La Côte d’Ivoire entre PPTE, insécurité, et mensonge d’état

Philadelphia, 27 juin 2012.
Le mardi 26 juin, le Fond Monétaire International (FMI) et la Banque

ADO et Guillaume Soro.

Philadelphia, 27 juin 2012.
Le mardi 26 juin, le Fond Monétaire International (FMI) et la Banque

Mondiale (BM) ont déclaré que la Cote d’Ivoire a atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE après avoir satisfait les paramètres macro-économiques, les critères de transparence et de réduction de la pauvreté. Cette décision attendue depuis 2009 mais retardée par la crise postélectorale selon Doris Ross, chef de la mission du FMI en Cote d’Ivoire, réduit de 7 milliards de dollars (60%) la dette extérieure du pays. Mme. Doris Ross souligne qu’avec le point d’achèvement, la Cote d’Ivoire peut honorer ses créances au lieu de les rééchelonner continuellement.
Si on s’en tient au fait que la dette extérieure ne favorise pas les investissements, les Ivoiriens ont le droit de se réjouir du PPTE. Les « Rattrapeurs » au pouvoir en Cote d’Ivoire sont en extase, eux qui voient là une autre occasion pour séduire des Ivoiriens indifférents à leurs « exploits » parce que la déliquescence de l’état, la terreur et le mensonge ont atteint un niveau intolérable. Dans un pays où les ressentiments sont dans les viscères, la piste du décollage politique, social, et économique se trouve dans les valeurs et les identités nationales aujourd’hui menacées. En fait, le PPTE aurait suscité plus d’enthousiasme si Mr. Alassane Ouattara était résolu à réconcilier les Ivoiriens au lieu de les persécuter et de les déposséder de leurs biens.
La décision relative au PPTE arrive au moment où le régime de Mr. Alassane Dramane Ouattara, accuse les vrais vainqueurs de la présidentielle de 2010 de fomenter un coup d’état, arrête, torture et tue surtout dans l’ouest de la Cote d’Ivoire. La décision intervient au moment où Mr. Alassane Ouattara veut ramener en Cote d’Ivoire les ivoiriens exilés en Israël et ailleurs, et au lendemain de son mensonge sur la présence de Mr.Koné Katinan au Cameroun. C’est donc dans une période de doute que le FMI de la « Sarkozyste » Christine Lagarde annonce le PPTE comme un secours à un poulain sapé par le désordre des FRCI/Dozos et menacé par une fronde.
La décision du PPTE pouvait arriver lorsque Mr. Gbagbo était président. En son temps, la Cote d’Ivoire vivait avec un budget sécurisé et empruntait moins. Mais le FMI et la Banque Mondiale ont choisi de subordonner ladite décision à la présidentielle de 2010 pour contribuer à la conspiration internationale contre Mr. Laurent Gbagbo. Les Ivoiriens et les Africains doivent comprendre que l’admission à l’initiative PPTE est une décision politique tout comme celle de l’admission à l’AGOA.
Le PPTE est un non-évènement en ce moment où les hommes du rebelle Losseni Fofana tuent, torturent et font fuir les populations villageoises à l’ouest de la Cote d’Ivoire sous le regard complice de l’ONUCI. Le PPTE ne signifie rien dans un pays où le régime au pouvoir encourage des populations étrangères à déposséder les nationaux de leurs terres et de leurs identités.
La volonté de révision du code foncier, pourtant unanimement adopté en 1998 et la décision politique de repeupler la partie ouest de la Cote d’Ivoire avec des populations burkinabés au détriment des populations autochtones menace la paix sociale et l’avenir déjà assombri du pays. C’est pourquoi l’extradition de 41 jeunes du Liberia vers la Cote d’Ivoire, l’inculpation du Premier Ministre Aké Ngo et ses collaborateurs, et la vague d’arrestations qui a cours depuis les accusations infondées de Mr. Ahmed Bakayoko, ministre la Sécurité de Mr Alassane Ouattara contredisent les effets positifs supposés du PPTE .
Le Congrès Africain pour la Défense de la Démocratie et la Souveraineté réaffirme que tant qu’un débat résolument républicain sur l’état de la nation ivoirienne n’est pas engagé, les mesures économiques telles que l’initiative PPTE n’allègeront pas le fardeau des Ivoiriens. Malheureusement, le régime de Mr. Alassane Dramane Ouattara, continue d’ignorer cette exigence, soubassement de croissance et développement durables.
Le CADDS-USA appelle le régime de Mr. Alassane Ouattara à arrêter la répression contre l’opposition, la traque contre les exilés politiques, l’insécurité et l’impunité, les inculpations et les déclarations fantaisistes qui mettent à mal l’image de la Cote d’Ivoire.

Pour le CADDS-USA
Eric Edi, PhD.