La NUIT AFRICAINE à paris: Un échec retentissant lié au boycott des organisations panafricaines
Le 15 juin 2011 par IvoireBusiness - Il n'y a pas si longtemps, l'annonce d'un concert de Kofi OLOMIDE ou de tout autre star de la chanson Africaine et nous voilà nous ruant pour acheter les billets et faire salle comble. Samedi, la France
Le 15 juin 2011 par IvoireBusiness - Il n'y a pas si longtemps, l'annonce d'un concert de Kofi OLOMIDE ou de tout autre star de la chanson Africaine et nous voilà nous ruant pour acheter les billets et faire salle comble. Samedi, la France
fêtait la Nuit Africaine au Stade de France. Plus des 3/4 du stade étaient vides. Que s'est-il donc passé pour ce peuple africain français, ce peuple noir dont la légende prétend qu'il aime tant danser, secouer de l'arrière train, cet amuseur public numéro un, celui-là même qui, lorsqu'il ne distrait pas en tapant dans un ballon ou en sprintant avec vigueur, rit, rit et danse pour le plus grand bonheur du reste de l'univers, - n'aie pas répondu à ce magnifique rendez-vous du bonheur savamment concocté pour lui par des organisateurs scrupuleux ? Oui, c'était une première ! Pourtant, tous les ingrédients étaient réunis pour que la fête réussisse !Oui, les ingrédients étaient réunis à coups de publicité dans les grands médias français, des affiches géantes aux couleurs de la joie, des voix à la radio vantant la qualité de ses magnifiques chanteurs. Oh, que oui ! Grâce à la nuit Africaine on aurait tout oublié ! Les bombardements sur la Côte d'Ivoire ? C'est pas si grave que çà, mon frère. La vie continue, n'est-ce pas ? Le bombardement sur la Libye et ses milliers, milliers des morts... Oh, que veux-tu que j'y fasse ? C'est la vie ! La vie continue, n'est-ce pas ? Voilà que pour la première fois, les organisations africaines françaises ont décidé de réagir. Marre de ces artistes tout en ego et en paillettes qui jamais ne disent un mot plus haut que l'autre pour ne point froisser la susceptibilité du sponsor. Ces artistes toujours d'accord sur tout. Vous tuez ? Tuez donc, je ne suis qu'un artiste, moi ! Vous exploitez ? Exploitez donc, je ne suis qu'un artiste moi ! Ces artistes qui comme des canards ne se mouillent jamais même lorsqu'ils marchent sous une pluie torrentielle ! Alors, alors, les organisations africaines françaises ont lancé un mouvement de boycott de cette nuit Africaine, car ont-elles estimé l'Afrique est en deuil, donc son peuple ne saurait chanter ou danser. Samedi soir, l'immense stade de France prévu initialement pour accueillir entre 70 et 80 000 personnes était vide, oui vide à en pleurer. L'evenement lancé à grande pompe n'a réussi à réunir qu'entre 5 et 10 000 personnes tout au plus. Une première expérience, un avertissement pour dire à ceux qui nous manipulent que les données ont changé, que l'homme noir devient chaque jour plus conscient des enjeux? pour dire aux artistes Africains, que le fait d'être artiste ne les dispense pas des combats de survie des peuples... En deux mots comme en mille, un monde où il fait bon vivre, vivre ensemble.
Calixthe Beyala
Ecrivain, scénariste
Candidate malheureuse au poste de secrétaire générale de la francophonie