Justice: Des pro-Gbagbo devant le juge d’instruction à partir du 4 avril - Le cas Simone Gbagbo coince le pouvoir
Le 28 mars 2013 par Soir Info - Des pro-Gbagbo devant le juge.
Les auditions sur le fond des pro-Gbagbo, dans le dossier de la crise post-électorale, reprennent la semaine prochaine.
Bientôt, de nouvelles auditions sur le fond dans l’affaire de la crise post-électorale. L’information nous est donnée par une source au fait du dossier qui précise que les auditions reprendront à la date du 4 avril 2013.
Des proches de l’ex-président Laurent Gbagbo, pour la plupart en détention dans des prisons du Nord, seront face à un juge d’instruction. Le magistrat les interrogera sur des faits en rapport avec les évènements allant de décembre 2010 à avril 2011.
Plusieurs parmi les dirigeants pro-Gbagbo, en détention provisoire, ont déjà été auditionnés sur le fond entre juin et novembre 2012. On les retrouve tantôt à Boundiali (Martin Sokouri Bohui, Philippe Henry Dacoury-Tabley, Alcide Djédjé…), tantôt à Katiola (Geneviève Bro Grébé, Sangaré Aboudramane, Narcisse Kuyo Téa) où même, à Bouna, dans le Nord-est (Affi Nguessan, Michel Gbagbo).
Dans le milieu judiciaire, on tente d’assimiler à travers les prochaines auditions une volonté d’accélérer une procédure qui ne s’est pas distinguée par sa célérité : les proches de l’ex-président ont passé plus de dix-huit (18) mois dans les prisons et nonobstant plusieurs remises en liberté provisoire, les procès n’ont pas débuté. Les chefs d’accusations restent globalement connus : atteinte à la défense nationale, attentat et complot contre l’autorité de l’Etat, constitution de bandes armées, participation à une bande armée, participation à un mouvement insurrectionnel, atteinte à l’ordre public, coalition de fonctionnaires, rébellion, usurpation de fonction, tribalisme et xénophobie, crimes de sang. Certains- comme l’ex gouverneur de la Bceao, Phlippe Henry Dacoury-Tabley- sont également poursuivis pour crimes économiques.
L’ex-Première dame Simone Ehivet fait partie de ces personnalités civiles proches du président déchu Laurent Gbagbo, qui demeurent en détention provisoire. Elle est précisément en résidence surveillée à Odienné. L’ancienne présidente du groupe parlementaire Fpi à l’Assemblée nationale est poursuivie pour crimes de sang, atteinte à la sûreté de l’Etat, infractions économiques…et génocide. Son cas revêt une particularité : pendant qu’elle fait l’objet d’une procédure sur le plan intérieur, Simone Gbagbo est réclamée à La Haye. La Cour pénale internationale a rendu public, fin novembre 2012, un mandat d`arrêt, émis en février 2011, contre elle, la soupçonnant de crimes contre l'humanité commis durant la crise post-électorale. Abidjan tarde depuis à répondre à la demande d’extradition de la Cpi. C’est que le cas « Simone Gbagbo » est source d’embarras pour le régime d'Abidjan qui, selon toute vraisemblance, ne souhaite pas extrader l’épouse de l’ex-président.
Nombre d’observateurs conçoivent qu’une réponse favorable des autorités ouvrirait la voie à d’autres mandats d’arrêt à l’encontre de proches d’Alassane Ouattara, soupçonnés, eux aussi, d’être trempés dans les violences post-électorales. L’équation est fort délicate. Le chef de l’Etat avait déclaré, le 4 décembre 2012, en France, où il se trouvait en visite officielle, que la Côte d’Ivoire ferait connaître sa « position dans les semaines et mois qui viennent » sur la question du transfèrement de Simone Gbagbo à la Cpi. Près de quatre mois après la sortie parisienne d’Alassane Ouattara, toujours aucune réponse officielle d’Abidjan.
Kisselminan COULIBALY