L’AUDIENCE DE LA CPI DU 30 OCTOBRE 2012 : LE PROCÈS DE LA LIBÉRATION, Par Dr BOGA SAKO GERVAIS
Le 23 octobre 2012 par Correspondance particulière - I/ LA CONVOCATION ET L’OBJET DE L’AUDIENCE:
1. Le mardi 30 octobre 2012, se tiendra au tribunal de la Cour pénale
Le 23 octobre 2012 par Correspondance particulière - I/ LA CONVOCATION ET L’OBJET DE L’AUDIENCE:
1. Le mardi 30 octobre 2012, se tiendra au tribunal de la Cour pénale
internationale (CPI), conformément aux règles et procédures régissant cette institution, à savoir les articles 60(2) et 58(1) du statut de Rome, une audience publique, « afin de recevoir les observations en vue d’une décision sur le maintien en détention ou la libération » du Président Laurent Gbagbo. Ainsi en a décidé Mme la juge Silvia Fernandez de Gurmendi, Juge unique de la Chambre préliminaire 1 de la CPI, Responsable de l’exécution des fonctions de la Chambre par rapport à la situation en République de Côte d’Ivoire.
Cette décision rendue publique dans un communiqué officiel daté du 19 octobre 2012 suscite notre analyse visant à présenter les raisons d’une nécessaire libération de M. Laurent Gbagbo.
II/ LES RAISONS DE LA NECESSAIRE LIBERATION DU PRESIDENT LAURENT GBAGBO :
2. Pour la Fondation Ivoirienne pour les Droits de l’Homme et la vie Politique (FIDHOP), section Europe, le simple fait de convoquer une audience exclusivement consacrée à la libération ou au maintien du Président Laurent Gbagbo en détention, signifie que sa présence dans la prison de Scheveningen pose des problèmes. Et le fait d’en discuter publiquement est déjà une victoire pour la CPI elle-même ! En cela, la FIDHOP salue Mme la juge Silvia Fernandez de Gurmendi, Juge unique de la Chambre préliminaire 1 de la CPI.
Mais il s’agit aussi d’une victoire pour M. Laurent Gbagbo et tous ceux qui croient en son innocence.
3. Le Président Laurent Gbagbo doit en effet être libéré ! Parce qu’il n’est ni un chef de guerre, ni un criminel ou un tueur, ni un dictateur ; comme on a voulu le faire croire au monde. M. Laurent Gbagbo est plutôt un pur démocrate, qui aura consacré toute sa vie à instaurer les principes et règles démocratiques dans un pays africain, la Côte d’Ivoire ; qui aura traversé avec sa famille et ses amis politiques des humiliations des plus inimaginables en tant qu’opposant politique ; qui aura maintes fois été emprisonné ; mais qui, devenu Président de la République, aura su respecter ses adversaires politiques, préférant les affronter par le verbe et dans les urnes, plutôt que de lancer des mandats d’arrêts contre eux ou de les faire assassiner.
4. M. Laurent Gbagbo doit être libéré ! Parce qu’il est un Président de la République qui a régulièrement été élu au suffrage universel direct lors de la présidentielle d’octobre 2000, qui, sans contrainte aucune, a formé un gouvernement d’ouverture en 2001 ; mais qui a subi un coup d’Etat manqué mué en rébellion armée depuis le 19 septembre 2002 ; et qui, dès octobre 2005, a dû affronter, seul contre tous, la communauté internationale, notamment la CEDEAO, l’UA et surtout l’ONU, dont les résolutions adoptées par le Conseil de Sécurité visaient à le dépouiller de tous les pouvoirs que confère la Constitution ivoirienne au Président de la République.
En outre, il a été régulièrement déclaré vainqueur de l’élection présidentielle de 2010 par le Conseil Constitutionnel.
