La déclaration du président cap verdien publiée dans “Le temps” le même jour de son arrivée à Abidjan : Le Cap Vert dit non à une intervention militaire

Le 30 décembre 2010 par le Nouveau Réveil - Le gouvernement du Cap Vert, par son ministère des Affaires étrangères, faisant référence à la situation de crise post-électorale

Le Président Pedro Pirès du Cap Vert.

Le 30 décembre 2010 par le Nouveau Réveil - Le gouvernement du Cap Vert, par son ministère des Affaires étrangères, faisant référence à la situation de crise post-électorale

qui prévaut en Côte d´Ivoire suite au deuxième tour de l`élection présidentielle qui a eu lieu le 28 novembre dernier :
Vu que,
a) Le Cap Vert défend les principes et les valeurs qui régissent toute élection démocratique, notamment le respect des normes constitutionnelles et des règles du jeu démocratique, telles que la transparence, la liberté de vote et le respect de la volonté de la majorité issue des urnes.
b) Le Cap Vert défend également la résolution pacifique des conflits par la voie du dialogue, laquelle doit être privilégiée, ainsi que le respect des droits fondamentaux de la personne humaine par toutes les parties et intervenants, sans exception.
c) La situation de la Côte d´Ivoire est complexe et compliquée. Elle contient tous les ingrédients pour une guerre civile qui pourra dépasser les frontières et déstabiliser toute la sous-région ouest-africaine. Etant donné le poids économique de la Côte d´Ivoire, un éventuel scénario, de guerre et/ou aggravé par des sanctions économiques et financières contre ce pays, pourra avoir des répercussions gravissimes sur toute l´économie des Etats de la Cedeao, surtout en cette période de crise économique internationale.
d) Il n´existe pas de solution militaire à ce conflit, même dans le cadre d´une intervention mandatée par les Nations unies. Cette solution a déjà été essayée, sans succès, ces dernières sept années de crise dans ce pays, et l´on se trouve aujourd´hui, dans la même situation ou dans une situation pire que celle qui existait en 2003.
e) Toute intervention du Cap Vert dans ce processus doit, tout d´abord, privilégier le cadre régional (Cedeao et Union africaine) et international (Nations unies) et, deuxièmement, tout faire pour éviter que la Côte d´Ivoire replonge dans la guerre civile défendant ainsi les intérêts de notre Communauté installée dans ce pays.
Communique ce qui suit :
Le Gouvernement du Cap Vert :
1. Tient compte des résultats des élections certifiés par les Nations unies et, en même temps, de la situation d´impasse créée du fait de la non reconnaissance desdits résultats par l´une des parties.
2. Réitère, ainsi, son appel au dialogue visant à créer un consensus minimum de sortie de la crise actuelle qui, simultanément, exalte la démocratie et préserve la paix, au nom des intérêts supérieurs du peuple de Côte d´Ivoire et de la région.
3. Recommande, à cet effet, qu´une médiation internationale sans aucune condition préalable, sous l´égide de l´Union africaine et de la Cedeao, soit décidée et proposée aux parties en conflit.