Législatives 2011 / Rdr-Pdci : y a palabre !

Publié le mercredi 7 décembre 2011 | Soir Info - Les élections législatives du 11 décembre se jouent pratiquement entre le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) et le Rassemblement des républicains

Campagne du ministre Charles Diby Koffi, candidat du Pdci-Rda.

Publié le mercredi 7 décembre 2011 | Soir Info - Les élections législatives du 11 décembre se jouent pratiquement entre le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) et le Rassemblement des républicains

(Rdr). Ces partis ont rompu leur alliance, le temps d'une compétition politique. Mais là où l'on s'attendait à une bataille saine, la campagne pour ces législatives laisse éclater des furoncles qui desservent les candidats des deux camps qui se lancent des piques et des...philippiques. Morceaux choisi : A Dabou, Yédé Niagne du Pdci accuse le Rdr d'avoir trahi la lutte. Cocody : la candidate Pdci Yasmina Ouegnin a dit que le comportement du ministre Hamed Bakayoko, n'est pas digne de celui d'un ministre de l'Intérieur. Elle répliquait ainsi à une attaque de Hamed Bakayoko qui, au cours de l'investiture des candidats Rdr, son parti, l'aurait traitée '' d'enfant gâté''. Koumassi : le candidat Rdr, le ministre Cissé Bakayoko a menacé de tout mélanger. Pour lui, le candidat du Pdci Yapi N'Dohi lui mène une campagne...déloyale en se faisant accompagner par des détachements des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci). Treichville : des partisans du Pdci, non contents du choix opéré par le parti au niveau des candidatures, ont décidé de soutenir le candidat du Rdr et vice versa. A Abidjan comme à l'intérieur du pays, les électeurs assistent, de façon récurrente, à ces palabres entre les candidats Rdr et Pdci. Il est vrai que le jeu démocratique se nourrit parfois d'échanges de propos discourtois, mais en l'espèce les enjeux que présentent ces élections pour chacun de ces partis pourraient, sans doute, justifier les quelques mauvais tons enregistrés çà et là. Le Rdr va aux élections législatives avec des objectifs bien précis. Il entend, en effet, confirmer qu'il n'a pas usurpé sa victoire aux présidentielles de 2010, même s'il s'est attaché les services du Pdci et des mouvements politiques membres de la coalition Rhdp pour conquérir le pouvoir d’État. Au-delà, il s'agit pour ce parti de remporter la majorité des sièges à l'Assemblée nationale, afin de permettre au président Alassane Ouattara, chef de ce parti, d'appliquer son programme de gouvernement et de société. Le Pdci, qui demeure un des grands parti de l'échiquier politique nationale, a approximativement les mêmes intentions. Sauf qu'en l'espèce, il lui faut absolument démontrer qu'il est, de tous, le plus grand groupement politique en Côte d'Ivoire. Il est vrai que, si au sortir de ces élections le Pdci obtient la majorité des sièges, il ne ferait pas ombrage au président Alassane Ouattara qui associe le président de leur parti Henri Konan Bédié aux importantes décisions du pays. Mais deviendra alors incontournable. Être crédité de la majorité des sièges au Parlement serait, sans aucun doute, une source de motivation de ce parti qui nourrit, depuis près de dix ans, le désir de reconquérir le pouvoir d’État. Pourvu simplement que les enjeux de ces élections ne tue pas le jeu...démocratique.

A. BOUABRE