Laurent Gbagbo sur Canal+ hier: « Je suis prêt à mourir pour mes idées »

Le jeudi 13 janvier 2011 à 12h28 par IvoireBusiness – C’est un Laurent Gbagbo rassurant et serein qui est apparu hier devant les téléspectateurs de

Laurent Gbagbo face au journaliste français Michel Denisot, le 12 janvier 2011 à Abidjan.

Le jeudi 13 janvier 2011 à 12h28 par IvoireBusiness – C’est un Laurent Gbagbo rassurant et serein qui est apparu hier devant les téléspectateurs de

Canal+, la chaîne cryptée française, à un moment de grande écoute, autant dire « un prime time ».
Le Président de la République était interrogé par le directeur de la chaîne, Michel Denisot, qui durant toute l’interview a sorti une avalanche de questions dont le but inavoué était de surprendre un Laurent Gbagbo, vieux routier de ce genre d’exercices.
Une des préoccupations du journaliste français était de savoir si la Côte d’Ivoire était au bord de la guerre civile. C’est du moins ce qui se dit dans les chaumières des états-majors des partis politiques parisiens.
Cette préoccupation fut balayée du revers de la main par le Président qui lui a répondu : « La Côte d’Ivoire n’est pas au bord d’un bain de sang, la Côte d’Ivoire n’est pas au bord d’une guerre civile, et la Côte d’Ivoire n’est pas au bord d’un génocide ».
Le dire n’est absolument pas vrai, a tenu à préciser le Président de la République, qui était à la fin de son interview.
Mais Michel Denisot, journaliste très expérimenté et très introduit, lui avait réservé l’artillerie lourde pour la toute fin de l’émission. Sa question s’apparentait, ni plus ni moins, à une mise à mort. Car l’idée répandue en Europe est que Laurent Gbagbo s’accroche au pouvoir, qu’il n’a jamais envisagé perdre à l’élection présidentielle, et qu’il a la posture d’un animal assiégé, retranché dans son palais avec son dernier carré de fidèles, avant l’assaut final.
En effet il demanda au Président s’il était prêt à mourir au pouvoir, mais sa formulation donna ceci : « Monsieur le Président, est ce que vous êtes prêt à mourir pour vos idées ? ».
La réponse du Président ne se fit pas attendre : « Mais j’ai toujours été prêt à mourir pour mes idées. C’est pourquoi j’ai jusque-là survécu ! ».
Son leitmotiv est de construire en Côte d’Ivoire un état de droit, avec des institutions fortes : « Il nous faut construire un Etat avec des institutions solides. Celui qui ne respecte pas les institutions de la Côte d’Ivoire, nous ne pourrons pas composer avec lui », dira-t-il.
Merçi monsieur le Président.
Merçi Monsieur Denisot d’être passé me voir, dira le Président.

Eric Lassale