JUSTICE INTERNATIONALE: LE PROCES HISSENE HABRE

Le 25 août 2012 par Correspondance particulière - « La création d'un tribunal spécial pour faire juger au Sénégal pour crimes contre l'humanité l'ex-président tchadien Hissène Habré marque une étape

HISSEINE HABRE.

Le 25 août 2012 par Correspondance particulière - « La création d'un tribunal spécial pour faire juger au Sénégal pour crimes contre l'humanité l'ex-président tchadien Hissène Habré marque une étape

importante vers un procès attendu de longue date …
"Nous nous acheminons directement vers l'ouverture de l'instruction et avec l'instruction commence le procès. Nous allons commencer à parler de recrutement de juges pour mettre en place les chambres spéciales et commencer le travail", a déclaré mercredi soir à Dakar la ministre sénégalaise de la Justice Aminata Touré.
Mme Touré venait de signer avec l'Union africaine (UA) l'accord sur la création de "chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises" pour juger M. Habré, accusé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et torture, et réfugié à Dakar depuis sa chute en 1990 après huit ans au pouvoir (1982-1990). »
Cette décision de l’Etat sénégalais appelle des observations :
- L’Union africaine et le Sénégal envoient un signal fort à l’endroit de l’opinion publique internationale que des juridictions africaines peuvent juger les Africains.
- Il faut reconnaître à l’Afrique cette « capacité de juger » que revendiquent les autres continents ;
- Une interférence d’organisations externes à l’Afrique ne doit pas régler des comptes en utilisant la CPI…
Il faut dire que Madame Nkosazana Dlamini-Zuma a opposé un refus à la demande de la procureure Fatou Bensouda, qui voulait la création d’une antenne de la CPI, à l’UA. Une façon de dire que les Africains n’ont pas besoin de ce « machin » où on utilise une noire pour légitimer des « coups tordus ». Tout le monde convient que la question de l’impunité - surtout quand des crimes à diverses échelles sont avérées - doit absolument être réglée. Mais quand une juridiction internationale ne sanctionne que ceux qui sont vêtus de la peau noire, il y a une « racialisation » de la justice. Et l’équité devient alors sujette à caution.
En tout état de cause, le signal envoyé par le Sénégal et l’UA marque une étape importante dans l’histoire de l’Afrique. Ce continent veut désormais prendre ses responsabilités. Honte donc à ceux qui livrent injustement et arbitrairement les fils et filles de l’Afrique en échange d’un hypothétique pouvoir.

Une contribution de Dr Claude KOUDOU