5. Le Président Laurent Gbagbo doit être libéré ! Parce que lui, le désigné « co-auteur indirect » de certains crimes par le Procureur de la CPI, ne peut être maintenu en prison, pendant que d’autres co-auteurs directs, tels les Ministres de la Défense et de l’Intérieur dans son dernier gouvernement, le chef d’Etat major des armées, le commandant supérieur de la gendarmerie et le Directeur général de la Police nationale sont en liberté ; et que de surcroit les trois derniers sus-cités ont même connu des promotions par le régime actuel.
Jusqu’à la fin du procès, le Président Laurent Gbagbo mérite de jouir de la présomption d’innocence et donc de sa liberté, au même titre que ses collaborateurs d’hier ; pourvu qu’il réponde toujours présent aux audiences. Et il a dit aux juges qu’il est prêt à aller jusqu’au bout !
6. M. Laurent Gbagbo doit être libéré ! Parce qu’en Côte d’Ivoire, les pires criminels et assassins, les génocidaires, les violeurs, les éventreurs, les égorgeurs, les pilleurs, les voleurs…, sont tous en liberté. Et ils continuent de tuer ! C’est un crime contre le bon sens, contre la morale et contre l’humanité !
7. Le Président Laurent Gbagbo doit donc être libéré ! Car la Justice mondiale doit s’affirmer et affirmer son indépendance et son équité. Or, trop d’attitudes maladroites et suspectes dans le dossier ivoirien, de la part de certaines personnalités politiques de grandes puissances, notamment MM. Nicolas Sarkozy et Barack Obama, ainsi que les accointances grossières de l’ex-procureur de la CPI, M. Louis Moreno-Ocampo, avec MM. Alassane Dramane Ouattara et Guillaume Kigbafori Soro, laissent à faire passer la CPI et ses illustres membres pour des ‘’instruments’’ à la solde ou au service de la Communauté internationale et de ses intérêts.
8. Le Président Laurent Gbagbo doit enfin être libéré ! Car de sa libération dépendent la Réconciliation nationale, la Paix et la Stabilité de la Côte d’Ivoire.
A l’inverse, en le maintenant en prison ou en le condamnant, c’est le pays que l’on condamnerait dans les troubles : les velléités d’attaques contre la sureté de l’Etat persisteront, parce que le régime incarné par M. Alassane Dramane Ouattara et le RHDP sera toujours considéré comme illégitime et illégal par nombre d’Ivoiriens, de la même manière qu’étant dans l’opposition hier, les dirigeants actuels considéraient le pouvoir précédent.
D’où notre appel pour sauver la Côte d’Ivoire.
III/ TOUTE L’AFRIQUE A LA HAYE !
9. Au regard de ce qui précède, La FIDHOP-EUROPE invite toutes les Sociétés civiles africaines et tous les Leaders d’opinions du continent noir, les cadres et les intellectuels d’Afrique, d’Occident ou d’Asie à se mobiliser autour de ce procès, en venant soutenir les Résistants et Patriotes ivoiriens qui se rendront massivement à La Haye le 30 octobre prochain.
CAR LA LIBERATION DU PRESIDENT LAURENT GBAGBO SYMBOLISE LA LIBERATION DE L’AFRIQUE TOUT ENTIÈRE !
Fait à Rome, le 23 octobre 2012
Une contribution de Dr BOGA SAKO GERVAIS
Enseignant-Chercheur à l’Université de Côte d’Ivoire ;
Membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme
de Côte d’Ivoire (CNDHCI) ;
Président de la Fondation Ivoirienne pour
Les Droits de l’Homme et la vie Politique (FIDHOP) ;
Auteur du livre publié à L’Harmattan en 2007 : « Les Droits de l’Homme à l’épreuve :
cas de la crise ivoirienne du 19 septembre 2002 » et de
« LA GUERRE D’ABIDJAN n’aurait jamais dû avoir lieu », avec pour sous-titre : « Et si M. Sarkozy avait trompé le monde entier sur la crise ivoirienne de 2010 ? » paru en Italie en 2012.