Le FPI réclame la libération des prisonniers politiques : Laurent Akoun - « Ouattara nous aura sur son chemin »

Publié le lundi 20 février 2012 | L'Inter - Le Front populaire ivoirien (FPI) s’est souvenu samedi 18 février 2012 de la manifestation de rue de l’opposition à Abidjan le mardi 18

Laurent Gbagbo à la CPI.

Publié le lundi 20 février 2012 | L'Inter - Le Front populaire ivoirien (FPI) s’est souvenu samedi 18 février 2012 de la manifestation de rue de l’opposition à Abidjan le mardi 18

février 1992, qui a conduit à l’arrestation et à l’emprisonnement de nombreux de ses leaders, dont Laurent Gbagbo, à la Maison d’arrêt et de correction d`Abidjan (MACA). Militants et sympathisants du FPI ont, à cet effet, pris d’assaut la cour du siège du Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD) à Cocody. Ils ont réclamé en chœur la libération de Laurent Gbagbo et de tous les prisonniers politiques incarcérés au nord du pays. Au menu de cette journée, une conférence-débat animée par le Pr Dédi Séry et une projection de film. Prenant la parole au nom de la direction du FPI, Laurent Akoun, le secrétaire général par intérim, a attaqué le pouvoir en place. Il a relevé l’insécurité généralisée qui prévaut dans le pays et insisté sur les difficultés que connait son parti en ce moment. « Les préoccupations essentielles de l’heure, qui retiennent le souffle coupé des Ivoiriens de tous les bords sont à n’en point douter l’insécurité rapprochée, étendue à l’échelle du territoire national, les violations permanentes des droits de l’homme, l’asphyxie sociale et la paralysie générale des activités économiques et la réduction de la démocratie en lambeaux, dans un Etat de droit liquéfié », a assené M. Akoun, avant d’enfoncer le clou : « Face à la gravité de la situation, (…) le FPI ne reculera jamais, il ne rasera jamais les murs, il ne fera jamais profil bas. Il demeurera courtois dans la vérité et accroché avec espoir et détermination à son crédo : pour une transition pacifique à la démocratie ». Aussi a-t-il mis les militants du FPI en ordre de bataille, en l’absence du président intérimaire, Sylvain Miaka Oureto, en mission en France. Il les a appelés à l’union pour réussir et gagner les batailles à venir. « Ne nous donnons pas des coups inutiles. Il nous faut une seule chose, le courage. M. Ouattara n’en a pas fini avec nous mais nous lui disons qu’il nous aura sur son chemin », a affirmé M. Akoun. Pour sa part, dans son propos liminaire, le Pr Dédy Séri, le conférencier du jour, a présenté l’état de la lutte du FPI depuis 1990, traitant le régime Ouattara d’oligarchie. Autour de trois axes, notamment « le 18 février 1992 comme conséquence du 30 avril 1990 », « le 11 avril 2011 comme le prolongement du 18 février 1992 » et « que faire pour conjurer le péril national ? », le Pr Dédy Séri a rappelé l’histoire et a fait des recommandations pour aider le pays à mieux se porter sur le plan politique. « Le PDCI et le RHDP veulent gouverner seuls et éternellement. On constate la même violence pour justifier la MACA et la CPI. La nation ivoirienne est en péril. Entre le 18 février 1992 et le 11 avril 2011, il y a un lien de continuité, de filiation », a-t-il indiqué, dénonçant le concept de « rattrapage » tel qu’évoqué par le chef de l’Etat récemment. Il a fustigé une « volonté d’ethnicité oligarchique » et le « refus » du pouvoir en place d’avoir un contre-pouvoir. Cependant, le FPI devrait, à l’en croire, engager la lutte sous quatre objectifs notamment la libération de Laurent Gbagbo, l’ouverture du dialogue politique qui ne dépendrait plus, selon lui, du RHDP et du RDR mais de la France et de ses alliés qui occupent désormais politiquement et militairement la Côte d’Ivoire. Il préconise aussi « la mise en évidence dans les meilleurs délais des implications de la politique aryenne importée sous le nom de « rattrapage » et dont une première conséquence se trouve être cette victoire écrasante du RDR lors des dernières législatives ». Enfin, le Pr Dédy Séri a proposé « l’assignation devant leur propre conscience de toutes les forces et de tous les acteurs directement ou indirectement impliqués jusque-là dans la résolution de la crise ivoirienne ».

Hervé KPODION