyant, rendu exprès attractif, genre scoop du journal (liste). Donc un titre exagéré. Tout comme le mot viré. Nous maintenons notre jugement en attendant qu’un vrai article de journaliste nous procure plus d’informations, pour mieux nous situer sur cette affaire totalement… « fpéiste ». Et aussi en formulant déjà notre vœu de voir rarement de telles manifestations de sentiments propres au sein du même corps, qui malheureusement, continuent contre les corps adverses.
Nous voudrions vite préciser ceci : nous ne sommes ni des adhérents, ni même des sympathisants du FPI. Nous ne connaissons pas non plus la fille de Kuyo. La preuve ? Nous aurions écrit ici, contre son gré, son nom Bété qu’elle cache au monde sans raison, au profit du nom étranger qu’elle rend immortel. Car nous ne sommes pas des partisans du « gomna gn’ni ou bougou gn’ni » comme nous les Bété, exprimons sans honte notre fascination et notre apologie pour les noms des blancs. Et tant pis si, au lieu de poursuivre leurs activités politiques chéries, tous les Woodys et leurs Youruguhés se liguaient contre nous pour nous imposer une contravention composée de pagnes, de boissons et d’un bœuf pour notre faute vis-à-vis d’un pan de tradition démodé et assassin de notre identité. Mais Dieu merci, ils n’auront pas aussi cette occasion de manger et de boire comme pendant nos seules vraies fêtes, les funérailles.
Ainsi le titre de la une emploie le verbe : virer. Pour annoncer aux membres de ce parti vivant en France ou dans le monde entier, que la fille de Kuyo a été remplacée par une nouvelle Représentante. C’est là que la force du mot « viré » nous a inspiré, avant toute lecture de l’article, l’expression d’une joie infantile. Ensuite la lecture de l’article nous a permis de comprendre qu’il s’agit en réalité d’un simple compte-rendu de la mission du FPI en Europe. L’emploi du mot viré semble donc être la célébration d’une victoire féminine par l’entremise d’un(e) sympathisant(e) de madame Adé Assalé (nous espèrons qu’Adé n’est pas ici le diminutif d’un prénom occidental bien connu sous nos cieux).
Nous ne voyons pas sincèrement où madame Kuyo a été « virée » ou limogée et nous voudrions dire notre mot à propos de cette situation. Mais soyons clairs : que déjà se détrompent certains, s’ils croient que nous demanderons des comptes au Président du FPI. Nous ne le féliciterons pas non plus pour son action, même si son titre de Président lui permet de virer un membre de son parti au lieu de le remplacer. Nous ne comparerons son action à un récent changement au sommet de l’Etat que certains journalistes ou simplement auteurs d’articles de journaux ont qualifié avec des mots déshonorants et pas du tout souhaités dans une société divisée et aigrie où les appels au bon sens sont sollicités.
Ainsi notre problème, c’est la question suivante : quand enfin nos journalistes, nos « journaleux » (nous n’avons pas encore oublié ce mot qui attend à la porte de l’Académie !), nos auteurs d’articles, et tous ceux qui ont l’opportunité et le privilège se de faire lire (donc nous-mêmes y compris) penseront à rapporter des faits, rien que des faits, en évitant d’exprimer leurs sentiments personnels ? Nous refusons de rester proches de notre culture, nos yeux et nos cerveaux brillent pour celle des autres, et nous restons au milieu, sans avoir rien maîtrisé à gauche ou à droite. Nous voulons porter des noms de blancs et agir, raisonner de façon pas civilisée contrairement à eux. Quelle nature hybride nous sommes-nous donnée ! Nous devons revenir à nos sources et les allier avec celles des autres que nous apprenons mal.
Quant au Président du FPI, nous sommes fiers de voir ses nom et prénom sonner cent pour cent locaux comme les Coulibaly Gnénéma, Zon Sono et autres. Mais si c’est vrai qu’il a viré une personne qui a servi son parti durant des années au lieu de la remplacer, il y a de fortes chances que des gens le comprennent autrement. Ils diraient qu’il veut peut-être faire virer dans une autre direction son parti, le FPI qui vire littéralement depuis sa perte forcée du pouvoir. Le verrait-on alors, lui et les membres qui l’entourent prendre le sens giratoire obligatoire indiqué à lui par un quelconque diktat des vainqueurs ?

Nohoré Gbodiallo Guikou Bilet Zafla
likaneyb2@hotmail.com