JUSTICE/Western hier à la PISAM: Michel Gbagbo enlevé hier pour être entendu par le juge à Bouna

Publié le SAMEDI 02 juin 2012   |  IVOIREBUSINESS - SELON une source digne de foi, Michel Gbagbo a été enlevé hier par une dizaine de personnes puissamment armées, de la clinique la PISAM où il était interné, pour être transferé à Bouna chez un juge d'instruction.

La scène qui s'est apparentée à un véritable western, s'est déroulée aux environs de 9H, selon cette source.

Michel Gbagbo.

Publié le SAMEDI 02 juin 2012   |  IVOIREBUSINESS - SELON une source digne de foi, Michel Gbagbo a été enlevé hier par une dizaine de personnes puissamment armées, de la clinique la PISAM où il était interné, pour être transferé à Bouna chez un juge d'instruction.

La scène qui s'est apparentée à un véritable western, s'est déroulée aux environs de 9H, selon cette source.

Mais selon la version officielle, le juge d'instruction Koné Mamadou, en charge du 10e cabinet, a subitement voulu entendre vendredi, Michel Gbagbo, fils du président ivoirien déporté à la CPI Laurent Gbagbo, dans le cadre des premières auditions de personnalités détenues de l`ex-camp au pouvoir, jurant la main sur le coeur que la conférence de presse, la veille à Paris de Dame Jacqueline Chamois, la mère de Michel Gbagbo, n'y était pour rien.

La justice ivoirienne l'inculpe d`infractions économiques, dont le détournement de deniers publics.

Il "a été entendu" à Bouna par un juge du tribunal d`Abidjan, a affirmé Me Toussaint Zahui Dako, joint par téléphone depuis la capitale économique ivoirienne. "Nous l`avons trouvé bien moralement et physiquement", a-t-il ajouté.

Le 31 mai 2012 au cours d'une conférence e presse à Paris, sa mère française, Dame Jacqueline Chamois, a affirmé à IVOIREBUSINESS que son fils était "un prisonnier d`opinion" et elle avait demandé qu'il soit relaxé immédiatement afin qu'il soit rapatrié sanitaire en tant que citoyen français.
Elle a même promis rencontrer Alassane Ouattara à bientôt si elle n'obtenait pas gain de cause. Elle a aussi promis rencontrer François Hollande pour lui faire part de son désarroi.

Jeudi et vendredi, l`ex-chef du parti de M. Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N`Guessan, a aussi été entendu. Déjà poursuivi pour "crimes économiques et atteinte à la sûreté de l`Etat", il est désormais inculpé en outre de "crimes de sang, génocide, attaque des populations civiles, vols aggravés", a précisé son avocat.

Ces audiences marquent le début des premières auditions sur le fond d`une vingtaine de pro-Gbagbo détenus dans plusieurs villes du Nord ivoirien depuis plus d`un an. Cette série d`auditions est censée s`achever en octobre, selon le programme fourni par les avocats.

Ces personnalités, parmi lesquelles figure l`ancienne Première dame Simone Gbagbo, détenue à Odienné (nord), avaient été arrêtées puis placées en détention à la fin de la crise politico-militaire meurtrière de décembre 2010-avril 2011, pour atteinte à la sûreté de l`Etat et/ou infractions économiques.

Née du refus de M. Ouattara de reconnaître sa défaite à l`élection de novembre 2010, la crise a fait quelque 3.000 morts officiels, mais plus de 10.000 morts, selon plusieurs analystes.

Eric Lassale